L'OPA qu'entend mener Broadcom sur l'américain Qualcomm pourrait aboutir à l’apparition d’un nouveau géant des semi-conducteurs, sur un marché qui se concentre de plus en plus.

En rachetant le fabricant américain de SoC et de modems Qualcomm, Broadcom, une société installée à Singapour, pourrait former le troisième plus gros fabricant de puces électroniques au monde.

L'opération la plus onéreuse jamais réalisée dans le secteur des nouvelles technologies.

Broadcom serait prête à boucler le rachat de Qualcomm pour la somme de 130 milliards de dollars, dont 105 milliards pour frais d'acquisition de l'entreprise et 25 milliards servant à rembourser ses dettes.

La nouvelle entité ainsi créée disposerait d'une compétence approfondie dans les domaines des modems et des puces ARM, avec la maitrise de Qualcomm dans ces domaines, mais également dans les puces réseau (Ethernet et Wi-Fi), Bluetooth et GPS, spécialités de Broadcom.

Ce géant pourrait aussi disposer d’un énorme portefeuille de brevets et des bureaux de R&D performants sur un marché présentant des perspectives toujours plus importantes, notamment  avec la 5G.

Si Broadcom peut maintenant s'attaquer à Qualcomm, c'est parce que ce dernier vit une année difficile.

Engagé dans un conflit mondial avec Apple, Qualcomm a récemment perdu plusieurs batailles juridiques importantes dans lesquelles il lui était reproché d'abuser de sa position dominante, notamment à Taiwan.

Malgré  sa position dominante sur le marché des smartphones sous Android,  Qualcomm a ainsi vu le cours de son action perdre jusqu'à près de 30 % depuis le début de l'année.

Les investisseurs sont visiblement nombreux à croire à la possibilité d'un tel rachat.

Ainsi, à cette annonce, l'action a fait un bond de 15 %

Qualcomm laisse bien entendre que le deal est possible, car même si aucune décision n'a été prise pour le moment, la firme dit vouloir étudier les meilleures options pour ses actionnaires.

De son côté, Hock Tan, PDG de Broadcom, se dit déterminé à travailler avec Qualcomm pour trouver un accord mutuellement bénéfique.

ð Ce rachat contribuerait encore à consolider le marché des semi-conducteurs, alors que les fusions et acquisitions dans ce domaine représentent d'ores et déjà 406 milliards de dollars dépensés cette année.

En effet, si l'on additionne les parts de marché de Qualcomm (4,5 %) et de Broadcom (3,9 %), on constate  selon les chiffres avancés par Gartner que la nouvelle entité pourrait disposer, au départ, d'une part de marché de l'ordre de 8,4 %.

Seuls Intel et Samsung seraient toujours devant.