La biométrie vocale pourrait être une arme de plus en plus efficace et importante contre les attaques informatiques. Quand la voix devient le mot de passe.

Frédéric Hourdeau

News

le 03/03/2015 à 23h10

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La biométrie vocale, permettant de s’identifier grâce à la voix et non avec un mot de passe, pourrait devenir une arme de plus en plus importante au cours des prochaines années pour se défendre contre les attaques informatiques.

Plutôt que de se poser la question de savoir Si les mots de passe disparaîtront un jour, la véritable interrogation est de savoir Quand et par Quoi ils seront remplacés.

Les mots de passe sont faciles à obtenir en masse lorsqu’un site est piraté, faciles à deviner, faciles à utiliser à distance.

 «Je ne vois pas comment on pourra  garder indéfiniment les mots de passe», souligne Brett Beranek, directeur de la stratégie pour la biométrie vocale chez Nuance, le géant de la reconnaissance vocale et principal fournisseur de solutions de biométrie vocale dans le monde.

Cette société américaine est implantée à Montréal depuis le début des années 2000.

Son plus grand centre de recherche au monde emploie quelque 550 personnes, dont la majorité travaille en recherche et développement.

Ainsi, par exemple en adressant un simple «bonjour» à sa voiture, on pourra être reconnu par son véhicule, qui par exemple choisira la station de radio en fonction de nos préférences.

Plus besoin d’avoir à retenir une masse de mots de passe plus ou moins compliqués . Il deviendra possible de prononcer une phrase simple pour qu’un système parvienne à nous identifier.

«On analyse plus de 100 caractéristiques spécifiques dans la voix pour la reconnaître», explique Brett Beranek.

Certaines de ces données sont physiques, comme la fréquence d’un son particulier, et d’autres sont comportementales, comme l’accent, le débit, etc.

Les empreintes vocales sont uniques

Comme les empreintes digitales, les empreintes vocales sont uniques et permettent d’identifier un individu avec précision.

Si la technologie existe depuis un certain temps déjà, la biométrie vocale commence depuis quelques années à s’imposer dans les entreprises, notamment dans les banques.

Des risques de piratage ?

Que risque-t-il de se passer si quelqu’un enregistre votre voix et l’utilise pour accéder à vos comptes en ligne par exemple ?

Ce scénario, déjà envisagé au cinéma, devrait être difficile à reproduire dans la réalité, grâce aux nombreux algorithmes utilisés développés par exemple par Nuance pour se protéger.

Par ailleurs, «Si une banque utilise par exemple la biométrie vocale pour vous identifier, le système s’assure que la voix n’est pas diffusée par des haut-parleurs», indique Brett Beranek.

Un montage ne sera pas identique à 100% à la voix originale.

La voix n’est pas le seul élément biométrique qu’il est possible d’utiliser, puisqu’une entreprise pourrait aussi recourir aux empreintes digitales ou à la reconnaissance faciale, par exemple.

Idéalement, on devrait, en fait, proposer  plus d’un élément aux utilisateurs.

Pour le directeur de la stratégie de Nuance : «En offrant deux solutions, on offre plus de flexibilité, et on ouvre la porte à l’abandon total des mots de passe ».

L’ouverture à d’autres usages :

Même si la sécurité est l’une des applications les plus connues de la biométrie vocale, celle-ci pourrait aussi s’appliquer dans la vie courante pour adapter les objets aux caractéristiques ou goûts de l’utilisateur en cas d’utilisation partagée (voiture, siège, température du bureau …).