L’effet de l’évolution technique sur l’emploi depuis 140 ans : Selon le Cabinet Deloitte, l’arrivée en masse des technologies a plutôt contribué à la création d’emploi.

De nombreuses  analyses s’inquiètent que l’évolution technologique vienne aujourd’hui remplacer de nombreux postes autrefois tenus par des humains en leur substituant des «robots » et algorithmes perfectionnés (1).

Mais le cabinet d’étude Deloitte, dans une nouvelle étude reprise par le quotidien britannique The Guardian, affirme au contraire que l’évolution des technologies a contribué à la création d’emploi au cours des 140 dernières années.

L’étude s’est basée sur les données de recensement collectées en Angleterre et en Écosse à partir de 1871.

En se basant sur ces données, les analystes du cabinet Deloitte se sont attachés à évaluer l’impact des évolutions technologiques sur différents corps de métier.

Ainsi, il est évident que la vulgarisation  des machines à laver dans les foyers  a considérablement réduit le nombre de blanchisseurs : ceux-ci représentaient 1,40% de la population active en en 1901, et 0.20% en 2011.

Le constat est identique pour l’agriculture, qui a bénéficié des avancées technologiques en Grande Bretagne  et a vu ses effectifs se réduire drastiquement : dans ce pays, les agriculteurs ne représentaient plus en 2011 que 0,2% de la population active, contre 6,6% en 1871.

Les évolutions technologiques vraiment globalement destructrices d’emploi ?

Deloitte confirme cet effet de destruction d’emplois inhérente aux évolutions technologique, mais apporte quelques nuances : «Les machines élimineront les emplois les plus répétitifs et les plus épuisants, mais ne semblent pas plus susceptibles d’éliminer la nécessité du travail humain aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a 150 ans » indiquent les auteurs de l’étude reprise dans le Guardian.

En effet, les chiffres montrent que, parallèlement  à  ces destructions d’emplois, les machines ont permis l’émergence de nouveaux postes dans les secteurs liés au service.

L’étude constate ainsi une hausse de 909% du nombre d’infirmières auxiliaires au cours des deux dernières décennies. Elle souligne également que les progrès de la technologie au sens large ont permis une diminution des coûts de production, qui a permis aux consommateurs d’augmenter leur pouvoir d’achat et de dépenser plus dans le domaine des loisirs, ce qui a conduit à une recrudescence d’embauches dans les secteurs liés.

Face à l’émergence de machines toujours plus perfectionnées capable de remplacer « l’humain », l’étude prend le contre-pied de ceux qui prédisent  la fin du travail humain, avec un  phénomène plus nuancé sur les 140 dernières années.

Les exemples, souvent mis en avant d’Amazon ou de Microsoft, qui n’hésitent pas à avoir recours à des robots pour accomplir certaines tâches ont tendance à fausser  la perception d’un phénomène bien moins drastique.

(1)           Voir :