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La NSA espionne

Espionnage à grande échelle : La NSA se livrerait à des écoutes téléphoniques et une surveillance informatique généralisée.

Auteur : Frédéric Hourdeau   Catégorie : News

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Tous les appels sont concernés, et pas seulement ceux passés vers l'étranger, comme sous George W. Bush.

Selon le Guardian et le Washington Post, la NSA écouterait les communications de millions d’abonnés téléphoniques sur les réseaux américains et se procurerait des données auprès des majors de l’informatique : Apple, Google, Microsoft, Facebook entre autres.

Le Guardian a révélé que le département de la Justice avait forcé l'opérateur  Verizon à livrer quotidiennement à l'Agence nationale de sécurité (NSA) la totalité des données téléphoniques de ses abonnés, d'avril à juillet. Des parlementaires ont ensuite annoncé que la surveillance sous cette forme durait depuis sept ans. Il est probable que tous les opérateurs aient été concernés.

On savait déjà que la NSA est soupçonnée de se livrer à des opérations d’écoute et de récupération des données, particulièrement depuis les attentats de 2001 et les lois qui ont suivi, en particulier le Patriot Act. La NSA n’a jamais nié se livrer à des écoute son ne soupçonnait pas l’ampleur du phénomène.

L’héritage de George W. Bush

En 2006, le quotidien américain USA Today avait déclenché un choc aux Etats-Unis en révélant que la NSA collectait secrètement les données de communications d'Américains auprès des grands opérateurs du pays. Le programme ne concernait alors que les communications entre un interlocuteur situé aux Etats-Unis et un autre à l'étranger. L'administration de George W. Bush avait ensuite modifié le programme pour que les demandes de saisies passent par un juge d'une cour secrète, dédiée aux écoutes.

Depuis 2001, le Congrès a prolongé le Patriot Act et assoupli les critères permettant au FBI de réclamer les données téléphoniques.

La Maison Blanche embarrassée mais intangible

Depuis ces révélations, la NSA, la Maison Blanche essaie  de se justifier tant bien que mal : il semble impossible de nier les faits mais il est précisé qu’il s’agit de lutte contre le terrorisme et que seules des « métadonnées » sont collectées, c’est-à-dire numéro appelé et durée de conversation mais assurément pas le contenu des conversations.

PRISM : accès direct de la NSA aux serveurs des géants du Net

Le Washington Post apporte des précisions supplémentaires : dans le cadre d’un programme baptisé PRISM, la NSA a un accès direct aux serveurs de neuf sociétés d’informatique et d’internet parmi lesquels les géants Apple, Google, Microsoft  ainsi que Facebook, Yahoo, AOL, PayPal.

 Le directeur de la NSA ne dément pas  l’existence d’un tel programme mais précise que les articles du Post et du Guardian contenait des inexactitudes (on ne sait toujours pas lesquelles !), en ajoutant que les informations collectées sont utilisées  « pour protéger la nation d’une grande variété de menaces ». Il va même jusqu’à  brandir la menace de poursuites : « La révélation non autorisée d’informations à propos de ce programme  est répréhensible et met en risque la sécurité des américains ». On jugera……. !

Du côté des sociétés incriminées, on dément que la NSA ait un accès direct à ses serveurs. Le responsable de la sécurité de Facebook, indique que son entreprise ne donne aucun accès direct à ses serveurs à une quelconque organisation gouvernementale.

Chez Yahoo, Google et Microsoft on indique ne fournir les informations seulement lorsqu’elles sont réclamées et dans le cadre de la loi.