Alors que les constructeurs comme HP et Dell doutent de leur activité PC, Microsoft, se  décidera-il à se lancer dans la fabrication de PC ?

Le phénomène de désengagement du marché des PC

ð IBM avait montré le chemin en lâchant son activité PC au chinois Lenovo.

 IBM créateur de l’industrie du PC, justifiait sa décision par le fait que ces appareils étaient devenus des « commodités », c’est-à-dire des produits sans valeur ajoutée.

Aujourd’hui, Lenovo est devenu numéro un de ce marché devant HP.

ð En 2006 Dell était leader. Aujourd’hui, il est distancé au troisième rang avec 11 % du marché mondial.

Depuis 2008, Michael Dell a lancé une grande stratégie visant à positionner son entreprise sur le marché des logiciels et services, même s’il n’a jamais indiqué ou laisser entendre qu’il céderait son activité PC. Maintenant que Dell va pouvoir se soustraire à la tyrannie des marchés financiers, l’entreprise va être à même de décider ce qu’elle veut faire de ses PC.

ð Chez HP, Léo Apotheker, avait déclaré en 2011 que sa société se posait la question de l’opportunité de poursuivre dans les PC

avant de faire marche arrière. Toutefois, la suprématie d’HP sur ce marché a été remise en cause et HP a dû céder la place de numéro un mondial à Lenovo.

ð A signaler d’ailleurs que HP comme Dell ont raté le virage des tablettes.

Chez HP comme chez Dell, l’activité PC n’est pas évaluée au niveau de leur contribution au chiffre d’affaires de l’entreprise. D’après l’analyste Trefis, l’activité PC de Dell représente 13 % de l’action alors qu’elle dégage 35,5 milliards de dollars en 2012 soit 30 % du CA.

Chez Dell, la distorsion est encore plus importante : les activités « mobility et desktop »ont dégagé 33 milliards de dollars sur l’exercice 2013 soit 53 % du CA alors qu’elle ne représenterait que 17 % de l’action.

Microsoft à contrecourant :

Microsoft fait le chemin inverse en venant du logiciel pour étoffer son catalogue avec des équipements.

Si Microsoft proposait des claviers et des souris, c’était une activité très marginale.

Après la Xbox, une activité relativement séparée du reste , l’ on a assisté au  lancement des tablettes Surface avec une technologie dont Microsoft disposait depuis quelques années mais il n’avait pas trouvé le bon produit.

Apple allait montrer la voie avec son iPad.

Malgré ses tentatives répétées dans les mobiles, Microsoft n’avait jamais réussi à s’imposer.

Il y a quelques semaines, Microsoft fait un pari audacieux en rachetant l’activité téléphonique Nokia.

L’éditeur se positionne désormais en concurrent direct avec ses partenaires OEM.

Une situation très difficile pour ces derniers qui auront désormais plus de difficultés à se différencier.

Les réactions sont d’ailleurs assez vives : « Nous voyons des changements profonds dans l’environnement compétitif. Nos partenaires historiques actuels tels qu’Intel et Microsoft passent à présent du statut de partenaires à celui d’adversaires directs » a déclaré Meg Whitman d’HP.

On rappellera le débat concernant l’avantage dont bénéficiait Microsoft en tant que développeur d’applications en étant aussi le développeur de Windows.

On ne soulignera jamais assez combien l’imbrication logiciel-matériel est importante.

Maintenant que le pas est franchi, Microsoft n’ira-t-il pas jusqu’au bout ? Que (ou qui ?) pourrait l’empêcher d’aller un peu plus loin et d’acquérir une activité PC ?