Deux chercheurs allemands  démontrent que, sur internet, l'anonymat des données est une chose fragile.

Une journaliste et un chercheur ont ainsi démontré que les données personnelles pouvaient facilement être rattachées à votre identité, même anonymisées. 

Lors d'une conférence à la DEF CON, une convention dédiée au hacking qui se tenait du 27 au 30 juillet, la démonstration en a été faite par Svea Eckert et Andreas Dewes.

L’accès aux historiques de navigation d'environ trois millions d'Allemands.

Ainsi, des données ont été collectées via des extensions pour navigateurs internet, puis revendues à des entreprises de marketing.

Ces données étaient anonymisées, c'est-à-dire non reliées à des informations uniques comme l'adresse IP de l'ordinateur ou du smartphone d'un utilisateur.

Mais, selon Svea Eckert et Andreas Dewes, il serait très facile de les «désanonymiser ».

Cela est possible, d'abord parce que nous avons tous des habitudes de navigation sur internet, des sites que l'on consulte très régulièrement.

 Or cette liste, contrairement à ce que l'on pourrait penser, est tout à fait singulière.

Qui détient un historique entier peut donc assez facilement trouver à qui il correspond.

Pour cela, il suffit d'aller sur les réseaux sociaux ou certaines plateformes, comme Google+, YouTube ou Twitter.

Sur ces sites, l’on poste en effet avec son compte personnel des avis ou commentaires, des liens.

En listant ces derniers, on obtient un échantillon de votre historique de navigation.

Selon les chercheurs, il serait suffisamment unique et étoffé pour pouvoir être comparé, puis associé avec un historique de navigation anonymisé. 

Alors, comment cacher ses données?

Désactiver certaines extensions pourrait s'avérer utile.

Le rapport publié après l'expérience dévoile ainsi que « 95% des données récoltées proviennent de seulement 10 extensions »

« Il y en a bien plus qui espionnent leurs utilisateurs », reconnaissent par ailleurs les auteurs.

-         Il est ensuite recommandé de bloquer au maximum les traceurs, et d'utiliser des outils d'anonymisation comme TOR ou un VPN.

D’autres études avaient déjà montré dans le passé la fragilité de l'anonymat des historiques de navigation.

Des chercheurs des universités de Stanford et Princeton avaient ainsi rattaché des données à leurs propriétaires grâce aux seuls comptes Twitter de ces derniers.

Mais si l'anonymat des données n'est pas inviolable, leur utilisation est, par contre, encadrée.