NBIC : Nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives. Le futur en marche !

Jean-Pierre Hourdeau

News

le 17/10/2014 à 22h30

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Les Nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives (NBIC) désignent un champ scientifique multidisciplinaire se situant  au carrefour des nanotechnologies (N), des biotechnologies (B), de l'intelligence artificielle (I) et des sciences cognitives (C).

 

Dans un article récent consacré au dernier livre d’Antony Rifkin (1) , nous faisions référence au développement révolutionnaire de ces technologies (et sciences) combinées et de leur conséquences sur nos modes d’organisation économique et sociale.

 

L’origine de cette expression et du concept de convergence de ces sciences et technologies est à trouver dans un rapport de la NSF (National Science Foundation, une sorte le CNRS aux USA) qui parlait de « convergence des technologies pour l’amélioration humaine.»

 

Certains utilisent en effet la notion de « grande convergence » pour souligner l’interconnexion croissante entre « l'infiniment petit (N), la fabrication du vivant (B), les machines pensantes (I) et l'étude du cerveau humain (C) ».

 

Les récentes avancées de la recherche sont si impressionnantes qu’elles nous amènent à repenser tout notre appareillage scientifique.

 

L’internet, les OGM, le clonage et autres découvertes récentes n’apparaissent plus que comme des épiphénomènes depuis la révélation des NBIC.

 

Derrière ces quatre lettres se cachent diverses disciplines, certaines nouvelles, d’autres un peu moins, mais leur  combinaison risque de d’être révolutionnaire dans les prochaines années.

N comme Nanotechnologies :

C’est la capacité de travailler au niveau du nanomètre (milliardième de mètre), avec une précision quasi atomique. Dans les premiers temps, cela doit permettre la création de nouveaux matériaux aux propriétés inatendues.

A terme, on envisage la production de nanorobots capables, par exemple, de réparer les dégâts causés par les maladies et le vieillissement humain.

 

B comme biologie.

 

Il s’agit désormais avec les N,I et C d’agir au plus profond du  vivant, directement sur l’ADN, en créant, par exemple, de nouveaux types d’être vivants ou en modifiant profondément la structure de notre organisme.

 

En fait, à ce niveau, les frontières entre nanotechnologie et biotechnologie  s’évanouissent.

I comme informatique.

Cette discipline n’a pas fini de susciter de profondes révolutions à tous les niveaux.

L’intelligence artificielle, la robotique, la réalité virtuelle, voire l’informatique quantique sont quelques-unes des pistes explorées par les chercheurs.

De fait, c’est l’informatique, qui, en fournissant une grande puissance de calcul et un accès illimité aux informations permet le développement accéléré des nanotechnologies, biotechnologie et sciences de la cognition.

C comme Cognition , ou étude des mécanismes de l’esprit.

Ceci englobe les progrès dans les neurosciences, mais aussi une compréhension plus abstraite, qui pourrait permettre la création d’intelligences artificielles.

 

Toutes ces technologies se complètent et se mêlent, et leur hybridation se manifeste à tous les niveaux.

Ce « métissage des technologies, est désormais englobé sous le concept « convergence ».

Certains redoutent, devant  cette convergence, un risque d’accaparation par des structures économiques  ou politiques qui n’agiraient qu’en fonctions de leurs propres intérêts, voire pire.

 

Ainsi certaines organisations écologiques pensent que cela accroîtra les inégalités et concentrera le pouvoir entre quelques mains.

 

Au contraire, les laudateurs  des NBIC affirment que la démocratisation de ces technologies ouvre la porte à une ère d’abondance au cours de laquelle la pauvreté sera abolie.

 

Mais en dehors de toute considération politique, il existe une véritable convergence de fait entre ces domaines :

 

Elles reposent toutes sur des notions issues des sciences de la complexité, de l’information de la cybernétique.

 

Une raison de plus d’introduire le I (informatique) dans NBIC, l’informatique non pas comme simple technologie, mais comme « computer science », une  réflexion sur la nature de l’information et de la communication avec ses notions associées comme : l’auto organisation, l’autoréplication, la rétroaction, le codage et la compression...

Un monde nouveau ?

Pour certains enthousiastes nous sommes au bord d’une révolution à côté de laquelle l’apparition de la civilisation en Mésopotamie fait pâle figure.

et ce que nous appelons aujourd’hui « l’humanité » pourrait bientôt devenir obsolète.

Les « encore plus » enthousiastes imaginent une espèce d’«apocalypse scientifique» où la multiplicité des découvertes et progrès nous transporterait dans un futur incompréhensible à nos yeux actuels.

Les transhumanistes :

Pour certains, ce genre de concepts s’avèrent tout à fait séduisants, à l’instar du mouvement « transhumaniste » qui cherche à dépasser la condition humaine pour le plus grand bonheur de tous en abolissant, mort, maladie et pauvreté… rien demoins !

 

Par contre certains, comme Francis Fukuyama, considèrent le transhumanisme comme «l’idée la plus dangereuse du monde». En effet, selon lui ,si on commence à altérer la nature humaine, il n’existe plus de projet universel, donc plus de fin de l’histoire à atteindre, et surtout plus d’éthique universelle.

 

Quoiqu’il en soit, le problème est vaste et complexe. Il est probable que les découvertes NBIC vont altérer considérablement l’homme, la société, et même l’environnement terrestre.