Le « drone ambulance » qui sauve des vies. Les nouvelles technologies à l’œuvre.

Frédéric Hourdeau

News

le 06/11/2014 à 23h55

Tweeter

Un jeune néerlandais a développé un drone-ambulance (imprimé en 3D) qui pourrait sauver des milliers de vies. La démonstration vidéo est surprenante.

Il n’y a pas que des drones espion (ou pseudo espion) comme ceux qui survolent actuellement les centrales nucléaires, ni les drones livreurs de colis pour Amazon !

Alec Momont, un étudiant diplômé de l'Université technique de Delft, est le concepteur et réalisateur de l’avion miniature sans pilote, capable de fournir, sur demande et dans des délais record, un défibrillateur à l’endroit souhaité.

Le temps d’intervention des secours en cas d’arrêt cardiaque est capital ; chaque seconde augmente les risques de séquelles.

Aussi, lorsque les secours médicaux sont immédiatement disponibles, la chance de survie augmente considérablement.

Si le drone-ambulance est capable d’intervenir rapidement, il permettrait d’augmenter le taux de survie de 8% actuellement à 80% !

Alec souligne que : « quelque 800.000 personnes ont un arrêt cardiaque dans l'UE chaque année, et seulement 8% survivent. La principale raison est que le temps d’intervention des services d'urgence est relativement long (environ 10 minutes), alors que la mort cérébrale et le décès se produisent dans les 4 à 6 minutes. Or, en moins d’une minute, le drone ambulance peut apporter un défibrillateur à un patient dans une zone de 12 km carré »

Alec Momont a développé ce drone dans le cadre d’un projet de fin d'études en collaboration avec l'Institut Living Tomorrow, une plate-forme innovante qui  encourage et collabore à des projets visant à améliorer la qualité de vie de l'humanité.

 « Il est essentiel que les soins médicaux interviennent dans les premières minutes d'un arrêt cardiaque» explique l’auteur de cette réalisation :

« Si nous pouvons arriver rapidement sur place, de nombreuses vies pourraient être sauvées. Ceci est valable pour un certain nombre de situations d'urgence telles que l'insuffisance cardiaque, la noyade, les traumatismes physiques et problèmes respiratoires »

 Il s’avère ainsi être un outil  révolutionnaire.

« Il pourrait aussi potentiellement transporter de nombreuses autres formes de technologies salvatrices » explique l’inventeur.

L’ambulance la plus rapide du Monde :

Quand le drone appelé par le service d’urgence ou un passant arrive, les services d'urgence peuvent continuer à communiquer avec les gens sur qui se trouvent sur place à travers une vidéo et une connexion audio installé sur le drone.

Ainsi,les personnes qui ont alerté les services d’urgence peuvent recevoir des instructions précises pour faire face à la situation, en l’absence même de professionnels.

Le drone est capable de trouver l'emplacement exact du patient grâce au signal émis par le téléphone mobile de l'appelant, et il utilise le GPS pour trouver son chemin.

Il atteint une vitesse de pointe de 100 km/h sans problème de circulation ; il est ainsi l'ambulance la plus rapide au monde.

Il peut transporter jusqu'à 4 kg de charge, soit le matériel médical de base.

Selon Alec Momont « À l'heure actuelle, seulement 20% des personnes non formées sont en mesure d'utiliser avec succès un défibrillateur. Ce taux peut être porté à 90% si les instructions données sur place sont précises. La présence de l'opérateur d'urgence via le haut-parleur du drone permet de réduire la panique et augmenter le taux de réussite de l’intervention »

Un drone construit avec la technologie 3D :

Le drone de sauvetage a été en partie créé en utilisant la technologie d'impression 3D. « Notre processus itératif, en utilisant l'impression 3D, la découpe laser et la modélisation CNC nous a permis de visualiser rapidement nos idées » indique le créateur.

Lancement de la production prévue pour un coût de 15 000 € :

Il est encore dans une phase de prototypage pour l'instant et Alec étudie les possibilités de lancer la production.

« Les coûts ne devraient pas être un problème, environ 15 000€ par drone » indique Alec Momont, «ce qui est clairement un montant raisonnable si l'on considère le nombre de vies qui pourraient être sauvées ».

Si l’on prend en compte l’ensemble des coûts d'ambulances réels, le prix ne devrait donc pas être un  gros obstacle à la mise en œuvre réelle, bien que ce dispositif ne dispense pas de modes d’intervention « classiques » ultérieurement.

Seul problème : l’utilisation de drones privés reste interdite dans de nombreux pays.

Mais une exception devrait être faite pour ce service d’utilité publique majeur.

A noter par ailleurs que les milieux médicaux et de protection civile ont d’ores et déjà manifesté un grand intérêt pour ce système d’intervention. Certains annoncent que le drone-ambulance devrait voler de manière officielle et courante d’ici environ cinq ans.