La NSA n’est pas loin ! Du piratage numérique très professionnel !

Le quotidien allemand Der Spiegel a révélé le vendredi 21 septembre que le piratage de l'opérateur télécom semi-public belge Belgacom  n’était pas l’œuvre de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) , accusée à tort (pour une fois ! et au moins directement !) .

En effet l’ «espion» en cause  n’est autre que son allié britannique, Government Communications Headquarters (GCHQ), agence chargée du renseignement électronique.

Le Spiegel montre que la manœuvre, baptisée « opération socialiste (!) », visait à …. «mettre en place une meilleure exploitation de Belgacom » ( !) et « améliorer la compréhension de son fonctionnement par le GCHQ ».

En place depuis 2010, elle fonctionnait notamment grâce à une technique appelée « insertion quantique », qui consiste à rediriger discrètement les  courriers des employés de l'entreprise vers de faux sites Internet pour installer sur leur ordinateur à leur insu des logiciels espions.

Le GCHQ britannique aurait eu  ainsi accès à une bonne partie de l'infrastructure de Belgacom.

D'après les informations obtenues grâce à Richard Snowden, le GCHQ prévoyait également d'accéder au routeur central de la Belgique, qui dirige tout le trafic à destination et en provenance de l'étranger.

Le quotidien belge De Standaard croit savoir que l'opération était menée par la NSA dans le but d'intercepter des communications en Afrique et au Proche-Orient, notamment via la filiale BICS, spécialisée dans les communications internationales.

On peut se demander si le GCHQ ne piloterait pas  l'opération au profit de son allié américain, comme on a pu le voir par ailleurs.

Une piste chinoise n’est pas exclue, après la révélation que le président du conseil de Belgacom, Michel Moll, conseillait depuis 2010 l'entreprise chinoise Huawei, proche du régime et soupçonnée de se livrer à de l'espionnage industriel aux Etats-Unis.

On peut penser que  ni le gouvernement belge ni la direction de Belgacom n'étaient au courant de ces manœuvres.

Le parquet fédéral belge a estimé que le piratage à grande échelle décelé n'était possible que moyennant une logistique considérable.

Il ajoute : «La complexité et l'ampleur de l'intrusion orientent les investigations vers une opération internationale d'espionnage étatique » ,visant ainsi , à mots couverts la NSA.

Le premier ministre Elio di Rupo dénonce une « violation de l'intégrité d'une entreprise publique ».

Les plaintes pleuvent vis-à-vis de la NSA « et consorts » ! (voir notre article récent concernant le Brésil)