Les conséquences de la fusion de SFR- Numéricâble sur le Plan France Très Haut Débit (France THD).

Frédéric Hourdeau

News

le 25/05/2014 à 23h30

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Suite à des interventions de parlementaires de l’opposition, Antoine Darodes , Directeur de la mission France Très Haut Débit, mise en place par Bercy, réfute le besoin de réviser en profondeur le cahier des charges.

Le Plan France Très Haut Débit (France THD) vise à donner accès au THD (très haut débit) à 50 % des foyers français d'ici 2017  et 100 % d'ici 2022.

Les objectifs pour 2017

Le plan prévoit donc une étape intermédiaire, avec 50 % des foyers couverts d'ici 2017, par fibre optique ou par d'autres technologies de montée en débit p moins évolutives, comme le VDSL2 ou les réseaux sans fil WiMax ou LTE (4G).

= D'ici 2022, l'objectif est que 80 % du THD soit assuré par fibre optique.

Pour y parvenir, le plan prévoit que les opérateurs privés investiraient ensemble 6 à 7 milliards d'euros dans les « zones d'initiative privée » (zones rentables à forte densité de population) et qu'elles interviendraient par ailleurs à même hauteur dans les « zones d'initiative publique », essentiellement des zones rurales.

Les inquiétudes des parlementaires :

Des parlementaires UMP, Laure de la Raudière et Bruno Retailleau, s'alarment sur les conséquences de la fusion entre SFR et Numericable sur

Ils craignent  que le poids acquis par Numericable sur le marché des télécoms ne conduise ses concurrents à concentrer leurs efforts là où le câblo-opérateur est déjà présent, et estiment que le plan est ainsi rendu caduc.

Selon Laure de la Raudière et Bruno Retailleau, « Orange et Free ont confirmé sans hésitation qu’ils prioriseraient le déploiement du Très Haut Débit fixe dans les zones déjà câblées pour des raisons concurrentielles », ce qui, en clair, « signifie d’abord que les territoires déjà raccordés au Très Haut Débit, ou facilement raccordables au Très Haut Débit, le seront encore plus ».

La fracture numérique :

« Cela signifie que la fracture numérique va s’élargir encore, puisque les opérateurs abandonneront ou différeront leurs investissements dans les zones dites AMI qui ne sont pas câblées. Or, ces dernières représentent plus de 70 % du total des zones AMI».

Réévaluer le plan France Très Haut Débit, rendu obsolète par les projets de fusion ? 

Pour Laure de la Raudière et Bruno Retailleau, « Le gouvernement ne peut pas faire comme si de rien n’était alors que le marché des télécoms est dans une phase de concentration. Il doit rapidement réévaluer le plan France Très Haut Débit, rendu obsolète par les projets de fusion ».

La réponse du responsable de la mission France THD :

Pour Bercy « Il n'est pas question de tout remettre en cause dès qu'il y a un changement de couleur dans le paysage », selon Antoine Darodes le directeur de la mission France THD.

« Il s'agit d'un plan à 10 ans, de long terme, c'est un marathon. C'est un des grands chantiers du président de la République, qui demande de la stabilité, de la pérennité, notamment à l'égard des investisseurs et des collectivités ».

Si, pour lui, le plan nécessitera, certes, quelques aménagements ; A.Darodes assure que le plan adopté l'an dernier permet déjà une souplesse d'adaptation.

Il réfute donc que la fusion de SFR et Numericable ait un impact négatif, engagements de SFR.

Au contraire, pour lui, « Il faut se féliciter de l'accélération de la concentration des prises FTTH (fibre jusqu'au foyer) dans les zones déjà câblées, car elle permettra d'atteindre plus rapidement les seuils critiques » permettant aux opérateurs de déployer la fibre ailleurs.

Antoine Darodes se dit confiant sur l'objectif d'atteindre 80 % de foyers éligibles à la fibre optique d'ici 2022.

Pour ce qui concerne l'objectif de THD pour 50 % des foyers d'ici 2017, il faudra par contre s'autoriser plus de souplesse que prévu vis à vis d'autres technologies de très haut débit bien moins séduisantes, en particulier la 4G (et bientôt la 5G) ou le satellite.