On en parle au DigiWorld Summit de l'Idate (1) où l’on a pu découvrir les premiers travaux du projet « Metis » regroupant  29 acteurs du secteur.(1)voir précédent article 21 novembre

En télécommunications, 5G est la 5e génération de standards pour la téléphonie mobile.

Cette appellation n’est pas encore définie ni encore officielle, mais le terme est utilisé dans certains médias  pour désigner la prochaine génération qui doit succéder à la 4G.

La 5G pourrait voir le jour vers 2020 et la Commission européenne a annoncé en mars 2013 des subventions pour un montant total de 50 millions d'euros destinés à des projets liés à la 5G.

Le 12 mai 2013, Samsung a annoncé avoir testé pour la première fois avec succès des technologies de sa future offre de réseau 5G qu'il prévoit pour 2020, avec des débits de données de 1 Gbps et pouvant aller  dans le futur jusqu'à 10 Gbps.

La firme chinoise Huawei a annoncé avoir commencé à investir dans les technologies 5G en 2009, et avoir réussi à fabriquer le premier prototype dans les années suivantes.

En novembre 2013, Huawei a annoncé que 600 millions de dollars seront investis dans la recherche et développement de 5G, et prévoit qu'à l'horizon 2020, les utilisateurs auront accès à Internet mobile avec un débit de 10Gbps5.

La 5G pour quoi faire ?

Les télécoms sont une industrie qui surfe sur l’innovation et surtout le long terme. La 4G, l'internet mobile haut débit, n'est pas encore déployée sur tout le territoire français mais le secteur envisage déjà de passer à la phase suivante.

Pour quoi faire? Des spécialistes se sont penchés sur la question mercredi et jeudi à Montpellier, dans le cadre du colloque l de l'Idate.

Il s'agit avant tout de se préparer à l’explosion des usages mobiles. À fin 2019, il y aura dix fois plus de trafic de données qu'aujourd'hui dans les pays développés sur les terminaux mobiles, mais aussi 50 milliards d'objets connectés, selon les prévisions des équipementiers télécoms.

Selon Ericsson, le trafic data mobile sera multiplié par 10 entre 2013 et 2019 (par 9 en Europe de l'Ouest) pour atteindre le chiffre record de 10 exaoctets.

Les objets connectés, destinés aussi bien au contrôle des réseaux électriques, à la surveillance des domiciles, à la télé médecine, vont ainsi se multiplier, créant toujours plus de besoins en matière de transmission de données mobiles et la nécessité de faire dialoguer ces appareils entre eux.

Par ailleurs, toutes les applications qui s'appuient sur un usage du Cloud (stockage des données sur le Net) nécessitent un accès aux données, à distance, fiable et rapide.

Il faut pouvoir répondre de manière rapide et fiable aux attentes  de secteurs  sensibles comme la santé, pour la transmission de dossiers médicaux, mais aussi la réalisation d'opérations à distance, la surveillance de patients à domicile, l'éducation ou les transports.

 Les constructeurs automobiles travaillent ainsi sur des voitures totalement connectées et capables de se conduire seules.

L’internet des objets

Ainsi, la 5G devrait supporter un volume mille fois supérieur de données mobiles et connecter de dix à 100 fois plus de terminaux qu’aujourd’hui  pour répondre notamment aux besoins de l'internet des objets. Les débits devraient croître de 10 à 100 fois, de l’ordre  de un giga seconde voire plus, contre 150 mégabits par seconde actuellement dans une utilisation optimale, tout ceci en divisant le temps de latence par cinq (c’est-à-dire temps d'attente nécessaire pour télécharger une page).

A souligner par ailleurs que, parallèlement, les fabricants devront multiplier par dix la durée de vie des terminaux, ce qui est particulièrement important pour les objets connectés. Pour y parvenir, il faut travailler sur l'amélioration des batteries et sur la façon de communique des objets pour consommer le moins d'énergie possible

Les majors des télécoms déjà sur les rangs.

Les équipementiers télécoms sont déjà sur le qui-vive et l’on voit se dessiner une sourde  rivalité entre les géants européens et chinois. Huawei a déclaré qu’il allait investir 600 millions de dollars d'ici 2018 dans cette technologie, Samsung affirme avoir réussi des tests en laboratoire et le  directeur stratégie et marketing  du suédois Ericsson indique  «Nous avons commencé à parler de la 5G il y a un an ». Ce groupe le chef de file du consortium Metis, qui regroupe 29 acteurs du secteur, notamment Nokia (NSN), Orange, Huawei, Telefonica, DoCoMo, Deutsche Telekom ou BMW.

L’Europe, un rôle pionnier ? rester dans le peloton de tête !

En Europe, la Commission européenne a annoncé en février dernier qu'elle soutenait  le développement de la technologie 5Gnotament grâce à un premier investissement de 50 millions d'euros cette année pour les projets de recherche menés par les industriels.

Parmi ces projets, on retrouve METIS, 5G NOW, iJOIN, TROPIC, Réseautage dématérialisé mobile, COMBO, MOTO et PHYLAS, entre autres, indique la Commission. METIS reçoit à lui seul 16 millions d'euros.

La commissaire au numérique, Neelie Kroes, a souligné récemment dans un communiqué les ambitions de la Commission : « Je souhaite que le secteur européen assume un rôle pionnier, en s’appuyant sur la recherche européenne et en créant des emplois en Europe ; nous y mettrons l’argent qu’il faudra »

Le projet METIS : assurer notamment une harmonisation et standardisation au niveau mondial

Si les objectifs restent encore éloignés, les investissements devraient être à la hauteur des ambitions Le projet Metis est pour l'instant doté d’un budget de 27 millions d'euros.

Le projet METIS est soutenu par divers opérateurs (France Télécom-Orange, Deutsche Telekom, NTT Docomo, ou Telecom Italia par exemple), des universités et instituts de recherche publics et des industriels, dont Huawei, Alcatel-Lucent ou Ericsson.

L’originalité réside dans la présence de groupes non européens.

Lors du dernier DigiWorld Summit de l'Idate  à Montpellier, Viktor Arvidsson, directeur de la stratégie d'Ericsson France a déclaré : « Ce qui est important dans Metis, c'est l'harmonisation et la standardisation mondiales de la 5G. C'est pour cela qu'il ne regroupe pas que des Européens. Il y avait beaucoup de technologies concurrentes en 1G, 2G et aussi un peu en 3G, ce qui constitue un frein au déploiement. Il faut fédérer tout le monde autour d'un standard ». Il explique par ailleurs  que « jusqu'à 2015 nous serons dans une  phase exploratoire, puis viendront trois années de pré-standardisation pour poser les concepts, puis deux ou trois ans de standardisation ».

Ces projets devraient se concrétiser à l'horizon 2020, affirme par ailleurs  Neelie Kroes pour laquelle  l'objectif est clair : «Ramener l'Europe dans le peloton de tête de l'industrie mondiale de la téléphonie mobile ».