La chancelière allemande Angela Merkel est préoccupée par les  (faibles voire inexistants !) moyens dont dispose l'Europe en matière de technologies de l'information.

Elle a appelé  voici quelques jours à une réelle prise d'initiative pour s'affranchir de la dépendance aux solutions américaines et chinoises.

Dans un entretien récent  à la Presse Angela Merkel sensibilisée par les différentes affaires d’espionnage souhaite s’affranchir à terme de la tutelle numérique américaine (mais aussi chinoise !).

Pour la chancelière, il est grand  temps de « s'affranchir de la dépendance envers les technologies américaines et chinoises ».

Elle explique dans une interview accordée au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung qu'« assurer un niveau allemand de protection des données est toujours plus difficile quand ces données sont transportées par des entreprises étrangères avec des technologies non européennes, tant dans le soft que dans le hardware. »

Conclusion: « nous devons ensemble, les Européens,travailler pour surmonter notre dépendance face aux Américains et aux Chinois et proposer des technologies puissantes ».

Angela Merkel se dit également préoccupée par la faiblesse de l’Europe dans le domaine des technologies de l'information

Au niveau purement allemand,la Chancelière considère qu’il s’agit désormais de la troisième priorité de son mandat, derrière l'emploi et le développement démographique.

Bien que des assurances aient été données par les autorités américaines sur les objectifs (lutte antiterroristes) et les modalités de surveillance , Barack Obama ayant indiqué que ses services  « ne fouillaient pas dans les e-mail des citoyens américains et européens », le fait que la Presse allemande ait révélé qu'un immeuble hébergeant le Conseil européen à Bruxelles avait été surveillé n’a fait que renforcer l’agacement et la volonté de la Chancelière allemande de s’affranchir de la dépendance technologique vis-à-vis des superpuissances.

Au-delà de la polémique sur ces affaires d’espionnage, on ne peut que se féliciter de la volonté d’un des principaux partenaires européens de développer des activités de recherche et de développement et une industrie numérique digne de ce nom au niveau de la Communauté européenne.

Ceci aurait au moins le mérite, comme dans d’autres domaines d’activité (comme la recherche médicale, la santé mais aussi dans un tout autre domaine comme celui de l’équipement militaire : que l’on songe à la question des « drones » où nous restons totalement tributaires des américains et des israéliens), de créer une véritable dynamique européenne, au-delà des controverses dépassées.