Le tournant numérique ? Seulement un virage, tout en douceur, pour les entreprises ! Mais rien n’est perdu !

Frédéric Hourdeau

News

le 29/09/2014 à 22h40

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Le cabinet d’analyse Mac Kinsey vient de remettre un rapport concernant « la transformation numérique des entreprises françaises ». Si ce secteur est un formidable vecteur de croissance, les entreprises n’en tirent pas encore toutes les opportunités.

Le numérique en France émerge plus facilement chez les consommateurs que chez les entreprises !

C’est le constat réalisé par le cabinet d’analyse McKinsey dans son rapport « Accélérer la mutation numérique des entreprises : un gisement de croissance et de compétitivité pour la France ».

Les entreprises françaises sont à la traine sur le plan du numérique.

Le rapport étudie le poids du numérique par rapport au PIB français et constate que le numérique représente 5,5% de la richesse nationale.

Comparé au reste des pays développés retenus par McKinsey, «la France n’occupe qu’une position de milieu de tableau » !

Mais le numérique représente potentiellement en France une forte opportunité pour les entreprises.

Selon McKinsey, ceci se justifie par le décalage constaté entre l’adoption du numérique chez les consommateurs et celle des entreprises :

L’étude rappelle ainsi que la France se place 5^ème de l’Union Européenne en termes d’usage de smartphones et tablettes, et occupe seulement la 8^ème  place pour l’usage des services en ligne.

Les entreprises semblent avoir quelques difficultés  à prendre le tournant qui s’impose :

L’étude montre ainsi que seules 14% d’entre elles ont reçu en 2013 des commandes via internet et 65% disposent d’un site internet.

Le diagnostic de McKinsey pour expliquer ce retard fait apparaître 4 points cruciaux.

L’étude a porté sur 500 entreprises afin d’analyser quelles sont les facteurs qui les empêchent de prendre véritablement le virage du numérique :

ð Ainsi, 45% d’entre elles invoquent ainsi des difficultés organisationnelles, la logique « de silo » adoptée par certaines fait en effet obstacle à l’adoption d’outils numériques, par nature transversaux.

ð Elles invoquent également des difficultés à recruter des  « talents » du numérique (31%)…

ð ou des marges de manœuvres financières insuffisantes (30%).

 

ð  Enfin, le visible manque d’implication des dirigeants est également cité par 28% des entreprises interrogées comme un facteur d’immobilisme.

 

Des perspectives très encourageantes néanmoins ... sous certaines conditions !

McKinsey prévoit néanmoins une croissance de ce secteur d’activité non négligeable, estimée à environ 1000 milliards d’euros en France d’ici 2025.

Mais pour voir se réaliser un tel scenario, il faudrait obéir aux recommandations du rapport :

ð Celui-ci rappelle la nécessité d’une plus grande implication des pouvoirs publics, que ce soit par la commande publique ou par une politique d’incitation et d’encouragement fiscal.

 

ð A ne pas négliger, non plus, la nécessité de la formation : McKinsey rappelle l’importance de former des data scientist et de proposer des formations pour ces nouveaux emplois liés au numérique.

 

ð Les grands comptes eux, sont invités à participer à cet essor adaptant leurs politiques de recrutement et d’investissement, afin de jouer « un rôle moteur » dans l’économie numérique.

A ce propos, on rappellera que le gouvernement a confié à Philippe Lemoine une mission d’évaluation des secteurs en matière de prise en compte de la transformation numérique.

Cinq à dix secteurs d’expérimentation ont été sélectionnés pour ce besoin.