Addiction aux téléphones mobiles. L’illustration des cas de « nomophobie ». « Faits divers » : Une jeune femme russe meurt électrocutée l’iPhone qu’elle utilisait dans son bain et resté en charge !

Jean-Pierre Hourdeau

News

le 17/02/2015 à 22h10

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Le syndrome de la nomophobie ? C’est cette phobie très récente que constitue la peur d’être séparé trop longtemps de son téléphone portable… ou déconnecté de son réseau social. Terme officialisé en 2008, la nomophobie vient de faire une victime en Russie où une jeune femme est morte de n’avoir su se séparer de son téléphone, le temps de prendre son bain !

ð Un fait divers malheureux et édifiant:

Une jeune femme russe est morte suite à une électrocution provoquée par la chute de son iPhone 4 dans son bain.

Evgenia était une jeune habitante de Moscou. Elle décide de prendre un bain mais en gardant son iPhone avec elle ….alors même que ce dernier est encore en charge, branché à une prise de courant !

L’appareil tombe alors dans l’eau, provoquant la mort de la jeune femme par électrocution

Les aspects techniques : La qualité du chargeur en cause ?

Si Evgenia n’a pas survécu au choc, le téléphone lui était encore en fonctionnement et affichait la page de « Vkontakte », un réseau social très célèbre en Russie !

Une enquête a été ouverte pour élucider les causes du décès de la jeune femme car, même si ces dernières semblent évidentes, les enquêteurs ne comprennent pas pourquoi l’installation électrique n’avait pas disjoncté.

Des cas similaires ont déjà été recensés en 2013. À chaque fois, l’enquête avait mis en lumière le fait que les victimes utilisaient des chargeurs non officiels, principalement des contrefaçons chinoises.

ð Un cas typique d’addiction téléphone portable et aux réseaux sociaux ! Le « soi connecté »

Le triste fait divers évoqué ci-dessus  illustre bien une « maladie » apparue récemment consistant à ne plus pouvoir se séparer de son portable.

Privé de son mobile, la personne souffrant de "nomophobie" a l’impression d’avoir perdu une part d'elle-même, ce qui peut, selon des études menées récemment, avoir un impact négatif sur ses « performances mentales».

Cette question a d’ailleurs fait l’objet récemment d’expériences par des chercheurs en psychologie, notamment celle d’un universitaire du Missouri Rusell Clayton :

Russell Clayton, doctorant à l’université du Missouri, a voulu se pencher sur ce sentiment de manque, voire de peur, qui habite certaines personnes lorsqu'elles sont séparées de leur smartphone.

Dans une étude intitulée «The Impact of iPhone Separation on Cognition, Emotion and Physiology » (« L’impact de la séparation d’avec son mobile sur la cognition, l’émotion et la physiologie »), publiée début janvier, ce doctorant analyse cette notion de «nomophobie», une contraction de l'expression anglaise «no mobile phobia », et arrive à deux conclusions :

-         Le téléphone portable est devenu «une extension de nous-même », à la manière du sonar de certains animaux, si bien qu’on peut parler d’«iSelf», ou de « soi connecté ».

 

-         Privé de son mobile, la personne souffrant de "nomophobie" a l’impression d’avoir perdu une part d'elle-même ; cela peut ainsi «avoir un impact négatif sur ses performances mentales».

Pour ses expériences, Clayton a fait appel à ses étudiants.

Prétextant le besoin d'essayer un nouveau tensiomètre sans fil, son équipe a mesuré la pression sanguine et la tension artérielle de 208 étudiants en journalisme invités à dresser une liste des 50 Etats américains.

A mi-parcours de l’expérience, il leur a annoncé qu'il était préférable de se séparer de leurs téléphones portables pour ne pas créer d'interférences avec le matériel médical, et a demandé aux étudiants de recommencer le test de zéro, raconte Science Daily.

Lorsque les participants ont été déconnectés (et l’expérience a été renouvelée plusieurs fois), les chercheurs ont constaté une augmentation significative de l'anxiété, du rythme cardiaque, des niveaux de pression artérielle et une diminution significative de la performance aux tests : les étudiants se sentaient psychologiquement diminués.

Cette angoisse avait déjà été identifiée en 2013 dans un sondage de la société anglaise d’enquêtes en ligne (YouGov), qui travaillait sur le même sujet depuis cinq ans, ainsi :

-         Plus d’un Britannique sur deux (53 %) avait dit se sentir anxieux sans son portable ou quand celui-ci était éteint.

 

-         55 % des personnes interrogées avaient prétexté avoir besoin de garder le contact avec leur famille ou leurs amis.

 

-         10 % affirmaient avoir besoin d'être joignables à tout moment à cause de leur travail.

 

Une véritable addiction !