L’Arcep publie, exceptionnellement, ce dimanche, un communiqué de presse visant implicitement la campagne de presse de Bouygues Telecom sur la qualité d’accès à internet (fixe).

Jean-Pierre Hourdeau

News

le 07/12/2014 à 21h00

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Le régulateur met, d’une manière générale, en garde contre l’utilisation abusive des résultats d’une étude récente de l’ARCEP  sur la qualité des services fixes.

Se basant sur l’étude de l'Arcep du 25 novembre, Bouygues Telecom vient d’initier une campagne de communication massive par voie de presse, TV, radio, dans laquelle il se déclare numéro un en qualité d’accès Internet fixe.

Cette étude a depuis fait l’objet de certaines critiques.

L’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques) publie …fait rarissime, un dimanche un communiqué de presse pour mettre  en garde les opérateurs contre des conclusions hâtives de ses études.

Elle dénonce « l’exploitation à des fins commerciales de son nouvel observatoire sur la qualité des services fixes d’accès à Internet ».

Bien que le régulateur ne le précise pas, cet avertissement est sans nul doute destiné à l’agence de communication de Bouygues.

Mesurer la Qualité de Service Internet fixe en France.

L’ARCEP, qui réalise déjà une enquête du même genre dans le mobile, avait  lancé, il y a trois ans , un groupe de travail avec les cinq opérateurs (Bouygues Telecom, Free, Numericable, Orange, SFR), les associations de consommateurs et des experts indépendants pour trouver un référentiel commun à tous les acteurs du marché permettant de mesurer la Qualité de Service Internet fixe en France.

Il s’agit de mesurer les performances des « transporteurs de l’information » afin de « permettre aux clients d’évaluer la qualité de ce qu’ils achètent ».

Il apparait que la mesure sur l’accès Internet fixe est beaucoup plus complexe que pour le mobile.

La rapidité d’accès à Internet dépend en effet :

-         de la performance du terminal utilisé (le parc est moins homogène que celui des mobiles)

-         de la qualité du réseau Wi-Fi

-         du site Web

-         et, in fine, de la qualité des services des fournisseurs d’accès.

Le service assuré par le fournisseur d’accès n’est donc pas le seul élément du résultat.

Les avis divergeaient chez les opérateurs sur l’opportunité d’établir un classement dès maintenant, basé sur une étude « test », alors que l’Arcep poursuivait ses travaux pour « améliorer et compléter le dispositif de mesure ».

Un contexte tendu :

Cette affaire survient dans un contexte concurrentiel tendu dans le fixe, avec un marché presque saturé, en tous cas déjà équipé à 85 %.

Noël reste toutefois  une opportunité pour les opérateurs pour communiquer sur la qualité de leurs services, indépendamment d’objectifs plus limités à plus court terme de vente de « box ».

On ne sait, Bouygues, en tant que challenger, avec ses 2,3 millions d’abonnés pour le fixe, tente de casser les prix depuis le début de l’année avec une offre à 19,99 euros.

L’objectif est clairement de barrer la route à Free, qui s’appuie, lui, sur son succès dans le fixe pour mener la guerre dans le mobile.

Chez Bouygues Telecom, on assume cette campagne de communication, en insistant sur le fait que l’étude de l’Arcep est bien une réalité objective.

Tout ceci ne va pas manquer d’alimenter la chronique judiciaire : Free a déjà mis en demeure Bouygues Telecom.

Orange pourrait lui aussi être tenté d’attaquer Bouygues.

Et les associations de consommateurs pourraient également dénoncer des pratiques abusives et agir en justice… !

A suivre… !