Cloud Computing : retour sur les notions de base.

Frédéric Hourdeau

News

le 14/04/2014 à 23h50

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Pour trouver leur place sur le marché à côté des géants américains, les projets français de Cloud Computing misent essentiellement sur la localisation des données et la sécurité : L’occasion de revenir sur les définitions de base et les spécificités des équipements et services associés à ces pratiques en plein développement.

Les 3 grands modèles techniques :IAAS, PAAS et SAAS.

L’IaaS (Infrastructure as a service), le PaaS (Platform as a service) et le SaaS (Software as a service) correspondent à 3 modèles techniques différents ou mode d’utilisation du Cloud Computing.

Chacun de ces modèles joue un rôle spécifique :

      -  L’IaaS correspond à la partie infrastructure du Cloud.

Il permet aux entreprises d’externaliser et de faire évoluer leur infrastructure matérielle (serveurs, réseau et stockage) en fonction de la demande et à distance. Dans l’IaaS, seule l’infrastructure matérielle (hardware) est dématérialisée.

C’est par exemple le cas du stockage de données pour des raisons de sauvegarde qui est fait par les entreprises qui souhaitent ne pas avoir leurs données qu’en interne.

      - Le PaaS est un modèle qui se superpose à l’ IaaS. Il permet d’externaliser l’infrastructure matérielle, mais également des applications  dites « middleware » : bases de données, couches d’intégration de données et environnements de développement des applications.

      - Le SaaS est la «couche finale » du Cloud, le système le plus abouti et le plus simple à appréhender pour l’internaute.

Cela permet à l’utilisateur final d’accéder via une interface aux applications de l’entreprise, hébergées sur un environnement sécurisé (il lui suffit de se connecter avec ses identifiants via une interface).

L’entreprise utilise alors ses applications à la demande, en fonction de ses besoins réels.

Chacun des éléments du Cloud est accessible par un utilisateur final via l’internet.

L'IaaS et le PaaS ont été pensés essentiellement pour des développeurs alors que le SaaS est généralement  doté d’une ergonomie le rendant accessible à tous les utilisateurs habituels du logiciel: Une simple connexion leur permet d’accéder aux ressources de l’entreprise, que ce soit depuis un ordinateur, un Smartphone ou une tablette.

Cloud public, privé et hybride : les différences

Les termes public, privé et hybride désignent, en Cloud Computing, différentes structures de clouds adaptées à des besoins bien précis.

- Le Cloud public est une structure souple et ouverte, gérée par un fournisseur tiers.

Plusieurs utilisateurs (individuels ou entreprises) peuvent y accéder via Internet. Avec le Cloud public, de multiples entités se partagent les mêmes ressources informatiques (mises à disposition par le fournisseur).

- Le Cloud privé est exploité par une seule entreprise et déployé en interne.

Si le Cloud est hébergé par un prestataire, il ne sera accessible que via des réseaux sécurisés (VPN) aux utilisateurs qui y auront accès. Le Cloud privé convient surtout aux grandes entreprises ou à celles dont les besoins en matière de criticité et sécurité des données sont importants.

-Le Cloud hybride est une structure mixte qui permet de combiner les ressources internes du Cloud privé à celles externes du Cloud public. Une entreprise qui utilise un Cloud hybride peut par exemple recourir  au Cloud public ponctuellement, à l’occasion de pics d’activité et pour le reste du temps se contenter des ressources à disposition en interne.

Chacun des éléments du Cloud est accessible par un utilisateur final via l’internet.

Le SaaS est en général doté d’une ergonomie le rendant accessible à tous les utilisateurs habituels du logiciel.

Une simple connexionleur permet d’accéder aux ressources de l’entreprise, que ce soit depuis un ordinateur, un Smartphone ou une tablette.

Les attentes des utilisateurs :

Les projets français de Cloud Computing insistent sur la localisation des données et la sécurité.

Celles-ci répondent-t-elle  réellement aux attentes des entreprises ?

A n’en pas douter : Selon un baromètre 2012 des directions informatiques la sécurité et la confidentialité des données (75, 5% des répondants) ressortaient comme les principaux inconvénients éventuels du Cloud Computing, et ce devant la dépendance avec le fournisseur (49,6%) et la perte de contrôle sur les données confiées à un tiers (47,3%).

Et en ce qui concerne la sécurité, les décideurs informatiques se déclaraient attentifs en priorité aux engagements de service (61,8%), à la protection contre les attaques (59,5%) et à la situation géographique des données sensibles (48,9%).

Sur ce point épineux de la localisation, les responsables informatiques soulignaient leur préférence : pour leurs applications stratégiques 56,5% d’entre eux considéraient que la localisation Cloud en France uniquement s’imposait.

Toutefois, ils acceptent d’étendre ce périmètre géographique dans le cadre d’une localisation en Europe (or beaucoup de centres de données, y compris américains, sont basés généralement en Irlande et aux Pays-Bas ce qui les rassurent).

La localisation des données apparaît encore comme un critère majeur lors du choix d’un fournisseur (36,6% des répondants), loin derrière l'engagement du prestataire en matière de sécurité et de service.

Les enjeux pour les acteurs nationaux :

Si la sécurité et la localisation sont des enjeux importants, les nouveaux entrants français comme Numergy et Cloudwatt, avec leurs services d’IaaS en Cloud public, peuvent-ils espérer convaincre rapidement les utilisateurs potentiels?

Les décideurs informatiques ne cachent pas leur préférence pour le Cloud privé.

Seuls 3,1% des répondants percevaient alors le Cloud public comme le plus adapté à leur entrepriseet c’est le Cloud interne dédié à l’entreprise qui semble être le plus adapté (45,8%), suivi d’un Cloud externe privé (27,5%)" selon le baromètre.

Mais les choses évoluent…. doucement mais surement !

 Avec un marché français du Cloud public qui pourrait représenter trois milliard d’euros en 2016, les acteurs du secteur entrevoient de belles perspectives de développement.