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Le principe de la suppression des frais d'itinérance en Europe a été validé par le parlement de l'Union. De quoi satisfaire  (enfin !) vacanciers et salariés nomades.

En adoptant le Paquet Télécoms, l'Europe a validé sa conception de la neutralité du net (1) mais a surtout mis fin à une pratique beaucoup plus sensible pour les consommateurs, celui de l'itinérance mobile.

Les frais supplémentaires payés par les clients quand ils appellent ou font de l'Internet mobile depuis un autre pays européen que le leur sont l’objet de l’attention  de la Commission européenne depuis bien des années mais sans grande détermination de sa part face aux lobbies contrairement à certains dossiers visant la dérégulation considérés quant à eux comme prioritaires.

Malgré les baisses de prix de gros imposées aux opérateurs, Neelie Kroes, l'ancienne commissaire chargée de la stratégie numérique avait maintes fois répété qu'elle voulait y mettre fin.

La fin du roaming a été actée au sein du Paquet Télécom, cet ensemble de dispositions européennes destinées à réformer le fonctionnement  du marché  des télécommunications dans l'Europe des 28 et de parvenir à un marché unique.

Fin 2013, la Commissaire Neelie Kres proposait déjà formellement la fin du roaming (données, appels et SMS) pour 2014 ! Il aura fallu trois ans supplémentaires !

L'an passé, le Parlement européen annonçait finalement la disparition de ces frais pour le 15 décembre 2015.

Mais pour les opérateurs ces frais constituent une vraie manne financière de 4 milliards d'euros par an et devant la pression du lobby des opérateurs, le Conseil européen, plaidait finalement pour un report à 2018 de cette décision.

La Commission et le Parlement sont finalement tombés d'accord pour un arrêt en juin 2017.

La date a finalement été adoptée avec un vote définitif du Parlement.

Plus rien ne s'oppose donc à son application, le 15 juin 2017 précisément.

A l'issue du vote des eurodéputés, le commissaire européen Andrus Ansip a salué «un premier pas vers un marché unique des télécommunications ». Ainsi, « Les Européens vont payer le même prix pour utiliser leur appareil mobile quand ils voyagent dans l'UE que chez eux »

Une réduction intermédiaire en avril 2016 

En attendant, le roaming sera une nouvelle fois revu à la baisse le 30 avril 2016.

Le plafond pour les appels voix passeront de 0,19 € la minute à 0,05 € et le Mo consommé passera de 0,20 € à 0,05 €.

Quant au SMS envoyé, il sera facturé 0,02 € contre 0,05 €.

On sait qu'en France, la plupart des grands opérateurs ont anticipé cette décision.

L'inclusion du roaming dans les forfaits apparaît de plus en plus comme un argument commercial de différenciation fort dans un marché concurrentiel.

Free Mobile inclut ainsi 35 jours par an les appels et la data depuis toute l'Europe, les Etats-Unis, le Canada.

Bouygues Telecom offre le roaming depuis tous les pays d'Europe, 35 jours par an, dans certains de ses forfaits.

Pour autant, quelques doutes subsistent quant à l’abrogation définitive :

Le Beuc (Bureau européen de défense des consommateurs) souligne ainsi dans un communiqué : « La  fin annoncée du roaming dépend de la réforme du marché de gros de l'itinérance » et « elle a peu de chances d'être achevée dans les temps » !

(1)          La neutralité du Net est un principe selon lequel toutes les données qui transitent sur le réseau Internet doivent être considérées de manière égale. Emails, musique en streaming, vidéos en peer-to-peer légales ou… piratées et les opérateurs n'ont pas à faire de différence vis à vis de l'internaute qui paye son abonnement.

Pour faire face à des problèmes de saturation, les opérateurs sont tentés d'imposer des restrictions ou de faire payer plus cher en fonction des usages. Bref, un Internet à plusieurs vitesses, avec des tarifs variables.

En avril 2014, le Parlement Européen avait adopté en première lecture un texte considéré comme très respectueux de la neutralité du Net.

Mais, en juin dernier, le Conseil de l’Union européenne, la Commission et le Parlement ont remis le travail en question, ce qui a suscité les rections des défenseurs de la neutralité (comme l’association « Save the Internet »).

Le texte consacre bien en effet le principe de base mais prévoit de nombreuses exceptions considérées comme dangereuses par les opposants !