La nomination de Satya Nadella, le 4 février, comme CEO, nouveau directeur général du groupe, s’est accompagnée d’autres changements majeurs à la tête de Microsoft. Bill Gates  a cédé son poste de président du conseil d’administration à John Thompson.

John Thompson succède ainsi à Bill Gates en tant que Président «indépendant» du «board».

Un changement de « culture et de stratégie »comparable à celle d’IBM à la fin des années  90 ?

Bill Gates va s’investir plus aux côtés du nouveau PDG, en particulier dans les choix technologiques et produits avec le titre de « Fondateur et conseiller technologique ». Officiellement, le fondateur a libéré « plus d'un tiers » de son temps afin de superviser les entités produits de Microsoft … pour une durée non-précisée.

Une fonction qu’il remplira en plus de celle de membre du conseil d’administration, où il conserve son siège, tout comme Steve Ballmer.

La communication autour du nouveau rôle joué par Bill Gates pourrait dans les faits s’adresser exclusivement aux investisseurs. Car si Satya Nadella était déjà responsable de la principale division de l’éditeur, il n’a jamais occupé de responsabilités équivalentes à celle de PDG d’une firme réalisant plus de 70 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

Le rôle de John Thompson :

Dans ses nouvelles fonctions, Satya Nadella pourra compter sur le soutien de John Thompson, ex-PDG de Symantec.

Déjà membre du conseil depuis 2 ans, Thompson a été impliqué au premier chef en tant que pilote du comité chargé du recrutement du successeur de Steve Ballmer dans la nomination de Nadella.

Outre sa fonction d’administrateur, John Thompson est le PDG de Virtual Instruments, une société spécialisée dans les migrations dans le Cloud.

Il est également depuis 2009 un investisseur actif dans un certain nombre de sociétés technologiques de la Silicon Valley.

Mais Thompson est surtout connu pour avoir été durant 10 ans le PDG de Symantec, après avoir occupé différentes fonctions au sein d’un autre géant du secteur, à savoir IBM.

Bill Gates a donc cédé son siège à un professionnel aguerri de l’industrie technologique.

Thompson est le directeur général «des instruments virtuels privés, dont les produits sont conçus pour assurer la performance et la disponibilité des applications déployées dans des environnements de cloud computing virtuels et privés.

Durant son mandat de 10 ans en tant que PDG de Symantec, il a contribué à transformer la société en un leader dans les solutions de sécurité, de stockage et de gestion des systèmes. Thompson a démissionné en tant que PDG en 2009, et a démissionné de conseil d'administration de Symantec d'administration en 2011.

Un « ancien » d’IBM :

Auparavant, Thompson a occupé plusieurs postes de direction chez IBM, notamment les ventes, le marketing, le développement  de logiciels et  de directeur général de IBM « Americas » ; il a également été membre du Conseil de gestion « Monde » d’IBM.

Le parallèle avec IBM :

Interrogé par le Magazine Fortune sur l'importance de la culture d'entreprise, en s’appuyant sur l’expérience de ses mandats chez IBM, John Thompson développe ses positions :

Thompson souligne qu’il y avait  deux questions importantes que chaque responsable d’entreprise devait se poser :

Tout d'abord lorsque l'entreprise grandit, est ce que les systèmes de gestion, la façon dont l’on « pense marchés », le déploiement des ressources, l'allocation du capital sont prêts à s’adapter à une entreprise plus grande et différente?

Ensuite : Est-ce que la culture doit s’adapter ?

« Je pense que l'une des choses qu’IBM a apprises au moment où leur monopole a été mis en cause et qu’ ils ont dû rivaliser avec un tas de petites entreprises, plus souples et réactives ,c’est qu’ils devaient envisager de passer à un rythme et un schéma  différent de développement » .

«Lorsque Lou Gerstner est entrée en IBM, il a certainement déclenché une prise de conscience de l’urgence du changement, un sentiment que certains au sein de l’entreprise n'avaient certainement pas à ce moment-là ».

Et, «Lorsqu’il est devenu évident que  le monopole avait  disparu, et que le marché avait changé avec une multitude de nouveaux concurrents dans presque tous les segments où ils étaient implantés, il fallait un chef qui était prêt à dire: «Voici ce que nous allons faire, et voici ce que nous n'allons pas faire. Voilà les comportements qui seront récompensés, ceux qui seront sanctionnés ».

«Au fil du temps, cela a changé la culture d'IBM ».

Est-ce que la culture de Microsoft  a besoin de changer?

« Je pense que la question doit plutôt être posée à Satya ; mais  je dirais qu'il y a certaines ressemblances avec la situation d’IBM dans les années 1990 ».

« Le monopole de Windows fait l'objet d'attaques, et avec les évolutions de l’environnement  nous allons donc devoir penser différemment et changer progressivement les systèmes de gestion et la culture qui les sous-tend ».