Un secteur d'activité qui regorge de données sur ses clients : avec le développement du big data, 16% des banques ont déjà nommé un «chief data officer » (contre 14% seulement des sociétés de télécoms et 9% des groupes de médias).

Si les traders ont eu leur heure de gloire dans les années 1980, suite à la crise financière de 2008, ce sont les profils de gestionnaires des risques qui sont devenus très recherchés par les établissements bancaires.

Aujourd'hui, à l'heure de la révolution des données, les sociétés de services financiers  sont à l’affût de «chief data officers » («CDO » ou  en français "directeurs des données").

Quelle fonction se cache derrière ce terme ?

Pour Stanislas de Roys, responsable du secteur banque chez Capgemini Consulting, qui a récemment réalisé une étude avec l'Efma, association chargée de la promotion des innovations dans la banque et l'assurance,  «Le poste de chief data officer est nouveau, compliqué à définir. Il existe différents profils de CDO, en fonction, notamment, du degré de maturité des banques en matière de transformation digitale » 

«Le chief data officer est au cœur de la transformation digitale, c'est lui qui gère la mine d'or des données avant que celle-ci ne soit transformée en "extraits" utilisables".

Ce serait une sorte de « chef d'orchestre », chargé de s'assurer que l'ensemble des services jouent en harmonie.

Concrètement, le chief data officer, qui cumule compétences en systèmes d'informations, marketing et mathématique, est responsable de la gouvernance des données, diffuses au sein de l'entreprise.

C'est lui qui, par son rôle de coordinateur, va définir et mettre en œuvre une stratégie assurant la fiabilité et la cohérence des données internes et externes à l'entreprise.

50% des banques auront nommé un CDO d'ici à 2017, selon Gartner

Ces « chief data officers » sont courtisées par des industries de tous domaines, aucun secteur d'activité ne pouvant faire l'économie de la transformation numérique.

Mais les banques ont une longueur d'avance en la matière : à l'échelle mondiale. Le secteur bancaire devance même celui des télécoms, que l'on penserait pourtant plus en pointe dans ce domaine, 14% des groupes de "télécoms" comptant un chief data officer dans leurs effectifs.

Le cabinet Gartner estime que la moitié des grandes banques et compagnies d'assurance dans le monde auront nommé un CDO d'ici à 2017, contre une proportion de 25% seulement pour l'ensemble des grands groupes, tous secteurs confondus.

La double pression de la réglementation et du big data

S'il existe un secteur d'activité qui regorge de données sur ses clients, c'est bien celui de la banque :

Paiements par cartes, retraits d'argent aux distributeurs consultations de plus en plus fréquentes du compte bancaire via son smartphone...

Il ne se passe pas un jour sans qu'un client ne fournisse des informations sur lui-même à sa banque, sans même s'en rendre compte.

Proposer le bon produit ou service, au bon moment, et via le bon canal de distribution.

Le big data revêt ainsi un caractère particulièrement crucial pour le secteur bancaire.

Grâce à l'analyse et au croisement d'énormes masses de données structurées et non structurées (publications sur les réseaux sociaux, emails, etc.), le big data permet en effet aux banques de disposer d'une connaissance très pointue de leurs clients et, partant, de leur proposer le bon produit ou service, au bon moment, et via le bon canal de distribution.

Mais aussi, les exigences de la régulation bancaire :

Les données ne représentent pas seulement un enjeu commercial, pour les banques.

Depuis la crise de 2008 et la réaction en terme de régulation réglementaire qui s'est imposée à l'industrie financière, les banques doivent fournir aux régulateurs des données encore plus précises, plus fines et plus sûres que par le passé, que ce soit pour évaluer leur santé financière, ou pour lutter contre le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme ou l'évasion fiscale.

Faute de quoi les banques risquent de lourdes amendes.

La fonction de chief data officer semble donc bien promise à un bel avenir.