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hauffer des logements avec des ordinateurs

Chauffer des logements avec des ordinateurs: Récupération de l’énergie perdue des data centers.

Auteur : Frédéric Hourdeau   Catégorie : Astuce

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L’idée « géniale » de Paul Benoit, reprise à plus grande échelle par les majors.

Partant de l’idée  que l’énergie coûte cher à transporter et que les données presque rien , Paul Benoît a eu l’idée de récupérer  la chaleur produite par des ordinateurs pour chauffer des installations industrielles ou les habitations.

C’est ainsi qu’a déposé le brevet de ses « radiateurs de calculs »et que Paul Benoit  a créé la start-up Qarnot Computing en 2010.

En cette période de recherche d’économies d’énergie et d’efficacité énergétique,ce nouveau mode de récupération d’énergie est particulièrement judicieux en terme d’économies pour les logements : Les particuliers devraient en effet avoir ainsi accès à un chauffage quasi gratuit et peu polluant, à partir de l’énergie dépensée dans les entreprises.

Des datas centers énergivores

Les entreprises informatiques utilisent  en effet de puissants serveurs informatiques, le plus souvent hébergés dans des data-centers énergivores (les plus gourmands consomment l’équivalent de l’électricité d’une ville de 100.000 habitants) et  dégagent accessoirement une grande quantité de chaleur par leurs calculs. Ces data centers nécessitent donc un refroidissement constant dont le coût représente jusqu’à 80% de la facture d’énergie. (voir notre article du 20/4))

Qarnot computing souligne :«Le dessin-animé Shrek 1 aurait pu chauffer 200 personnes pendant un an et Shrek 4 aurait pu en chauffer 2.000!», en précisant que ces deux films ont nécessité respectivement 5 et 50 millions d’heures de calcul. La puissance de calcul nécessaire à une grande banque européenne permettrait de chauffer à peu près 10.000 personnes par an, dit également le fondateur de la start up.

Des mini centres de calculs disséminés

La start-up Qarnot Computing  propose donc de disperser les calculateurs dans des mini-centres de calcul chez les particuliers, qui profiteront localement de la chaleur qui s’en dégage.

100 000 radiateurs d’ici 5 ans, pour environ 20 000 logements.

Qarnot Computing propose d’installer chez les particuliers des microprocesseurs montés sur un radiateur en aluminium, qui chauffent le logement tout en traitant pour le compte d’entreprises clientes des données, dont la facturation est l’unique source de revenu de la start-up. Paul Benoît envisage ainsi, d’installer environ 100 000 radiateurs d’ici 5 ans, pour environ 20 000 logements.

Premières réalisations grandeur nature  en 2014

La société chauffe déjà ses 300 m2 de bureaux à Montrouge ainsi que les logements de plusieurs collaborateurs. Durant l’été 2014, la start-up inaugurera également 300 radiateurs dans un logement social à Balard avec la régie immobilière de la ville de Paris.

Une apparence de convecteurs

Ces «radiateurs-ordinateurs» se différencient à peine  du simple convecteur ; les serveurs ne font aucun bruit. La température est réglable à l’aide d’un thermostat. Qarnot Computing a aussi réfléchi à des solutions pour s’adapter aux variations  climatiques saisonnières et de la demande.

La question de la sécurité informatique

Du côté des utilisateurs informatiques, c’est la question de la sécurité est soulevée : toutefois Paul Benoît se veut rassurant « Nos systèmes ne stockent pas de données, elles ne font qu’y transiter de manière cryptée et à travers des calculateurs disséminés un peu partout. » Si l’on tente d’ouvrir la machine, « elle s’arrête », prévient l’inventeur.

Ces arguments semblent convaincants : 25 radiateurs doivent prochainement chauffer l’école d’ingénieurs Télécom Paris Tech. A partir de cet été, ce sont quelque 300 « Q.rad » qui vont être installés dans la centaine de logements d’un HLM du XVe arrondissement parisien, à Balard.

Une utilisation du concept à grande échelle.

Paul Benoît est le premier à avoir déposé un brevet, mais il n’est pas le seul sur le marché de la répartition de l’énergie. D’autres entreprises, comme Microsoft ou IBM, tentent de leur coté de récupérer directement la chaleur des data-centers afin de chauffer par exemple piscines ou immeubles des alentours.