“Candy Crush” entre à Wall Street. « Jeu débile » pour certains mais …pas pour d’autres ! et qui vaut des milliards!

Frédéric Hourdeau

News

le 26/03/2014 à 21h40

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Economie numérique : King Digital Entertainment, l’entreprise à l’origine du célèbre jeu pour smartphone vient d’être introduit  à la Bourse de New York. Le groupe peut-il vraiment valoir plus de 7 milliards de dollars ?

Candy Crush (1), connait, il est vrai, un incroyable succès !

 

Faire exploser des bonbons en s’excitant sur son smartphone dans le métro, au travail (peu avouable !) …ou ailleurs…, c’est peut-être débile comme jeu , mais (outre que ça fait passer le temps)  ça marche et ça peut rendre addictif.

Cela peut aussi rapporter gros !

Entreprise partie de rien mais qui en dix ans est devenue une société  dont le chiffre se compte désormais en  milliard de dollars.

King Digital Entertainment  c’est déjà 2 milliards de revenus et un groupe dont la capitalisation boursière pourrait atteindre 7,6 milliards de dollars.

 On est loin de l’économie réelle ! (pour mémoire un groupe  comme d’Air France KLM a une capitalisation boursière de 3 milliards d’euros « seulement »).

Comment expliquer une telle valorisation ?

C’est simple : Il y a presque 100 millions de gens qui jouent tous les jours à ce jeu, soit plus de 320 millions de personnes différentes par mois.

Ce ne sont pas seulement  des enfants ou des ados attardés qui y sont « accros ». Il y a aussi… à leurs moments perdus, des adultes, fort sérieux… voire des Ministres (2) !

Avec les adultes, l’avantage est  qu’ils peuvent y consacrer de l’argent ; or Candy Crus a trouvé un moyen pour inciter les joueurs à mettre la main à la poche.

Le concept est habile : Le jeu est gratuit, mais il y a quelques suppléments en plus. Et comme on ne paye pas beaucoup à chaque fois cela passe inaperçu.

D’autant que c’est la carte de crédit qui est mise à contribution à partir de votre smartphone ou via votre opérateur.

Même si moins de 5% des joueurs dépensent quelques centimes le jeu devient une machine à faire du  cash.

King Digital c’est 2 milliards de chiffre d’affaires et 825 millions de dollars de profits.

Le jeu vidéo a en fait changé de business modèle.

Auparavant les grands bénéficiaires des jeux numériques étaient les fabricants de consoles et les créateurs de jeux mais qui demandaient de gros investissements en terme de développement, graphisme... Bref beaucoup de travail et d’argent à investir.

Aujourd’hui, le modèle a complètement changé (au moins en partie) : les jeux appelés « freemium » ne coûtent rien en terme d’investissement et peuvent rapporter très gros.

Une fois que votre jeu est populaire, il ne vous  reste plus qu’à engranger les bénéfices. Il faut seulement entretenir l’intérêt avec quelques innovations très marginales, développer les « niveaux » mais néanmoins les coûts de fabrication ou de distribution sont très faibles.

Pour cela au départ on lance tout une série de spécimens en attendant que les clients pris d’engouement viennent mordre à l’hameçon.

Le succès de Candy Crush  est-il, malgré tout,  pérenne et peut-il justifier une valorisation aussi importante en  milliards de la société mère ?

Le groupe King Digital est dépendant du jeu Candy Crush : il représente 78% de son chiffre d’affaires.

Si Candy Crush vient à passer de mode, King Digital peut s’écrouler en Bourse.

On rappellera que c’est ce qui s’est passé avec Zynga avec jeu «farmville ». Mais, le jeu est passé de mode et ils valent aujourd’hui trois fois moins en Bourse qu’au pic de 2012.

Un secteur fortement concurrentiel

Comme il n’y a pas de gros investissement au départ, le risque pour les éditeurs est qu’il n’y a pas de barrière à l’entrée. N’importe quel concurrent pourra surgir demain.

Investir dans King Digital c’est faire un véritable pari : il faudra à terme trouver un jeu constituant un autre succès de même ampleur que Candy Crush.

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(1)             Pour les « béotiens » : Candy Crush Saga est un mélange de jeu d'association, de casse-tête et de puzzle destiné aux Android. Il dispose d'une interface intuitive et conviviale, il est facile à prendre en main.

Ses principales fonctionnalités :

ð Principe de jeu : pour jouer à Candy Crush Saga, il suffit d'aligner trois friandises identiques afin de les faire disparaître et d'amasser le maximum de scores.

Les combinaisons sont variables et le joueur peut réussir à ranger plus de 3 bonbons, ce qui lui fera gagner des bonus supplémentaires.

ð « Combos » et bonus : lorsque le joueur parvient à effectuer des combos (c'est-à-dire que plusieurs lignes de sucreries disparaissent, il obtient des bonus tout en faisant exploser ses points).

Cela fait également apparaître de nouvelles sortes de bonbons de diverses significations comme le bonbon caméléon pouvant se transformer en un autre bonbon, par exemple………..

ð Niveaux : dans une nouvelle mouture, on peut compter plus de 335 niveaux. Le niveau de difficulté croît au fur et à mesure que l'on progresse dans le jeu et les surprises augmentent.

 

(2)Candy Crush compte un fan au gouvernement : Arnaud Montebourg

Selon Enjeux, les Echos Échos, le ministre du Redressement productif fait partie des 500 millions de fans de ce jeu : «Le ministre du Redressement productif stupéfie ses collègues par l'intensité et la vigueur de son engagement à aligner les petits bonbons lors des réunions interministérielles ». !!.

Le Ministre lui-même ministre revendique être au niveau 103. Un score très honorable parait-il !