Le mainframe (ou « ordinateur central ) d'IBM fête ses 50 ans ! Une étape décisive dans la voie de la standardisation en informatique.

Jean-Pierre Hourdeau

News

le 08/04/2014 à 8h20

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Le 7 avril 1964, IBM présentait le System 360  marquant le début des grands systèmes pour la firme. Ceci répondait à un besoin d'uniformisation des ordinateurs avec une meilleure compatibilité dans les programmes.

 

Les débuts de l’informatique : En 1961 un groupe d'ingénieurs d'IBM se réuni en toute discrétion pour travailler sur un ordinateur de nouvelle génération. A l'époque le constructeur, avec  plusieurs lignes de produits,  rencontrait des difficultés pour garantir la maintenance et les mises à jour de ses systèmes.

Le groupe de travail allait présenter  le 7 avril 1964 le résultat de ses travaux sous l'appellation « System/360 ».

Ceci constituait une étape décisive dans la conception et la construction des systèmes informatiques :

Auparavant  les ordinateurs étaient construits pratiquement sur mesure, y compris pour  l'OS.

Les chercheurs et  ingénieurs d’IBM ont eu l'idée de créer une famille unifiée d'ordinateurs avec une architecture unique.

Cette idée a été développée par Gene Amdahl, architecte en chef, et Fred Brooks, chef de projet.

Avant 1960, le concept d’ « architecture » était inconnu en informatique.

Ce nouveau concept a ouvert la voie à la compatibilité entre les différents modèles d'ordinateurs.

Le « 360 » répondait à cette volonté de permettre à un système de pouvoir servir tous types de clients, grands comptes, PME/ PMI, industriels ou scientifiques.

IBM a été ainsi en mesure d'utiliser UN  système d'exploitation pour ses machines : Beaucoup d'écritures de code spécifiques ont été supprimées afin que les ingénieurs puissent se concentrer sur la création d'applications.

Des améliorations ont ainsi pu apportées sur les composants comme les processeurs et les mémoires afin que les ordinateurs puissent partager ces ressources.

Rendre les langages compatibles : Le Cobol (2) devient un langage quasi universel.

Les clients vont pouvoir désormais bénéficier également d'une compatibilité du code d'une machine à une autre.

IBM a toujours défendu cette compatibilité sur les différentes évolutions de ses mainframes .

Les programmes pour les premiers System/360 peuvent toujours fonctionner avec quelques légères modifications sur les systèmes actuels.

Au centre de tout, le langage Cobol, né en 1959, a fédéré les spécialistes du mainframe. De nombreuses entreprises, en particulier dans le domaine bancaire, ont ainsi pu élaborer leur propre logiciel en Cobol sur des systèmes IBM.

Une omniprésence d’IBM

Le mainframe a connu plusieurs évolutions eu fil du temps et a fait le succès d'IBM.

En 1971, le chiffre d'affaires d’IBM est passé à 8,3 milliards de dollars contre 3,6 milliards en 1965.

Dans les années 1970, 70% des grands systèmes vendus étaient des IBM.

En 1982, plus de la moitié du chiffre d'affaires de la société était issu des descendants du System/360.

 Aujourd'hui, cela  reste encore une activité importante de la société, malgré un mouvement de déconsolidation des entreprises pour aller vers des architectures x86.

 

 

Un ordinateur central, ou « mainframe », est un ordinateur de grande puissance de traitement.

- On compte parmi les fabricants de ces systèmes de grandes compagnies telles Bull (avec les DPS/6 à DPS/8 sous système GCOS), EMC² Computer, IBM avec les zSeries (le plus souvent sous système z/OS — anciennement MVS, ou VSE, mais plus récemment aussi Linux) et iSeries, ou Unisys.

- Le terme désigne plutôt aujourd'hui les ordinateurs issus de la gamme IBM 360 et 370, introduite en 1965, et dont l'IBM System zEnterprise est la dernière incarnation.

- Les grands systèmes non IBM sont plutôt appelés « serveurs » ou « superordinateurs ».

- Un ordinateur central fonctionne selon un modèle centralisé, contrairement aux modèles répartis.

Il permet de faire tourner de façon simultanée plusieurs sessions d'un système d'exploitation ou même de systèmes d'exploitation différents.

- Les ordinateurs centraux sont utilisés dans les très grandes entreprises (banques, compagnies d'assurances, de transport, sociétés de services, grandes mairies et collectivités …).

Grâce à leur fiabilité et leur puissance, ils sont souvent les seuls ordinateurs capables de répondre aux besoins de leurs utilisateurs avec le traitement de très grandes bases de données accédées par des dizaines ou des centaines de milliers d'utilisateurs.

(2) COBOL est un langage de programmation de troisième génération créé en 1959.

C’est l'acronyme de COmmon Business Oriented Language : Il se veut en effet être un langage commun pour la programmation d'applications de gestion.

 

Le langage COBOL est de très  loin le langage qui était  le plus employé dans les  années 1960 à 1980.

Il  reste néanmoins  très utilisé dans des grandes entreprises, notamment dans les institutions financières qui disposent et développent encore de nombreux logiciels et applications en COBOL.

Le COBOL a initialement été créé en 1959 par le « Short Range Committee », un des trois comités proposés à une rencontre au Pentagone en mai 1959 organisée par Charles Phillips du département de la défense des États-Unis.

Ce comité avait  été formé pour recommander une approche à court terme pour

ð un langage commun,

ð indépendant des constructeurs,

ð pour les applications de gestion de l'administration américaine.

Le Comité était constitué de membres représentant six constructeurs d'ordinateurs et trois agences gouvernementales.

Les six constructeurs informatiques étaient :

-         Burroughs Corporation,

-         IBM,

-         Minneapolis-Honeywell,

-         RCA,

-         Sperry Rand,

-         et Sylvania Electric Products.

Les trois agences du gouvernementales étaient l’US Air Force, le David Taylor Model Basin, et l'Institut national des standards.

Ce comité était présidé par un membre du NBS.