Un phénomène de plus en plus inquiétant qui devrait mobiliser les spécialistes de la cybercriminalité.

La chaîne de distribution américaine Target a annoncé vendredi dernier que l'attaque informatique dont elle avait été victime en décembre (voir notre précédent article) avait touché les données de 70 millions de ses clients, c’est-à-dire, beaucoup plus qu'initialement annoncé.

En effet, mi-décembre, le groupe avait évalué à environ 40 millions de clients le nombre de personnes touchées par l'attaque informatique ; elle avait alors considéré que leur utilisation frauduleuse était faible.

Y at-il un lien ? Mais sans doute est- ce trop tôt pour y déceler une causalité, Target qui voit ses résultats s’effondrer a annoncé depuis la fermeture de huit magasins.

Dans un communiqué, le groupe indique : « Dans le cadre de son enquête, Target a constaté que certaines informations de clients avaient été volées pendant l'attaque informatique ».

« Ce vol n'est pas une nouvelle attaque dans le système de Target mais il a été découvert pendant l'enquête en cours », et « il a été déterminé que les informations volées comprenaient les noms, les adresses postales, les numéros de téléphones et les adresses e-mail de plus de 70 millions de personnes ».

Dans un communiqué, le ministre de la Justice de l'Etat de New York a jugé « profondément perturbant d'apprendre que Target avait découvert une attaque informatique impliquant 70 millions de clients ».

Il a ajouté que son équipe participait à « une enquête d'ampleur nationale » sur cette attaque.

Les enquêteurs soupçonnent les auteurs des attaques d'avoir utilisé des logiciels malveillants (malwares).

Parmi ceux-ci pourrait figurer un logiciel connu sous le nom de « RAM scraper » qui permet d'intercepter des données cryptées au moment où elles transitent – décryptées – par la mémoire vive d'un ordinateur.

Plusieurs groupes américains de distribution pourraient également  annoncer prochainement que leurs réseaux informatiques ont été eux aussi   piratés pendant la période des achats de fin d'année, comme Target et Neiman Marcus.

A ce jour, Neiman Marcus, une chaîne de grands magasins haut de gamme, est le seul à annoncer avoir, lui aussi, été victime d'une attaque informatique.

Il semblerait que des intrusions  informatiques, certes plus modestes, ont pris pour cible au moins trois autres distributeurs américains, en utilisant des techniques similaires à celles dont Target a été victime.

On soupçonnerait que  les « cerveaux » de ces attaques soient originaires de pays d'Europe de l'Est : c’est de là qu’ont été organisées la plupart des cyberattaques de grande ampleur de ces dernières années.