Sécurité et protection de la vie « privée »: 200 000 photos volées sur Snapchat. Les applications mises en cause se défendent.

Frédéric Hourdeau

News

le 15/10/2014 à 23h40

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La publication de contenus « à caractère sexuel » met l’entreprise dans une position délicate. Des pratiques de « potaches » ? (50% des « snapchatteurs » ont entre 13 et 17 ans, selon des statistiques réalisées par Digiday)…quant aux  autres… !?.

Normalement, les images sont visibles 10 secondes avant de disparaître. Les photos ne sont plus si éphémères !

En fin de semaine dernière, près de 200 000 images privées envoyées via l’application ont été hackées et postées sur des sites comme 4chan ou viralpop.com.

Les clichés d’inconnus, dont certains nus (mais tant pis pour les exhibitionnistes !), ont été supprimés depuis, mais ils sont restés suffisamment longtemps en ligne pour être vus et téléchargés, selon The Independent.

Ces images n’auraient jamais dû être accessibles ; en effet  le propre de l’application est de permettre l’envoi de photos et de vidéos visibles 10 secondes maximum par le destinataire.

Réagissant face à ce « snappening », l’entreprise ne dément pas l’incident mais s’en défend.

«Les serveurs de Snapchat n’ont pas été touchés, ils ne sont pas à l’origine de cette fuite. Les snapchatteurs victimes de cet incident l’ont été à cause de leur utilisation d’applications tierces, une pratique que nous interdisons formellement dans nos conditions d’utilisation, justement parce que cela remet en question la sécurité de nos utilisateurs. Nous surveillons de près l’App Store et Google Play pour repérer des applications tierces illégales et avons déjà réussi à en faire retirer plusieurs», indique-t-on.

Les applications mises en cause se défendent. Une bataille de chiffonniers !

De nombreux usagers utilisent en effet des applications telles que Snap save ou Snapkeep, censées sauvegarder discrètement une photo reçue sur Snapchat, et ce, sans en alerter l’envoyeur… !!

«Mon appli ne sauvegarde pas les snaps des usagers sur un serveur, elle enregistre directement les images sur le téléphone de l’utilisateur», rétorque le propriétaire de Snap save

Sur sa page Facebook, Snap save confirme que 500Mo d’images ont été volées mais rassure les internautes en leur affirmant que les pirates ne disposent pas d’informations suffisantes pour créer une base de données consultable. Encore heureux !

Cette violation de confidentialité est d’autant plus grave que 50% des snapchatteurs ont entre 13 et 17 ans, selon Digiday.

La publication de contenus à caractère sexuel met l’entreprise dans une position délicate. Certains médias américains avaient d’ailleurs découvert, la semaine dernière, l’existence de plusieurs comptes Snapchat mettant en scène des mineurs gays ou hétéros.

L’application était déjà au cœur d’un scandale en janvier.

Des hackers avaient récupéré 4,6 millions de données d’utilisateurs afin de prouver le manque de sécurité de la start-up.

«Notre objectif principal est d’attirer l’attention du public sur l’imprudence dont font preuve plusieurs entreprises d’internet avec les informations de leurs utilisateurs», soulignaient les pirates après avoir volé et mis en ligne des millions de numéros de téléphone.

Pas si faux mais l’avertissement devrait s’appliquer également aux internautes « imprudents » (pour ne pas dire plus !)