Orange va investir 15 milliards d’euros sur son réseau : Le nouveau plan Essentiels 2020 ; réseau et services clients en priorité.

Frédéric Hourdeau

News

le 26/03/2015 à 20h50

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Après « Conquête 2015 », voici « Essentiels 2020 ». Présenté par Stéphane Richard, le PDG du Groupe, le nouveau plan détaille les futurs chantiers sur lesquels l’opérateur devra concentrer ses efforts dans les prochaines années. Entre 2015 et 2020, l’opérateur n’entend prendre aucun risque.

Le nouveau plan Essentiels 2020 marque un recentrage d’Orange sur ses métiers traditionnels (réseau, services clients).

Stéphane Richard veut éviter une diversification trop importante et, pour la diversification, entend se concentrer ces prochaines années sur les objets connectés et les services financiers mobiles, deux sujets présentés comme des relais de croissance.

Faire face à la concurrence des concurrents et prestataires OTT (1) :

Orange, comme ses concurrents, doit dans les prochaines années répondre à de multiples défis: L’opérateur doit notamment disposer d’armes pour faire face plus efficacement à ses concurrents d’une part et aux OTT (Google, Facebook, etc.) d’autre part.

 L’infrastructure, clé de voute de la stratégie d’Orange pour les cinq prochaines années, ferait l’objet d’un investissement financier important :

 « Entre 2015 et 2018, nous allons investir plus de 15 milliards d’euros », assure Stéphane Richard.

Le nombre de prises très haut débit déployées devrait notamment être multiplié par trois et passer de 3,6 millions à l’heure actuelle à 20 millions en 2020.

Dans ces prochains mois, Orange compte également lancer la voix sur Wi-Fi.

Les abonnés seront basculés sur des bornes Wi-Fi sans s’en rendre compte et sans coupure d’appel. Cette manœuvre permettra de réduire la pression exercée sur le réseau mobile.

Mise en œuvre de technologies nouvelles pour plus d’efficacité :

Le réseau d’Orange va également évoluer sur le plan technologique. L’opérateur va s’appuyer sur des technologies comme le Software Defined Network (SDN) et le Network Virtualisation Function (NFV) pour gagner en efficacité.

Ces technologies doivent fournir à l’opérateur l’agilité nécessaire pour, par exemple, lancer de nouveaux produits ou procéder à des changements sur l’infrastructure sans réaliser de modifications physiques sur le réseau.

L’emploi d’outils comme le CEM (champ électro magnétique)  permettra à l’opérateur, à terme, d’ajuster la qualité de son réseau en fonction des besoins de ses abonnés.

« Nous aurons une vue sur tous les clients, cela nous donnera l’opportunité de mieux identifier les zones où la couverture n’est pas bonne », indique le PDG d’Orange.

Le Big Data pour optimiser la qualité du service et du réseau.  

La collecte de données générée par les clients et donc, la gestion du Big Data, doit permettre de faire remonter des informations qui permettront à Orange d’optimiser la qualité du service et du réseau.

Le réseau commercial physique :

Les magasins, premiers lieux de contact avec les clients, vont eux aussi connaître une évolution majeure.

«Nous allons faire des boutiques de vrais concepts store avec différents espaces précise Stéphane Richard avec des cibles:

« maison », «  famille », « travail », « bien-être » et « divertissement » »,

Plusieurs « Mega Store », un concept proche des « Très Grandes Boutiques » lancées il y a quelques années, vont voir le jour.

 Ces espaces, véritables vitrines, permettront à Orange de montrer l’étendue de son catalogue.

La relation entre boutiques physiques et en ligne sera optimisée  afin de permettre aux vendeurs d’obtenir l’historique des clients qui se présenteront en magasin.

Orange affiche, par ailleurs des ambitions importantes pour les interactions en ligne avec ses abonnés. « Nous espérons que la moitié des interactions passerons par le digital d’ici à 2018 », indique Stéphane Richard.

Un service de banque mobile

Les services financiers en mobilité (paiement et banque mobile) et les objets connectés concentreront la totalité des efforts de diversification de la marque.

« Nous voulons dépasser le milliard d'euros de chiffre d’affaires sur ces métiers en 2018 », indique Stéphane Richard.

En Europe, l’opérateur confirme son accélération sur la banque mobile, « un segment qui offre des perspectives de croissance importante », selon le patron d’Orange.

«Nous allons lancer une offre élargie de banque mobile sur trois des plus grands marchés ». La Pologne et l’Espagne accueilleront les premiers l’offre de banque mobile de l’opérateur.

Les objets connectés :

Dans le monde des objets connectés, Orange veut mettre en avant ses structures, notamment ses boutiques, et lancer des services à valeur ajoutée autour de ces objets, élément qui lui permettra de se différencier et d’éviter de commercialiser des produits connectés « nus ».

Repartir sur de nouvelles bases :

Avec Essentiels2020, Orange entend tourner définitivement la page de la crise sociale traversée par le groupe

« Nous voulons bâtir un employeur digital et humain », indique Stéphane Richard,

 L’entreprise n’entend cependant pas se lancer dans une vague de recrutement massif. Entre 2015 et 2020, 25 000 salariés du groupe prendront leur retraite.

Orange recrutera 1900 salariés par an en 2015 et en 2016. Aucun recrutement n’a été annoncé entre 2017 et 2020.

Le creux prévu pour l’année 2016, devrait céder la place à une période de croissance plus marquée à partir de 2017.

ð Le Cloud, la fibre et le Très Haut Débit mobile vont donner à l’opérateur historique, l’opportunité de faire progresser son chiffre d’affaires.

« Les revenus générés par Orange Business Services, doivent « grimper de 10 points ».

Durant les cinq prochaines années, l’opérateur entend limiter ses dépenses opérationnelles.

Le programme « Chrysalide », qui a permis à l’opérateur de réaliser une économie 3 milliards d’euros donnera au groupe la possibilité de réaliser une économie identique entre 2015 et 2018.

(1) OTT : services Over the top

Il s’agit d’un mode de distribution de contenus à travers internet et sans action intermédiaire, au-delà de l’acheminement des données, des FAI (fournisseurs d'accès internet).

C'est le cas notamment des plateformes de services disponibles sur TV connectée qui sont indépendantes de l'offre de l'opérateur IPTV (la télévision IP, ou télévision sur IP, ou l’IPTV, de l'anglais Internet Protocol Television, est une forme de télévision diffusée sur un réseau utilisant le protocole IP (Internet Protocol).