Thomson à nouveau présent en France sur le marché des ordinateurs grand public. Sortie de » l'UltraSlim », le porte-étendard de Thomson Computing.

Frédéric Hourdeau

News

le 17/04/2015 à 20h15

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L'UltraSlim français  de Thomson Computing sera-t-il un concurrent sérieux pour Apple MacBook ?

 

Thomson Computing devrait faire un retour en force sur le marché du grand public. C’est en tout cas ce que souhaite son PDG Stéphan Français (ça ne s’invente pas pour un PDG qui souhaite relocaliser !)

 

Thomson Computing a de grandes ambitions et mise en partie sur sa réputation ancienne pour reconquérir le grand public pour qui la marque n'évoque malheureusement  plus grand-chose en matière de PC.

Pourtant, en 1982, le groupe Thomson-Brandt sortait le TO7, l'un des premiers micro-ordinateurs pour le grand public, fabriqué jusqu'en 1984.

Le TO7 de Thomson-Brandt en 1982

Trente ans plus tard et après de multiples revirements stratégiques, Thomson Computing (1) est maintenant une petite structure d'une trentaine de personnes.

Elle a d’ailleurs très récemment ouvert ses propres lignes d’assemblage à Noisy le Sec, en région parisienne.

«De quoi estampiller certaines machines Made in France » souligne Stéphan Français.

Les premières unités seront sans doute des Thompson NUC (2), ayant pour base les petits ordis d’Intel.

La société de Stéphan Français privilégie ses deux plus importants partenaires Intel/Microsoft pour le moment.

Cependant, AMD et Nvidia pourraient venir s'ajouter à la liste de ses partenaires privilégiés pour créer un plus large panel de machines et de prix).

L'entreprise annonce d'ores et déjà une gamme assez complète de produits : les PC portables hybrides de petites tailles (7 à 11 pouces), des modèles classiques, des machines de bureau, des PC tout-en-un (sous Android et/ou Windows) ainsi qu’une famille de machines nomades consacrés au gaming.

Selon le PDG de Thomson, il y a une forte demande et encore de la place sur ce segment de marché.

Ces appareils hyper puissants devraient être disponibles vers Noël 2015 u début 2016.

Par ailleurs, Thomson Computing aurait déjà répondu à plusieurs appels d’offres faites par l’Etat afin d’équiper les administrations françaises.

Le but de son PDG est manifestement de redorer le blason de la marque en proposant des appareils alliant technologie et innovation,

Pour Stephan Français ce sont ceux qui l'intéressent le plus : « Si un produit n'allie pas ces deux critères, nous n'allons pas plus loin dans son élaboration » indique-t-il.

C’est un véritable défi pour une entreprise qui se lance sur un marché qui décroit d’année en année tant en volume qu’en valeur.

l’UltraSlim Prestige.

«Thomson est fier de vous présenter le PC portable le plus fin de sa catégorie ».

C'est sur ces mots que le PDG de Thomson Computing vient de présenter l'UltraSlim Prestige, l'ordinateur « ultranomade » 14 pouces ultra-fin : 1,58 cm

Cet appareil, dont le nom de code est TH14-N, devrait arriver dans le commerce d’ici le début de l’été, avec configurations vendues à partir de 800 euros.

Un prix attractif ?

La première configuration proposée à ce prix sera disponible en exclusivité à sa sortie chez E.Leclerc.

Puis on pourra l’acheter chez Carrefour, Auchan et quelques autres magasins spécialisés.

C’est d’ailleurs dans les grandes surfaces que Thomson a le mieux vendu ses transformables, dont le THBK1-10.32 sorti l’année dernière.

Un produit très similaire au Danew DualBoot i1012... sans doute sorti de la même usine chinoise.

L'UltraSlim, le porte-étendard de Thomson Computing

Avec un boîtier intégralement en aluminium, dalle mate Full HD IPS sur certaines configurations et plateforme Intel Core M, Thomson mise sur la basse consommation et une grosse batterie pour concurrencer le prochain MacBook 12 pouces d’Apple.

Car c’est bien lui que le français a dans sa ligne de mire !

Selon les versions, l’UltraSlim embarque entre 4 et 8 Go de mémoire vive et 128 à 256 Go de SSD.

 Il dispose de deux prises USB 3.0 plein format et une sortie vidéo mini HDMI.

Tout comme le processeur Core M, tous les composants sont soudés à la carte mère de la machine, il est donc impossible de la faire évoluer dans le temps ou d’opter pour un modèle moins cher et le booster par la suite.

Quoi qu’il en soit, cet UltraSlim est une véritable machine à écrire de luxe pensée pour les utilisateurs nomades.

(1) La renaissance de Thomson

Thomson se (re)lance donc dans l’informatique, entre tablettes et PC à tours classiques.

Stéphane Français, un ancien de chez « Surcouf », compte capitaliser sur la puissance de la marque. Son père avait travaillé 30 ans chez Thomson !

Une renaissance, trente ans après les TO7 et autres MO5?

En tous cas, une soixantaine d’appareils, entre tablettes, ordinateurs portables, PC fixes et accessoires informatiques vont être commercialisés cette année. Deux modèles sous cette marque avaient déjà été dévoilés en 2013.

A l’origine du projet, Stéphane Français, 45 ans, qui a acquis la licence d’exploitation de la marque Thomson Computing en 2013 auprès du groupe Technicolor (3).

L’idée est de commercialiser des produits high-tech sous la marque Thomson Computing, conçus et assemblés en Asie. Pour cela, il crée en 2013 une société ad hoc, le groupe Sfit.

Pour faire connaître cette «renaissance», Stéphane Français a misé sur son réseau de distribution: ventes événementielles de produits sur Vente-privee.com en juillet puis décembre 2014, vente de tablette en exclusivité dans les centres E.Leclerc en décembre 2013, une seconde vente de tablettes chez Carrefour en décembre 2014…

Ainsi, le groupe Sfit a écoulé 170 000 produits en 2014, pour un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros.

 Pour son décollage cette année, «nous serons distribués chez Boulanger, C Discount, la Fnac, Amazon, Auchan, Carrefour, E. Leclerc…», indique Stéphane Français qui a établi pour sa communication un partenariat avec BFM. 

Pourquoi avoir choisi la marque Thomson?

Stéphane Français a acquis la licence d’exploitation de la marque sur l’électronique grand public, la licence pour l’activité téléviseurs étant exploitée par le chinois TCL.

En fait, Thomson est une marque commerciale appartenant à l'entreprise Thomson Video Networks mais utilisée sous licence par de nombreuses entreprises pour commercialiser des produits électroniques.

Nul brevet ne figure à son actif, l’idée étant de vendre des produits plutôt d’entrée de gamme sous la marque.

Cette marquepossède un passé prestigieux, Thomson CSF nationalisée en 1981puis reprivatisée en 1998, et démantelée en 2000 avec  la partie électronique reprise par Technicolor et l’activité défense par le groupe Thalès.

«En 1995, Alain Juppé, alors Premier ministre, avait dit qu’elle valait 1 franc symbolique», rappelle Stéphane malicieusement S.Français  qui compte capitaliser sur la vague du patriotisme et de la relocalisation.

Certains de ses produits, «d’abord les gammes PC, puis peut-être les portables», seront assemblés en France, à Noisy-Le-Sec.

Assemblés, mais pas fabriqués:l’entrepreneur compte tout de même communiquer opportunément sur le «Made in France».

 

 

 

(2)          Construit par Intel, le PC NUC (pour Next Unit of Computing) est l'un des plus petits PC du monde. Vendu en complet ou à personnaliser (en ajoutant mémoire vive et disque dur), le PC NUC est parfait pour assurer les usages quotidiens de l’informatique.

 

(3)         Propriété de Technicolor, société mythique de l'électronique en France, la marque Thomson séduit de plus en plus de petits fabricants désireux de se démarquer sur des marchés embouteillés.

En ce qui concerne Thomson, ce sont quelque huit entreprises qui exploitent la marque.

Certaines, comme TCL, ont racheté des sites de productions, d'autres, de plus petite envergure, comme Hevea-Admea (les tablettes) ou Strong (les décodeurs TNT), ont un simple accord de licence.

Concrètement, elles produisent ou importent des produits high-tech sur lesquels elles apposent le logo Thomson, moyennant un petit pourcentage (moins de 5%) sur le prix du produit vendu.

Pour le public, Thomson est encore dans l'inconscient collectif associé au made in France.

Selon une étude de Panel on the web, la marque a un taux de notoriété de 99% en France.

Technicolor fait fructifier son portefeuille de marques auprès d'entreprises désireuses de percer sur un marché encombré.

Une histoire complexe :

Devenue Technicolor en 2010, l'historique société Thomson Multimédia (que le premier ministre Alain Juppé avait tenté de vendre au coréen Daewoo en 1996 pour 1 franc symbolique) ne produit plus d'électronique grand public depuis 2007.

Après la cession de la télévision en 2005 au chinois TCL, le groupe s'est séparé de l'audio-vidéo (Parsons) et des accessoires (Hama) en 2007.

Technicolor, acteur BtoB de la vidéo, n'a plus qu'une activité de licensing pour Thomson, ainsi que pour l'américain RCA.