En marge du salon du livre : L'impression express, préfiguration du livre du futur.

Jean-Pierre Hourdeau

News

le 24/03/2015 à 16h00

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Les PUF  (Presses Universitaires de France) et un autre éditeur, La Martinière, ont présenté à des centaines de curieux deux modèles différents de la "Espresso Book Machine" au Salon du Livre de Paris.

Est-ce la librairie de demain ? Choisir un livre sur un écran qui en propose des milliers, appuyer sur une touche et …l’on obtient en cinq minutes le livre fraîchement imprimé.

« C'est une grande opportunité pour tous », pour Frédéric Mériot, directeur général des Presses Universitaires de France face à la machine qui imprime les pages du livre à toute vitesse.

Les PUF et un autre éditeur, La Martinière, ont présenté à des centaines de curieux deux modèles différents de la «Espresso Book Machine» (1) au Salon du Livre de Paris.

Le résultat est pour le moins surprenant : l'exemplaire imprimé est quasiment identique à un livre issu d'une imprimerie traditionnelle.

Aux Etats-Unis, l'Espresso Book Machine est déjà en action dans quelques universités et dans certaines librairies, comme la McNally Jackson dans le sud de Manhattan à New York.

-         La machine présentée par les PUF a été créée par l'entreprise américaine Xérox il y a dix ans et elle est exploitée en France par le programme Irénéo.

 

-         Le modèle de La Martinière, plus petit, a été lui mis au point par le japonais Ricoh et il est exploité par la société française Orséry.

Révolutionner l'édition en France grâce à l'impression de livres en temps réel ?

La machine promet de réduire considérablement les coûts liés au transport et au stockage des ouvrages,

Toutefois, son coût d'acquisition (80.000 euros) reste semble-t-il dissuasif pour les libraires.

« Nous leur proposons de les louer pour 250 euros par mois », indique le président d'Orséry, Christian Vié.

« Ils encaisseraient en retour 33% du prix de vente du livre », une marge légèrement supérieure à celle des livres imprimés traditionnellement, ajoute-t-il.

Autre handicap : la taille de la machine.

« Nous devons expliquer aux libraires qu'ils auront deux tables d'exposition en moins mais un catalogue bien plus fourni en plus », souligne Christian Vié.

La mise en place d’un réseau :

Pour ceux qui trouveront ces machines trop chères ou trop encombrantes, les PUF pensent que la solution pourrait passer par la mise en place d'un réseau permettant aux libraires d'être livrés en quelques heures sans avoir l'"Espresso Book Machine" dans leurs locaux.

«Nous avons des milliers de titres dont la demande est trop basse pour qu'ils soient rentables avec le modèle d'impression traditionnel », souligne Frédéric Mériot.

Freiner la progression d’Amazon

« Aujourd'hui, un client qui ne trouve pas un livre en librairie se tourne vers Amazon », remarque Christian Vié. « Cette machine permettra aux libraires de retenir ces clients-là ».

Au-delà de l'intérêt des lecteurs et des libraires, le succès de la machine dépendra de l'accueil que lui réserveront les maisons d'édition.

«Plus on aura de maisons d'édition, plus les librairies seront intéressées », estime le président d'Orséry.

La seconde vie du livre « physique »face au numérique :

« Nous pensions que le numérique tuerait le livre imprimé, mais cela n'a pas été le cas », souligne Frédéric Mériot.

Pour lui : « Il se peut même que le livre traditionnel ait maintenant une seconde vie ».

« Nous assistons sans doute, dit-il, à la revanche du papier sur le numérique ».

(1)           Voir notre article :

L'Espresso Book Machine - Articles - publié le 14/08/2013 Fabriquer en quelques minutes le livre recherché …ou assurer votre propre édition.