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Selon une étude de l’ONG Access Now, reprise par la presse américaine, dont le Wall Street Journal, les supercookies (les identifiants uniques d’individus permettant de les suivre lorsqu’ils naviguent sur Internet avec leurs téléphones mobiles), ne seraient quasiment plus utilisés aux Etats-Unis, mais largement exploités ailleurs.

Acess Now, cette Association de défense de la vie privée sur Internet basée aux Etats-Unis a ainsi réalisé plus de 200 000 tests dans 164 pays durant six mois à travers un site mis en place spécialement pour l’occasion.

Elle a trouvé des supercookies dans dix pays, parmi lesquels notamment le Canada, la Chine, l’Espagne, l’Inde, le Mexique, le Maroc et le Venezuela.

15,3% des tests ont ainsi confirmé l’existence de codes de tracking du type supercookies.

Ces supercookies sont des codes spécifiques à chaque terminal mobile placés au sein du réseau et donc hors de la portée de l’utilisateur (contrairement aux cookies sur le desktop, qui sont accessibles au sein du navigateur).

Ces codes ont ainsi la particularité et l’inconvénient de fonctionner à l’insu de l’utilisateur.

Les données de navigation de ces utilisateurs (comme des données personnelles dont disposent les entreprises de téléphonie mobile faisant usage de ces supercookies), notamment des numéros de téléphone, sont ensuite transmises, à leur insu, à des tiers à des fins notamment de marketing.

Selon Acces Now, ces supercookies sont actifs même au sein de sites accessibles via des connections sécurisées.

L’étude fait apparaître que le groupe Verizon Wireless continuerait d’utiliser des supercookies aux Etats-Unis.

Mais de son côté, AT&T aurait progressivement arrêté cette pratique fin 2014.

Selon The Wall Street Journal, le groupe Verizon aurait arguerait du fait qu’il offre à ses utilisateurs le choix de ne pas y être exposés («opt-out »).

D’après un chercheur de l’Electronic Frontier Foundation (EFF),une Association américaine très active pour la défense de la vie privée en ligne, Jacob Hooffman-Andrews, l’opt-out n’est pas approprié pour les supercookies : il faudrait, au contraire, que les entreprises de téléphonie mobile appliquent «l’opt-in», qui est une demande de consentement préalable, pour que le processus soit mis en route, contrairement à l’opt-out qui est une possibilité de ne plus être inclus dans un processus qui fonctionne par défaut et souvent à son insu.

Hors des USA :

La pratique serait exploitée ailleurs ; par exemple en Espagne par Telefonica, au Canada, par Bell, aux Pays-Bas, par Vodafone et au Perou, par Viettel

L’article d’Elizabeth Dwoskin du Wall Street Journal cite également la plateforme « demand side Turn », qui explorerait les identifiant uniques fournis par Verizon, même ceux relatifs à des utilisateurs qui auraient opté pour ne pas y être inclus.