La vente traditionnelle par correspondance se meurt, vive le m-commerce ? Préférer le mobile au catalogue papier !

Frédéric Hourdeau

News

le 17/04/2014 à 23h20

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La Redoute « dégraisse » et, à partir de cet automne, se tourne de plus en plus vers l’Internet. De leur côté les 3 Suisses vont arrêter la publication de leur gros catalogue biannuel présentant l'ensemble des collections de l'enseigne de vente par correspondance.

« Tout fout le camp » pourra-t-on dire de façon « triviale » dans les campagnes et dans les foyers plutôt âgés, isolés, coupés des centres urbains, voire de l’internet !

Dans le même temps le e-commerce et le m-commerce sont de plus en plus florissants ! D'après le la Mobile Marketing Association, le m-commerce progresse de 25% par trimestre en France.

ð Le déclin des « ancêtres » de la vente à distance :

Fini le « gros catalogue » pour les 3 Suisses !

C'est une décision symbolique alors que, les sociétés du secteur luttent face aux « e-commerçants », le groupe américain Amazon en tête, et aux chaînes d'habillement à bas prix.

On est ramené à la disparition du « Chasseur français » ou du catalogue Manufrance voici bien des décennies !

 « Entre 2009 et 2013, la part de marché des VPC istes  (de vente par correspondance VPC) est passée de 51 % à 40 % dans la vente en ligne de vêtements, indique un spécialiste du marché, Philippe Nobile, directeur général du Cabinet spécialisé Javelin Group.

A l'heure où les promotions « font » les achats et où le renouvellement incessant des collections constitue une des clés de la fidélisation des clients, envoyer ce mastodonte de près de 1 000 pages, -qui faisait autrefois la joie des longues  veillées d’hiver!- avec des prix et des produits figés pour six mois, constitue un contresens commercial par les jours qui courent.

Face à cette déferlante, ces sociétés ont décidé de « tourner la page » (si l’on peut dire !) et de réinventer leur modèle.

« Le papier continuera à être un soutien de vente, mais à travers des catalogues plus petits, thématiques », indique –t-on aux 3 Suisses qui tente de rassurer toutefois en indiquant  qu'« à ce stade on ne peut pas encore dire si cela aura des conséquences sur l'emploi » pour les 420 salariés….

Et cette décision n'a rien à voir avec le changement d'actionnaires intervenu en 2013, précise la direction.

On sait que «La famille Mulliez», propriétaire d'Auchan, de Decathlon et autres Leroy Merlin, avait préféré jeter l'éponge : trop faible rentabilité par rapport aux machines à cash que représentent les hypers dans le giron de cette famille traditionnelle du textile de la Métropole Nord qui a su prendre à temps le tournant,  à partir des années 70, et se constituer une fortune considérable.

Elle avait revendu ses parts de 3SI, la maison mère des 3 Suisses, au groupe allemand Otto, numéro deux mondial du commerce en ligne, qui en détenait déjà 51 %.

Si le big book fait désormais partie de l'histoire, sa disparition est le fruit d'une réflexion de long terme, indique-t-on au siège où l’on indique par ailleurs au sujet du catalogue :

« Il va encore progressivement évoluer pour arriver, d'ici à quelques saisons, à un « small book ». En complément, nous garderons de plus petits catalogues ( ?)  tout au long de la saison, pour montrer les collections de mode notamment ».

Pour Philippe Nobile « le catalogue papier peut perdurer, mais avec une moindre diffusion et en présentant uniquement les produits de fond de rayon et les grosses ventes d'une marque ».

La Redoute emboîte le pas !

Invités sur France Inter mercredi matin, les repreneurs de ce  Groupe en grande difficulté, Nathalie Bella et Eric Courteille ont annoncé que, comme pour Les 3 Suisses, que  La Redoute supprimerait le « gros catalogue » à l'automne-hiver 2015.

Toutefois, contrairement à leur concurrent, ils veulent garder le « papier ».

Le catalogue biannuel laissera alors place « à des thématiques en saisonnalité pour accompagner les 10 collections ».

On est un peu malgré tout sur la même longueur d’onde !

Les repreneurs ont précisé que cette transformation avait été initiée depuis cinq ans, «avec la mutation du modèle de vente à distance avec le catalogue à un modèle de vente par internet ».

Nathalie Bella, actuelle PDG de La Redoute, annonce avoir « prévu un plan de transformations importantes pour positionner La Redoute comme leader de l'e-commerce ».

Pour cela, « le groupe a alloué 80 millions d'investissement pour moderniser les services et s'adapter aux standards de marché ».

Cette mise à niveau doit passer par une livraison des colis plus rapide.

« Notre objectif est une livraison le jour même dans les grandes villes, sinon le lendemain pour les commandes passées jusqu'à 18 heures », précise Nathalie Bella, et, «l’on y sera mi-2016 ».

Aujourd'hui, La Redoute réalise 85 % de ses ventes sur Internet, contre 75 % pour les 3 Suisses.

Comme la Redoute, ex-filiale de Kering, l’enseigne les  3 Suisses est toujours déficitaire en France : les ventes, de l'ordre de 340 millions d'euros en 2013, sont en recul chronique, avec des pertes qui fluctuent entre 50 et 70 millions d'euros depuis cinq ans.

 

ð En contrepartie : La forte progression du m-commerce en 2014 (m comme mobile)

Selon certains professionnels, le commerce sur les mobiles va connaître un nouvel essor cette année. La société spécialisée RetailMeNot estime que le marché du m-commerce atteindra 23,4 milliards d'euros en Europe en 2014.

 L'engouement pour les achats sur les mobiles devrait perdurer en 2014.

Selon une étude menée par le Center for Retail Research pour la société RetailMeNot, le m-commerce devrait effectivement être en croissance en 2014, les internautes lui accordant une part plus importante dans leurs achats.

La société précise avoir interrogé 1 000 consommateurs dans 9 pays (France, Allemagne, Espagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni et Suède). L'enquête a été menée entre juin et août 2013.

Elle a confronté  ces informations aux statistiques nationales et d'analystes.

Selon le rapport, les Français devraient dépenser 4,2 milliards d'euros sur mobile en 2014, soit 14% du budget e-commerce. Sur notre territoire, les dépenses effectuées sur mobile pourraient ainsi doubler cette année (+106%) passant de 2 milliards euros en 2013 à 4,2 milliards d'euros.

Globalement, le secteur du m-commerce atteindra 23,4 milliards d'euros en Europe la même année.

Cependant la France reste en retard dans ce domaine puisque seulement  « 12% des Français ont visité une boutique en ligne sur mobile au cours des 3 derniers mois, contre 28% des Britanniques et 27% des Allemands »selon l'étude.

Si la France est en retard, la croissance du marché devrait néanmoins se poursuivre.

Le constat présenté par le Center  for Retail Research est en effet partagé par d'autres organismes.

D'après le la Mobile Marketing Association, le m-commerce progresse de 25% par trimestre en France.

 

Ainsi, pour les États-Unis, 65% des parcours d'achat commencent par une visite sur smartphone et les deux tiers se finissent sur une tablette ou un ordinateur.