Le chinois Lenovo, premier fabricant mondial de micro-ordinateurs devrait  racheter la division « serveurs » du géant américain IBM. La fin d’ « une époque » !

Le chinois va acquérir, pour 2,3milliards de dollars des machines considérées « bas de gamme » dont l'américain veut se débarrasser depuis des années.

Quasi omniprésent dans les années 60/70, à la fois sur le marché des équipements informatiques et logiciels, IBM se tourne de plus en plus exclusivement  vers les services informatiques à plus forte valeur ajoutée et les logiciels.

Lenovo et IBM ont ainsi annoncé que 7500 salariés d'IBM seraient repris avec la division serveurs.

Sur le marché en déclin du PC, Lenovo a pris de court les américains Hewlett Packard et Dell : le Chinois cherche à acquérir  la technologie et à entrer davantage sur le marché des entreprises.

Lenovo avait déjà traité avec «big Blue» en 2005, en lui rachetant sa division de PC portables, les « Thinkpad » qui lui ont permis d'entrer  en occident sur le marché professionnel.

Une opportunité pour Lenovo

L'acquisition par un chinois de ce type de machines, les serveurs, même si elles ne sont pas très perfectionnées, reste sensible : l’opération doit être soumise à l'approbation du comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis. Ce Comité, le Cfius, a trente jours pour décider s'il autorise la transaction ou s'il doit lancer une enquête.

Pour Lenovo ce rachat est l'occasion de se placer notoirement sur le marché des serveurs où, pour l'instant, il n’est encore un tout petit acteur.

Chronique d’un repli annoncé pour IBM

En décembre 2013, IBM était encore  numéro trois mondial du marché des serveurs, avec 8% de part de marché, derrière Hewlett-Packard (27%) et Dell (19%).

Dell semblait être, lui aussi, intéressé par l'achat des X86 d'IBM, ainsi que le japonais Fujitsu, numéro cinq mondial sur ce marché.

IBM mise sur le Big Data

La stratégie d’IBM est de dégager des ressources pour se concentrer notamment sur le «cloud», le stockage à distance, et dans l'analyse massive des données, le Big data.

Le géant américain avait  annoncé mi-janvier la création d'une nouvelle division «Watson» dédiée au «Big data».

Il a ainsi décidé d’investir dans la construction de 40 fermes de serveurs géantes dans le monde pour développer son activité de «cloud computing». Ce sont 2,2milliards de dollars qu'IBM envisage de consacrer à ces nouvelles activités.

Ces «fermes» disposeront de capacités de stockage et de calcul considérables pour être louées aux entreprises du monde entier.

Une reconversion encore peu convaincante pour IBM 

Le groupe américain a entamé le virage vers les logiciels et les services il y a dix ans. Mais il semble aujourd'hui en panne de croissance.

Son bénéfice net est  en recul de 1% sur l'ensemble de 2013  (encore  16,5 milliards de dollars toutefois !)

Le chiffre d'affaires a baissé de 5% à 99,8milliards sur l'année.

Ses ventes de matériels, essentiellement des ordinateurs, ont chuté quant à elles, de 26% sur le dernier trimestre.

Un phénomène quelque peu inquiétant pour cet ancien champion qui avait déjà en son temps, au début des années 80, connu un premier échec en ratant  le coche de ce qu’on appelait alors la mini ou la micro-informatique.