25 Septembre 2015 - dépannage, maintenance, suppression de virus et formation informatique sur Paris

Le phénomène numérisation de l’économie attaque la classe moyenne et ne constitue pas forcément un facteur de retour à la croissance selon l'économiste Daniel Cohen. Mais quelle croissance et, pour quoi faire ?

Photo Jean-Pierre Hourdeau

News

le 25/09/2015 à 20h30

l'économiste Daniel Cohen

Dans un entretien à L’Usine Digitale, l’économiste Daniel Cohen, directeur du département d’économie de l’École normale supérieure (1) , exprime ses idées sur les conséquences du numérique. Si nous vivons une révolution industrielle inouïe, la croissance risque de rester durablement faible.


Selon l’économiste, les deux courants de pensées qui s’expriment sur l’incidence du numérique en matière de croissance, qui semblent à priori opposés, peuvent faire l’objet d’une synthèse :

Selon Daniel Cohen, deux écoles semblent s’opposer :

-         Pour les auteurs du « Deuxième Age de la machine »,Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee, nous sommes au tout début d’une révolution numérique qui va démultiplier notre capacité productive.

 

-         De son côté, l’Américain Robert Gordon ne croit pas à la puissance  du numérique. Ainsi, pour lui, la seule nouveauté de ces dernières années, c’est le smartphone, un apport qui n’est en rien comparable à la révolution technologique créée par l’invention de l’électricité et du moteur à explosion : pour preuve, la croissance est restée faible depuis trente ans, malgré l’arrivée du numérique.

Mais, il estime que, dans ce débat, les deux ont raison :

« Nous vivons une révolution industrielle inouïe, mais nous devons constater qu’elle ne produit pas à ce jour de croissance spectaculaire. La révolution numérique tend à remplacer les travailleurs par des logiciels. La révolution électrique, au contraire, avait permis aux ouvriers de devenir, chacun à son poste, plus productif.

Les emplois allaient là où le progrès technique était abondant, c’est-à-dire dans l’industrie. Désormais, les emplois sont dans les secteurs épargnés par le progrès technique, où les logiciels ne peuvent pas faire le job. Même avec une croissance explosive de la productivité, cela ne crée pas de croissance d’ensemble forte » indique l’économiste qui souligne qu’en terme d’emploi, la transition d’un type d’emploi à l’autre peut prendre du temps. S’il y a bien des tâches qui ne pourront pas être faites par des robots, toute la  question est de savoir où seront ces nouveaux emplois et à quel salaire.

Les classes moyennes sont les plus touchées…

 Selon Daniel Cohen, la numérisation attaque la classe moyenne, dont le pouvoir d’achat s’affaiblit. Ainsi, les banques ou les compagnies d’assurance risquent d’être la sidérurgie de demain.

« Si les deux bouts de la chaîne sociale s’en sortent. Les statistiques américaines montrent une très forte croissance des emplois en bas de l’échelle des qualifications et une très forte progression des salaires tout en haut.

« Les perdants, ce sont ceux qui sont au milieu »

« Ainsi, sur trente ans, le salarié médian aux États-Unis a vu son pouvoir d’achat stagner. Si on réintroduit les cotisations maladie, en considérant qu’il s’agit de pouvoir d’achat différé, la croissance du revenu médian a été de 0,4 % depuis trente ans ».

Concernant la place de l’Europe face à la position dominante des géants du numérique :

 Daniel Cohen  souligne : « Aux États-Unis, ceux qui sont à l’origine de la transformation numérique gardent une partie significative de la rente qu’ils ont créée. C’est ce qui explique que les 1 % les plus riches ont vu leur part dans le PIB augmenter de 15 points en trente ans. En Europe, leur part progresse, mais pas dans les mêmes proportions. Pour la prochaine génération, le grand défi sera de trouver une complémentarité avec le numérique en étant créatif. Mais cet alliage sera forcément éphémère. Dès que vous avez un tant soit peu "routinisé" votre produit, on n’a plus besoin de vous pour le faire ».

Les changements structurels :

Ces évolutions risquent de conduire à un véritable épuisement psychique des collaborateurs impliqués dans ce processus avec une insécurité croissante :

Si « L’entreprise a beaucoup profité de la transition numérique. Internet a donné une force inédite à l’externalisation croissance des tâches chez des sous-traitants. Le trait répété de l’organisation, c’est l’externalisation. Du coup, je propose une solution pour redonner de la sécurité hors les murs de l’entreprise. Les gens ont besoin de plus de protection pour gérer le passage d’un emploi à l’autre ».


Les nouveaux emplois numériques sont-ils un facteur susceptible de relancer la croissance industrielle ?


« Le rebond aura sans doute lieu en 2016 pour des raisons qui n’ont rien à voir avec les politiques menées, mais tout à voir avec le ralentissement chinois qui précipite la baisse des matières premières et redonne du pouvoir d’achat au consommateur. Nous sommes dans un jeu de vases communicants très simple ».

Dans ce contexte comment sont susceptibles d’évoluer le rapport sociaux et le bien-être global ?

Selon l’économiste : « L’un des paradoxes de cette société post-industrielle est qu’elle n’est pas moins matérialiste. Acheter une voiture ou un frigo ne fait plus autant rêver. Mais les biens qui deviennent précieux sont ceux que les machines ne produiront pas. On travaille pour acheter des biens non reproductibles, qui affichent un statut social. On achète du voisinage, de la position sociale. Il s’agit d’habiter dans le meilleur quartier possible, dans un appartement de qualité et de scolariser ses enfants dans la meilleure école ».

« L’autre tendance de cette société numérique concerne la santé. On va vivre mieux et plus longtemps, mais pas plus riche, du moins d’un point de vue matériel ».

(1)           Derniers ouvrages parus :

Trois leçons sur la société post-industrielle, Éditions du Seuil, Paris, 2006

27 Questions d'économie contemporaine (Tome 1), sous la direction de Philippe Askenazy et Daniel Cohen, Albin Michel, Paris, 2008

 

La Prospérité du vice, Une introduction (inquiète) à l'économie, Albin Michel, Paris,

(Daniel Cohen y montre notamment que la prospérité et l'éducation ne suffisent pas à pacifier le monde, et met en garde contre l'idée que la mondialisation suffirait aujourd'hui à pacifier les relations internationales.

 

16 nouvelles questions d'économie contemporaine (tome 2), sous la direction de Philippe Askenazy et Daniel Cohen, Albin Michel, Paris, 2010



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