L’offre sera disponible à partir de lundi. Elle comprend notamment les appels illimités vers les fixes en France et vers cent vingt et une destinations, ainsi que l'accès possible à cent soixante-cinq chaînes de télévision.

La tactique de Bouygues est risquée. C'est aussi un va-tout pour l'opérateur qui n'a jamais jusqu’ici réussi à percer sur le fixe.

Ceci étant la stratégie est habile: attaquer Free sur un créneau où  jusqu’ici ce dernier n'a jamais eu à se défendre.

C’est ainsi réduire ses marges de manœuvre dans le mobile en l’obligeant à mobiliser par ailleurs des ressources se défendre sur le fixe.

Cela devrait permettre  d’entamer sérieusement les marges du concurrent  qui servent à financer actuellement le déploiement et l'acquisition dans le marché du mobile.

Certes, Bouygues aurait dû lancer l’opération lorsque, il y a trois ans, Free commençait à déployer son réseau mobile.

N’est-il pas trop tard pour enrayer la dynamique ? Il n’y a rien de pire que de pas  avoir essayé (comme on dit) !

Cependant la bataille risque d’être rude : la marque Free n’a rien perdu de son attractivité  pour une grande partie de ses clients, avec un capital sympathie que ne partage pas Bouygues Telecom.

Chronique d’une guerre annoncée :

En décembre dernier, Martin Bouygues, le patron  et créateur de l'opérateur, avait annoncé qu'il allait « déclencher la guerre dans l'Internet fixe » en promettant de «faire bénéficier de 150 euros d'économie par an aux abonnés du fixe, ce qui fait une économie de 12,50 euros par mois».

« Ce marché mature du fixe a besoin d'être bousculé avec des offres innovantes, il y a des acteurs bien en place, avec des marges de plus de 40 %, réservées aux produits de luxe. Il y a mieux à faire, avec des offres de rupture à apporter sur le marché pour que le plus grand nombre de Français puisse accéder en cette offre en cette période de crise. Le plus petit acteur du fixe veut redonner du pouvoir d'achat aux consommateurs et leur rendre plus de 150 euros par moyenne an. »

L'opérateur veut « atteindre le plus vite possible les 20 % de parts de marché, soit 5 millions de clients », contre 2 millions actuellement.

Bouygues vise particulièrement son concurrent Iliad (maison mère de Free) et son offre AliceBox Initial « triple play » à 21,97 euros.

Ce dernier a immédiatement répliqué en abaissant cet abonnement à 19,98 euros par mois (l'option télévision à 1,99 euro devient gratuite), soit ….un centime de moins que Bouygues Telecom. 

Les relations tendues entre  Stéphane Richard, Martin Bouygues et Xavier Niel, patrons de trois des plus grands opérateurs de téléphonie mobile d'Europe :

Depuis l'arrivée de Free, en janvier 2012, c’est la guerre des prix.

Si elle devait durer, pourrait être fatale pour au moins un des quatre opérateurs français. Souhaitons qu’elle ne se fasse pas au détriment de la qualité !

Fin 2013, une trêve semblait s'être installée.

Mais le 3 décembre, Xavier Niel, annonçait la 4G chez Free pour moins de 20 euros …19,99 exactement !

La guerre était relancée. Elle allait se porter sur le très haut débit mobile ou 4G.

Orange, SFR et Bouygues Telecom espéraient voir exploser  la consommation en données de leurs abonnés, et… leurs factures.

Ceci devait leur permettre de rentabiliser les investissements réalisés durant ces dernières années pour la construction des réseaux 4G et de reconstituer des marges plus confortables encore.

Xavier Niel allait saper cette stratégie.

Les critiques, y compris les attaques assez  personnelles, allaient fuser dans la presse entre les patrons de Bouygues, d’Orange et de Free. 

Seul SFR semblait garder la tête froide mais ce groupe était alors polarisé  sur les problèmes de Vivendi, la holding propriétaire du groupe, avec  pour corser le tout l’offre de rachat par Numericable.

Pour Bouygues, le point de départ des hostilités est la signature de l'accord d'itinérance entre Orange et Free. Depuis lors il ne décolère pas.

Il aurait préféré que les trois opérateurs  historiques fassent front commun face à Free.

C’est le combat contre le « quatrième entrant », le vilain « petit canard » aux méthodes peu orthodoxe et qui décoiffe un peu dans ce monde feutré.  Celui qui a entamé une guerre des prix sans précédent dans le paysage la téléphonie mobile française et contre les « provocations » de Xavier Niel, qui rappelle à tout va que grâce à lui les consommateurs ont récupéré du pouvoir d'achat !