La qualité des réseaux SFR et Free mise en cause par l’UFC.

Jean-Pierre Hourdeau

News

le 26/10/2014 à 20h50

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Pour l’UFC : « La baisse des prix ne saurait se faire au détriment de la qualité ». L’UFC a publié, le 21 octobre, la dernière version de son étude annuelle sur la qualité du réseau des opérateurs français.

Sur la base de plus de 10 000 données engrangées, l’UFC-Que choisir dresse un constat sans appel et réaffirme «l’urgence de faire toute la lumière sur les origines des restrictions sur la 3G en mettant par ailleurs en place des critères de qualité assurant les consommateurs de pouvoir utiliser dans les meilleures conditions les technologies mobiles sur l’ensemble des zones où elles sont prétendument disponibles ».

Modalités de l’Etude réalisée par l’UFC:

L’UFC a fait appel à un prestataire extérieur qui a traversé la France avec des smartphones haut de gamme, le Galaxy S5 et l’iPhone 5S.

En effet selon l’organisme, ces terminaux devraient gommer les éventuels défauts de réception liés aux téléphones.

Les cartes Sim utilisées pour tester les réseaux mobiles des quatre opérateurs correspondent quant à elles à des forfaits classiques (et non « low-cost »), et disposant d’une grande quantité de données.

Enfin , les mesures effectuées pour vérifier la qualité de service de Free Mobile ont été faites de deux manières distinctes : en se connectant, d’une part, à son réseau propre, celui qu’il est en train de déployer, et, d’autre part, en passant par la partie du réseau qui repose sur l’itinérance, donc le réseau Orange.

L’UFC précise que les mesures ont été effectuées entre le 1er et le 25 septembre 2014 dans trois grandes villes (Aix-en-Provence, Bordeaux et Paris) et en périphérie de celles-ci.

Des différences importantes sur les qualités de service proposées par les quatre opérateurs :

Orange, en tête, obtient un taux de qualité de réseau de 87,6 %,

SFR, deuxième opérateur du pays, est à la traîne avec un taux de 76,4 %.

Il se classe ainsi troisième juste derrière Bouygues Telecom qui obtient 83,3 %.

 Le « petit dernier » est encore une fois Free Mobile : quatrième entrant, arrivé sur le secteur en janvier 2012 et qui n’ayant fini de déployer son réseau, il offre le moins bon service avec 65 % de taux de qualité.

Paradoxalement, c’est quand les abonnés passent par le système de l’itinérance (et donc par le réseau Orange) qu’ils sont le moins bien servis.

« Concrètement, par exemple sur le streaming vidéo, gourmand en bande passante, un abonné naviguant via l’itinérance aura six fois moins de chances de pouvoir l’utiliser dans de bonnes conditions que s’il passe par le réseau propre de l’opérateur ! » indique l’UFC.

Ce constat avait déjà été fait dans les deux précédentes études pour lesquelles l’UFC avait, porté plainte.

L’instruction du dossier est toujours en cours.

L’accès de tous à la quatrième génération de téléphonie mobile :

Autre point d’inquiétude pour l’UFC, l’accès de tous à la quatrième génération de téléphonie mobile.

Selon l’UFC, il y a « d’importants écarts qualitatifs entre opérateurs ».

Orange et Bouygues Telecom tiennent encore  la première et la seconde place.

Mais Free arrive avant SFR avec un taux de qualité de réseau de 78,9 % contre 72,1 % pour SFR.

Les disparités géographiques dans les vitesses de débit sont elles aussi soulignées.

La 4G à deux vitesses Paris/Province :

Ainsi, l’on constate ainsi ce que l’UFC-Que choisir appelle une « 4G à deux vitesses », avec, en province, des débits parfois jusqu’à trois fois inférieurs à ce qui est constaté à Paris.

En conclusion, l’UFC estime :

« Que les « consommateurs manquent d’éléments d’information sur les qualités de service réelles proposées par les opérateurs dans leur localité ».

L’UFC demande que l’Arcep(1) associe, à l’avenir, plus souvent les abonnés à l’élaboration d’une méthode plus précise de contrôle de la qualité du service des opérateurs sur le terrain.

 

(1)             L’étude de l’UFC vient compléter celle de l’Arcep, le « gendarme des télécoms », publiée en juin.