«Project Wing » : Dans la lignée d’Amazon, Google a conçoit des drones capables de livrer des colis

Frédéric Hourdeau

News

le 08/09/2014 à 22h40

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Après les drones atmosphériques,  le géant californien souhaite faire voler ses appareils à basse altitude pour assurer des services. Ses équipes ont dévoilé, en effet, le jeudi 28 août, l'existence d'un programme nommé « Project Wing », sur lequel travaillent des dizaines de personnes depuis 2012.

Comparable à celui développé par Amazon, qui avait annoncé, fin 2013, l’objectif de livrer des colis par drones à ses clients avant 2020.

Selon le magazine américain The Atlantic, qui a été au contact des membres du « Project Wing » pendant plusieurs semaines, Google souhaite que ses drones soient capables d'apporter des objets de tailles moyennes « en quelques minutes » aux habitants des grandes zones urbaines.

La démonstration faite devant le journaliste de The Atlantic a eu lieu dans la campagne australienne près de la ville de Warwick.

Pendant deux semaines au mois d'août dernier, une trentaine de premiers tests réels des prototypes de drones Google ont été effectués.

Le choix de l'Australie s'explique par une législation locale plus souple qu'aux Etats-Unis : En effet, sur le territoire américain, les entreprises privées n'ont pas encore le droit d'utiliser des drones pour des usages commerciaux, comme l'a d’ailleurs rappelé en juin la Federal Aviation Administration (FAA) américaine, en réaction au projet d'Amazon :les demandes récentes de dérogation formulées à la FAA par Amazon, destinées  à permettre de pouvoir commencer à tester les drones de livraison sur le sol américain, n'ont toujours pas eu de réponses.

Encore « des années », deux au moins,  pour que ces prototypes de drones puissent devenir un « produit» selon Google.

Dans la vidéo officielle tournée pendant les tests australiens, un ingénieur de « Project Wing » explique qu'il faudra encore «des » années pour que ces prototypes de drones puissent devenir un « produit » utilisable à grande échelle, en conditions réelles.

Dans une interview au journal français « Le Parisien », le responsable des projets de « Google X »évoque un délai de «deux ans» pour pouvoir « réaliser un test grandeur nature » de ces drones en ville.

Il explique par ailleurs à la BBC que ces appareils pourront servir « à de très nombreuses personnes dans les situations d'urgence », par exemple lors des catastrophes naturelles.

En Australie les ingénieurs de Google ont ainsi réussi à livrer à des habitants des kits de premier secours et divers produits de subsistance.

Une technologie de livraison « en douceur » :

Ces essais ont permis également de tester la fiabilité du système de livraison de ces prototypes de drones, en évitant  de descendre à la hauteur du destinataire du colis.

Le colis est envoyé depuis le ciel grâce à un fil et un système de capteurs empêchant un atterrissage trop brutal du paquet : au moment de la chute, le colis est expédié à une vitesse de dix  mètres par seconde, avant de passer à deux  mètres par seconde lorsque le sol est détecté, informe « The Atlantic ».

Ce système filaire a été imaginé à juste titre, après que les ingénieurs en robotique de Google « se sont rendus compte que les gens n'arrivaient pas à s'empêcher de vouloir mettre la main sur le colis sur le drone arrivant à leur hauteur, quand bien même ils avaient été prévenus que les hélices du drone étaient dangereuses… ! », relate  le magazine américain.

Ceci montre qu’il y a de très nombreux paramètres  restant  à régler avant d’envisager voir des drones envoyer des colis aux particuliers dans nos rues, même à petite échelle.

En plus des évolutions réglementaires es indispensables , The Atlantic cite des questions d'autonomie du drone, de navigation efficace et sécurisée au sein de l'espace aérien des grandes villes (le dispositif être régulièrement parasité par des oiseaux, des fils électriques, des lampadaires ou un guidage GPS défaillant ), mais aussi, les coûts de la supervision humaine nécessaire pour encadrer un tel système, qui sont, à priori, sans commune mesure avec ceux  des services postaux traditionnels .