«Baseline»: Un nouveau projet de Google de bases de données dans le domaine médical.

Frédéric Hourdeau

News

le 28/07/2014 à 22h10

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Le nouveau projet de Google a pour objectif de recueillir des informations génétiques et moléculaires de milliers personnes anonymes en vue de dresser le profil de l’être humain en bonne santé.

Google poursuit ses projets tous azimuts et révolutionnaires avec une attention particulière au domaine de la santé (1):

L'entreprise a confié une nouvelle mission à son labo futuriste, Google X de dresser le portrait d'un corps humain en parfaite santé afin de détecter plus tôt certaines maladies.

La base de données issue de ces recherches, et consistant à compiler les données médicales de milliers d'êtres humains pour déterminer les critères bonne santé, devraient permettre au corps médical d'améliorer  certains diagnostics et de trouver de nouveaux traitements.

«Crowdsourcing »(1) de données biologiques et médicales :

Google parie sur la puissance du «big data» pour déceler des biomarqueurs permettant de différentier un corps sain d'un autre susceptible de développer un problème cardiaque ou un cancer.

Le Wall Street Journal résume le projet Baseline : En se basant d'abord sur 175 participants, puis plusieurs milliers, et en travaillant avec des chercheurs et autres médecins, Google espère aboutir à un résultat qui aidera la médecine à accélérer les diagnostics de maladies graves, comme les cancers ou les problèmes cardiaques, en permettant d'isoler plus rapidement les marqueurs biologiques qui indiquent qu'un patient a un souci de santé.

Ces découvertes pourraient permettre par ailleurs de mieux cerner pourquoi certains êtres humains sont moins touchés que d’autres par des maladies comme le cholestérol ou le diabète que d'autres. De nouveaux traitements pourraient découler de ces études.

Le projet Baseline est piloté par le biologiste moléculaire Andrew Conrad, qui  a notamment travaillé sur une méthode de dépistage du SIDA destiné aux dons de sang.

Il dispose d'une équipe de 70 à 100 scientifiques avec des experts en physiologie, en biochimie, en optique,biologie moléculaire et imagerie médicale.

Google doit fournir la puissance de calcul nécessaire au traitement des informations liées à la recherche des «biomarqueurs» dans les échantillons prélevés.

Le docteur Conrad insiste sur le fait qu'il s'agit d'un projet à long, voire très long terme :

«Il est évident qu'il ne s'agit pas d'un projet qui sera développé en un an ou deux. Nous avions tendance à parler de la guérison du cancer en fixant des objectifs quelques années. Nous avons appris à ne plus dire ce genre de chose » souligne le docteur Sam Gambhir, également partie prenante du projet.

(1)             Le projet est directement rattaché à Google alors que par ailleurs, sa nouvelle filiale santé, Calico, étudie notamment le processus du vieillissement, en espérant, à terme, prolonger la qualité et la durée de la vie.

De son côté, IBM a notamment mis son superordinateur, Watson, au service du diagnostic médical.

(2)             Le crowdsourcing est  un des domaines de la gestion des connaissances, consistant  en l'utilisation de la créativité, de l'intelligence et du savoir-faire d'un grand nombre de personnes, pour réaliser certaines tâches humaines traditionnelles.

Le crowdsourcing peut être « actif » (collaboration en réseau d’un grand nombre d’acteurs pour trouver une solution à un problème) ou « passif » : ainsi on pourra déduire par exemple du nombre de recherches internet sur un thème l’intérêt d'un sujet et en produire une information.

Selon un exemple maintes fois cité, Google a ainsi observé une relation étroite entre le nombre de personnes faisant une recherche sur le mot et sujet « grippe » et le nombre de personnes ayant des symptômes grippaux. Le nombre de recherches sur le mot grippe augmente en période d'épidémie et de la part des grippés, ce qui intéresse les épidémiologistes ou l'OMS pour établir leurs prévisions de diffusion et mode de contamination.