Plutôt que de surveiller de manière exhaustive et indifférenciée les millions de passagers transitant par les gares, la SNCF va tenter de les « filtrer » au moyen d'un logiciel qui permettrait d’isoler les comportements présentant un risque.

A défaut de cibler tous les passagers avec des portiques proposés par la ministre de l'Écologie, coûteux et d’un caractère peu adaptés aux énormes flux de voyageurs, la SNCF va plutôt essayer de détecter les attitudes suspectes.

Face à la menace terroriste, la SNCF s'est déjà équipée, dans quelques gares, d'un logiciel d'analyse du comportement des voyageurs au travers des caméras de vidéosurveillance existantes.

Le secrétaire général de l'entreprise publique, Stéphane Volant, a expliqué à l'AFP le fonctionnement de ce logiciel, dont l'analyse est basée sur « le changement de température corporelle, le haussement de la voix ou le caractère saccadé de gestes qui peuvent montrer une certaine anxiété ».

Une vidéosurveillance « intelligente» donc, mais qui risque de générer de fausses alertes !

Avec l’expérimentation lancée, la SNCF veut mesurer le niveau d'acceptabilité des voyageurs pour ce genre de technologie.

Mais, en fait, personne ne pourra pas déceler ces logiciels, puisque les caméras utilisées seront les mêmes !

Le seul changement perceptible pour le public sera peut-être le nombre d'interpellations préventives de personnes dont l'attitude sera jugée « suspecte » par le logiciel... 

La protection de la vie privée ?

Le logiciel, dont le nom n'a pas été révélé, pourrait être étendu aux   40000 caméras de la SNCF.

Mais se pose à nouveau la question de la protection de la vie privée.

Sur ce point, la compagnie a déjà répondu que ces expérimentations sont menées sous le contrôle de la Cnil.

Toujours en matière de sécurité, la SNCF lancera au printemps prochain une application mobile pour les voyageurs afin qu'ils signalent un danger.

La SNCF envisage aussi équiper ses agents de caméras.

Quant aux portiques, ils seront adoptés pour l'accès aux trains Thalys.