Alors que les nuages s’amoncèlent sur BlackBerry, Gartner donne un avis assassin !

Dans une recommandation adressée aux entreprises, le cabinet d’analyse leur conseille de lâcher le parc BlackBerry et de se tourner une solution de remplacement.

Le principal argument: le futur de BlackBerry est si compromis que les entreprises ont tout intérêt à organiser dès maintenant « un plan de secours ».

Les six prochains mois déterminants.

Pour Gartner, les six prochains mois vont être déterminants pour le Canadien. Le cabinet indique que probablement la firme ne disparaîtra certes pas en six mois, mais que l’évolution des évènements rend son avenir particulièrement incertain.

Citons  Gartner : « Les entreprises doivent s'assurer d'avoir un plan de remplacement pour leurs données mobiles et devraient tester d'autres terminaux ».

Le cabinet d’études et de conseil  ajoute que pour leur bien, elles devraient se pencher sur la question durant les six prochains mois pour s’ «éviter des mauvaises surprises en cas de disparition de BlackBerry ».

On ne peut être plus alarmiste et semer la plus grande perplexité dans le milieu professionnel où la stabilité et la sécurité sont des critères de choix et de décision essentiels.

Tout n’est pourtant pas si désespéré pour la firme canadienne.

Ainsi, alors même que le secteur des smartphones  est en pleine déconfiture  et que le Z10 vient lourdement grever les finances de la firme, BlackBerry enregistre des  succès remarquables  dans ce monde professionnel visé par le Cabinet.

C’est notamment le cas de sa suite BES 10, qui est passé de 19 000 à 25 000 clients entre juillet et septembre. Cela tient avant tout à ce que BES peut gérer maintenant les parcs de smartphones iOS et Android : il s’agit d’une pratique de plus en plus courante au fur et à mesure que les sociétés basculent vers le BYOD (Bring Your Own Device, « Apportez votre propre appareil »).

L’analyse de Gartner démentie par Blackberry

Gartner s’appuie pour sa recommandation sur un échantillon de 400 grosses entreprises.

Un quart d’entre elles environ utilisent les produits BlackBerry. Selon les prévisions, elles ne seraient plus que 9 % en 2016.

Réplique de la firme : « Nous reconnaissons et respectons les avis de tiers. Cependant, de nombreuses conclusions de Gartner sur l’impact potentiel d’une vente ou d’autres stratégies alternatives sont purement spéculatives. BlackBerry se restructure et continue sur ses alternatives stratégiques pour accentuer sa réorientation sur son marché professionnel central. Nous restons inébranlables dans notre mission de fournir les solutions de gestion mobile et les smartphones les plus puissants et sécurisés à nos clients ».

Une autre analyse menée par le cabinet Nemertes Research tend à confirmer les prévisions pessimistes : elle indique que 29,4 % des entreprises concernées ont déjà mis fin à leur utilisation des produits BlackBerry. De plus, 11,8 % des entreprises restantes planifient un arrêt avant la fin 2013 et 29,4 % réfléchissent à la question, sans se fixer de date butoir pour l’instant.

Un autre analyste,  Philip Clarke, montre que  25 % des entreprises interrogées disposent déjà d’un parc Windows Phone 8, que 16,7 % d’entre elles planifient un déploiement et que 37,5 % n’ont pas encore réfléchi à la question.

L’intégration à l’écosystème Microsoft existant est la principale motivation.

(1) Blackberry Enterprise Server (BES) est le nom d’un pack de logiciels qui fait partie de la plateforme sans fil crée par Research In Motion. Le BES se connecte aux logiciels de messagerie et de travail collaboratif (Microsoft Exchange, Lotus Domino, Novell Groupwise) sur les réseaux d’entreprise afin de synchroniser les emails et les informations personnelles (logiciels d’agendas, de carnets d’adresses, etc…) entre l’ordinateur de l »utilisateur et son téléphone portable.

Avant la version 4.0, le BES comprenait deux programmes distincts : la version 2.2 pour Lotus Domino et la 3.6 pour Microsoft Exchange. Dans la version 4.0 et postérieurement, tous les programmes ont été rassemblés ; toutefois  il subsiste les versions séparées pour chaque plateforme d’email.

Le BES est habituellement déployé et géré dans les entreprises par des informaticiens (par exemple, ceux qui étaient précédemment employés à gérer Microsoft Exchange, Lotus Domino & Novell GroupWise).Parfois, une personne est dédiée à la gestion du BES dans l’entreprise: «l’administrateur  BES ».