Vent de panique à Washington !

Les révélations d'Edward Snowden sur le cyber-espionnage planétaire mené par la NSA, continuent à faire (sans doute à juste titre ?) des ravages pour les USA.

« Dilma» souhaite (fortement dans un contexte très tendu suite aux écoutes ciblées dont elle a fait l’objet) que les entreprises high-tech américaines hébergent au Brésil les données  des entreprises brésiliennes.

Le pays veut se donner les moyens infrastructures et services (télécoms, e-mails...) pour améliorer sa souveraineté dans ce domaine.

Dilma Rousseff piquée au vif par les révélations d’espionnage (à son encontre et de la Société Petrobras notamment) manifeste son mécontentement en annulant une visite officielle à Washington et par voie de conséquence la visite prévue avec le Président américain le 23 octobre.

"Menace sérieuse à la souveraineté nationale"

Le Brésil estime que "les pratiques illégales d'interception de communications et de données des citoyens, des entreprises et des membres du gouvernement brésilien sont une menace sérieuse à la souveraineté nationale et aux droits individuels, et elles sont incompatibles avec la coexistence démocratique entre pays amis".

 Le gouvernement brésilien veut gagner son indépendance numérique face à l'espionnage américain.

Parmi les projets figure un câble de fibre optique qui relierait l'Europe et l'Amérique latine (sans avoir à passer par les Etats-Unis !) avec par ailleurs un premier satellite brésilien de télécommunications qui serait mis sur orbite  en 2016 : on sait en effet que les communications de l'armée passent actuellement par un satellite d'Embratel du milliardaire mexicain Carlos Slim (première ou deuxième fortune mondiale après Bill Gates !) ainsi qu’ un service de messagerie électronique chiffrée géré par l'Etat.

Un « stockage sur le sol national »

Dilma Rousseff pousse le Parlement brésilien à obliger Facebook, Google et autres majors compagnies américaines à stocker toutes les données produites par les Brésiliens sur des serveurs installés physiquement au Brésil, en les tenant « hors portée de la NSA ».

A souligner que les Brésiliens sont parmi les plus gros consommateurs de réseaux et de médias sociaux(numéro 3 sur Facebook et numéro 2 sur Twitter et YouTube), même si le taux de pénétration d’internet n’est encore que de 44% : dans ce contexte et compte tenu des perspectives de croissance qui étaient envisagées,les mesures de rétorsion risquent de coûter cher aux entreprises du numérique américaines, d’autant que ceci risque d’ouvrir la voie à des réactions identiques d’autres pays  (comme l’Inde par exemple et autres « Bric »mais aussi d’autres pays en voie de développement pointilleux sur leur indépendance)

L’ONU saisie du cas PRISM !

Dilma Rousseff a également  annoncé qu'elle plaidera pour de nouvelles règles internationales sur le respect de la vie privée et la sécurité des matériels et les logiciels, lors de la prochaine assemblée générale de l'ONU ce mois-ci.

Des pourparlers et concertations sont en cours avec l’Argentine à ce sujet. Quand on sait que l’Amérique du Sud veut de plus en plus sortir de la tutelle américaine !

Prism n’en a pas fini de faire des vagues !