Usine IO : un « fablab » (1), ou atelier de fabrication numérique dédié à l'industrialisation vient d’ouvrir à Paris(1 3ème).

Frédéric Hourdeau

News

le 02/10/2014 à 21h40

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Nouvellement inaugurée, l’«Usine IO » propose sur 1500 m2 l’espace et l’équipement informatique, électronique et mécanique nécessaire pour passer de la conception  d’un produit à son industrialisation.

Usine IO n’est pas vraiment une usine : pas de produits en série !

Dans cette ancienne galerie d’art de 1500 m2, située 181, rue Chevaleret, Paris 13e, on peut y voir des prototypes de produits industrialisables, des plans et des maquettes. Ils seront transmis aux fabricants (tôliers, plasturgistes, assembleurs électroniques…) qui fabriqueront les objets de demain (2), connectés au non, «designed in France».

Benjamin Carlu, ingénieur Arts et Métiers, à l’initiative du projet et cofondateur d’Usine IO avec Agathe Fourquet, ex responsable de communication des pôles Cap Digital et Systematic, et Gary Cigé, diplômé de la Solvay Business School (« HEC belge ») accueille ainsi ses premiers visiteurs lors de l’inauguration:

«Lorsque nous avons lancé l’idée d’installer un atelier de fabrication numérique dans Paris, au printemps 2013, il est ressorti de notre consultation que les porteurs de projets avaient surtout besoin d’accompagnement ».

 Usine IO ne se contente pas de mettre à disposition des bureaux, des imprimantes 3D, des machines à découpe laser ou à bois, à graver, des postes de CAO, un tour, une fraiseuse, une ponceuses :

En effet les utilisateurs des lieux (accessibles à partir de 150 euros par mois) peuvent solliciter à tout moment l’aide du responsable de l’atelier et de trois experts : CAO, méthodes et production, et électronique.

Le lieu dispose :

-         au rez-de-chaussée, d’un plateau de 1000 m2 en plusieurs espaces : 500 m2 en open space relié à internet pour la conception, avec 5 poste de CAO ,

-          deux salles de réunions,

-         et 500 m2 d’ateliers, avec un premier espace destiné aux « matières molles » (papier, textile, vinyle) et à l’électronique, et trois autres espaces dédiés l’un à l’assemblage, l’autre au bois et le troisième à la fabrication.

A l’étage, 500 m2 sont aménagés en espace de «coworking» (loué 450 euros par mois à l'abonné), avec des bureaux privatifs pour plus de confidentialité.

Le concept fablab (1):

« Ce qui change aussi comparé à une entreprise classique, c’est que tout est au même niveau : la conception, la méthode et le prototypage » indique Benjamin Carlu.

Pour l’instant, l’accès aux machines, d’une valeur de plusieurs centaines de milliers d’euros (en partie d’occasion) est réglementé avec l’accompagnement  du chef d’atelier.

A terme, un système de badge permettra un quasi libre accès.

« Usine IO » ne cible pas uniquement les start-up ou les porteurs de projets indépendants.

Parmi les premiers utilisateurs (avec déjà une quarantaine d’abonnés), on trouve aussi des industriels, comme Air Liquide, qui dispose pourtant de son propre fablab parisien.

Mis à part les 200 000 euros obtenus en étant primé (avec Montreuil et le Fabclub de l’ENSCI) pour l'appel à projet "Fablab" du gouvernement, Usine IO peut compter sur des investisseurs industriels ou firmes confirmées : Xavier Niel (Free), Jacques-Antoine Granjon (Vente-privée), Henri Seydoux (Parrot) et Hugues Souparis d’Hologram Industrie.

(1)           Les Fab labs :

Un fab lab (de l'anglais « fabrication laboratory », « laboratoire de fabrication ») est un lieu ouvert au public avec la mise à disposition de différents équipements, notamment des machines-outils pilotées par ordinateur, pour la conception et la réalisation d'objets. La caractéristique principale des fab lab est leur «ouverture» (lieux ouverts).

Ils s'adressent aux entrepreneurs, aux designers, aux artistes, aux bricoleurs, aux étudiants ou hackers qui veulent passer plus rapidement de la phase de concept à la phase du prototype, de la phase de prototypage à la phase de mise au point, de la phase de mise au point à celle de déploiement...

Ils constituent avec différentes populations, tranches d'âge et métiers différents un espace de rencontre et de création collaborative permettant, notamment, de fabriquer des objets uniques: objets décoratifs, objets de remplacement, prothèses, orthèses, outils…

Pour être appelé fab lab, un atelier de fabrication doit respecter la Charte des fab labs, mise en place par le Massachusetts Institute of Technology (MIT).

 Pour être certifié en tant que « fab lab MIT », il faut passer une certification et des formations, mais un fab lab n'est pas nécessairement affilié au MIT.

Le programme de fab lab a été créé par Neil Gershenfeld, professeur au MIT, à la fin des années 1990 et lancé au Media Lab de cette université.

Le concept de laboratoire fab lab découle aussi du cours très populaire du MIT appelé « How To Make (Almost) Anything » (« Comment fabriquer presque n'importe quoi »).

En France, les premières initiatives seront lancées à partir de 2009 : Artilect FabLab Toulouse en 2009, puis Ping, Nybi.cc et Net-iki en 2011, et le FacLab de l’université de Cergy-Pontoise en 2012…

Ouverture et collaboration :

Les fab labs sont basés sur les principes d'ouverture et de collaboration. Ils s'appuient sur des machines de fabrication numérique et des réseaux qui permettent de s'échanger des fichiers dans le monde entier.

Un objet peut ainsi être conçu dans un fab lab, fabriqué dans un autre, et perfectionné dans un troisième.

 

Grâce à des interfaces informatiques simplifiées, ergonomiques et de plus en plus interopérables, les usagers non-spécialistes peuvent accéder au contrôle d’outils techniques pour la réalisation de divers travaux, comme par exemple l’édition de son propre livre en ligne par exemple, avec un logiciel commercial ou libre.

Après les logiciels libres, on parle maintenant de matériels libres (ou Open Hardware).

(2)            Voir notre article sur l’évolution des modes de conception et fabrication

L’Imprimante 3D : Vers une nouvelle économie domestique et une modification des modes de production ? - Articles - publié le 01/08/2013 Un nouveau  modèle économique de fabrication émergent et révolutionnaire sous bien des aspects selon Obama (lui-même !).