Cybercriminalité française : la France minée de l’intérieur selon un rapport de l’éditeur américain ThreatMetrix. Les PME particulièrement ciblées.

Jean-Pierre Hourdeau

News

le 26/05/2015 à 22h20

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Notre pays  se situe au 3e rang des pays les plus ciblés par des attaques cybercriminelles, mais, fait aggravant, 87% des attaques contre des entreprises et des particuliers proviennent de pirates agissant en France, selon le rapport de l’éditeur américain ThreatMetrix.

Les «hackers » qui parasitent nos ordinateurs, nos tablettes et nos smartphones pour dérober les coordonnées bancaires, identifiants et autres données personnelles sensibles, n'agissent pas forcément depuis le fin fond de la planète.

L'éditeur américain ThreatMetrix,  à partir de son outil d'analyse en temps réel d'incidents de sécurité, a passé au crible plus de 6 milliards de transactions réalisées entre octobre 2014 et mars 2015, dont un tiers depuis des terminaux mobiles.

Un constat accablant pour la France :

D’après le bilan dressé, la France se situe en troisième position des pays les plus attaqués au monde, derrière le Canada et les Etats-Unis. Le Royaume-Uni et l'Allemagne viennent ensuite.

L'étude précise : «Le cyber crime est un phénomène global, les hackers attaquent dans tous les pays. Mais la majorité des attaques proviennent d'un petit nombre de pays qui se caractérisent par un volume important de transactions via l'Internet fixe et mobile».

Mais, plus inquiétant encore, l'analyse de l'origine des attaques révèle que les cybercriminels agissent de plus en plus localement : l'immense majorité des cyberattaques ciblent le pays dans lequel se situe le pirate.

Une constatation particulièrement vérifiée en France.

L'étude souligne en effet que près sur 87% des cyberattaques subies par des entreprises ou des particuliers français, seraient réalisées par des pirates locaux agissant depuis la France qui se situe juste derrière l'Italie (91%), mais devant la Russie (85%), l'Allemagne (81%) et les Etats-Unis (72%).

L'usurpation d'identité et la fraude sur les téléphones mobiles.

Pour le vol des données privées, les pirates utilisent de plus en plus la technique dite du «spoofing», c'est-à-dire l'usurpation d'adresse IP.

Au cours de la période des fêtes de fin d'année 2014, le rapport relève 11,4 millions de tentatives de transactions frauduleuses dans le monde.

Autre tendance forte: l'augmentation de la fraude sur les téléphones mobiles, en raison de l'augmentation du trafic sur ces terminaux et la démocratisation des smartphones.

La cyber sécurité, un enjeu important pour les entreprises

«Il est ultrasimple de pénétrer dans les réseaux d'une entreprise tant que les salariés se serviront entre autres de leur téléphone professionnel à des fins personnelles», souligne Patrick Pailloux, le responsable de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSII) qui appelle à une prise de conscience de la part des entreprises et de l'Etat vis-à-vis des dangers des cyberattaques.  

Patrick Pailloux a d’ailleurs publié un «guide des bonnes pratiques de l'informatique » à destination des PME et TPE.

La vulnérabilité des PME et TPE

Dans son rapport 2014, Symantec, l'éditeur français spécialisé en sécurité technologique soulignait la vulnérabilité des PME et TPE, souvent mal armées pour se protéger efficacement et mal informées sur les modes d'attaques de leurs données (fichiers clients, coordonnées bancaires, brevets, contrats,  identifiants...). Elles concentrent  d’ailleurs toujours 77% des cyberattaques.