Tweeter

La cinquième édition du Top 250 des éditeurs et créateurs de logiciels français réalisés par EY et le Syntec Numérique met en avant le dynamisme retrouvé du secteur. Les éditeurs français ont franchi pour la première fois la barre des 10 milliards d'euros en 2014.

Pour la première fois, le chiffre d'affaires engrangé par les éditeurs de logiciels français a dépassé les 10 milliards d'euro.

Avec une croissance de + 17% en 2014, ceux-ci ont retrouvé une croissance à deux chiffres et réalisé 10,5 milliards d'euros de ventes.

Un bon résultat alors que l'économie française reste atone ; une bonne nouvelle aussi pour l'emploi puisque, selon l’étude EY et Syntec Numérique, ces deux dernières années, les éditeurs ont créé plus de 15 000 emplois dans notre pays.

Dassault Systèmes reste l'éditeur numéro 1 en France, avec un chiffre d'affaires de 2,3 milliards d'euros en 2014.

Le spécialiste de la CAO et du PLM connaît une forte croissance et devance le champion français des éditeurs de jeux, Ubisoft : L’éditeur d'Assassin's Creed a engrangé 1,4 milliards d'euros de chiffres d'affaire en 2014.

7% des éditeurs représentent 68% du chiffre d'affaires du secteur

Derrière ces stars du logiciel, figurent de nombreux noms assez peu connus du grand public.

En effet, le secteur du logiciel est très concentré en France, avec 7% des éditeurs réalisant à eux seuls 68% du chiffre d'affaires total du secteur.

A l'opposé, la France compte beaucoup de petits, voire de très petits éditeurs avec des miettes à se partager : 62% du nombre total d'éditeurs en France se disputent 7% du marché.

Il est toujours aussi difficile pour un petit éditeur de grossir dans l'hexagone et de partir à l'assaut des marchés internationaux.

Car si les petits éditeurs exportent peu, environ 20% de leur chiffre d'affaires, les très gros sont aujourd'hui très largement mondialisés.

Dassault Systèmes, Ubisoft et Criteo ont passé la barre des 64% du CA réalisé à l'étranger.

Un bond en avant quand on sait qu'ils n'étaient encore qu'à 50% il y a un an.

Néanmoins, le panorama EY / Syntec Numérique ait apparaître  quelques succès parmi ces éditeurs du segment 50 - 100 millions d'euros.

On notera la forte croissance d'Ullink, de Cassiopae et d'Efront dans le secteur très porteur des FinTech, ou encore d'Infovista dans la performance des réseaux.

En dépit de ces succès ponctuels, les inégalités de croissance sur le marché français ne sont pas prêtes de disparaître.

Les éditeurs importants appartenant au top 10 grossissent à un rythme de + 22% contre 10% pour les poids moyens. Quant aux poids éditeurs de moins de 10 millions de CA, ils progressent au rythme de + 25% par an.

Le paysage de l'édition de logiciels en France est très déséquilibré, avec une élite de quelques grands éditeurs qui captent l'essentiel du marché et une myriade de petits éditeurs qui se partagent quelques miettes.

 

Un élément encourageant soulevé par cette étude, réside toutefois dans l'ancrage solide sur notre territoire de la R&D de ces éditeurs.

Pour les éditeurs « pure players », les effectifs basés en France représentent 71% de leur effectif total.

Pour les autres, notamment les éditeurs appuyés à une SSII, ce taux est plus faible, de l'ordre de 56%. 

Dans l'ensemble, 86% de la Recherche et du Développement d'un petit éditeur est basée en France.

Quant à la moyenne du panel, elle se situe autour de 75%.

 

En dépit de leurs stratégies d'internationalisation, les éditeurs français maintiennent leur R&D dans l'hexagone.

Les éditeurs maintiennent leurs emplois

Alors que le développement de logiciels peut être relativement facilement délocalisé dans les pays étrangers, que ce soit dans les pays de l'Est, au Maghreb, en Inde ou même en Chine, les éditeurs français maintiennent une présence forte dans l'hexagone.

Ils emploient aujourd'hui près de 67 000 personnes pour les éditeurs et 137 000 personnes si on y ajoute les activités d'édition des SSII.

Au total, selon les chiffres du Syntec, 15 000 emplois ont été gagnés en deux ans.

La bonne réputation des développeurs français rendent la France attractive pour un professionnel qui souhaite y installer sa R&D.

Et il n'est plus exceptionnel qu'un éditeur étranger vienne implanter ses bureaux de développement à Paris et en Province pour profiter de cette main d'œuvre qualifiée mais aussi du dispositif du crédit d’impôts.

Le cloud, priorité numéro 1 des éditeurs

Interrogés sur leurs priorités technologiques à moyen terme, le cloud et le SaaS sont cité par 83% des éditeurs.

La mobilité (75%), la sécurité (47%) et le Big Data (41%) arrivent ensuite.

Le cloud computing bouleverse le marché de l'édition de logiciels et va être l'occasion d'une redistribution des cartes tant au niveau international que national.

Ainsi, 22% du chiffre d'affaires des éditeurs français est maintenant réalisé via des applications SaaS et des sites Web, c'est 5% de plus en un an.

L'internationalisation du marché du logiciel devrait accélérer encore ce basculement vers le cloud.

160 de 250 éditeurs du classement 2015 réalisent tout ou partie de leur chiffre d'affaires sur le cloud.

 L'exemple le plus intéressant est certainement celui de la montée en puissance de Criteo qui pointe en 3ème place du classement français.

Celui-ci affichait un chiffre d'affaires de 1,4 milliards d'euros en 2014 contre seulement 440 millions en 2013.

 

Avant même le mobile et la sécurité, c'est bien le cloud qui est la priorité numéro 1 des éditeurs français. Une prise de conscience tardive mais bien réelle aujourd'hui.

Le SaaS s'est élargi à de multiples applications dont les solutions de collaboration et de gestion de contenu, au décisionnel, au big data, ainsi qu'aux solutions d'infrastructure, de RH ou encore de gestion de la logistique.

Mais, la sécurité est une préoccupation pour 77% des éditeurs, et reste manifestement un frein car elle représente une responsabilité nouvelle pour l'éditeur qui ne se limite  plus de vendre des licences de ses logiciels, mais les propose sous forme de services SaaS.

Outre lecloud, la croissance des éditeurs passe par les acquisitions.

Ainsi, près de la moitié des dirigeants étudient la possibilité d'une acquisition à court et moyen terme.

Ils sont toutefois 34% d'entre eux à ne pas envisager de croissance externe.

Les éditeurs récompensés pour leur action en 2014

Lors de la soirée de présentation de l'édition 2015 de ce panorama, EY et le Syntec Numérique ont récompensés par des trophées les éditeurs qui ont marqué l'année.

Des prix ont été remis dans 4 catégories.

Le prix du public a été remporté par The Grizzly Labs, une application de scanner sur smartphone.
Le prix de l'innovation a été attribué à un expert de la sécurité informatique Olfeo

Le français offre désormais toute une gamme de produits de sécurité et compte plus de 2 000 clients. Il affichait pour 2014 une hausse de son chiffre d'affaires de 15,7%.
Le prix de l'international est allé à un spécialiste du e-commerce, Prestashop dont la plateforme de vente en ligne s'est assuré une place parmi les leaders de ce secteur.

Sa plateforme est aujourd'hui utilisée par 850 000 commerçants et développeurs dans le monde.

Dans la catégorie jeu vidéo, c'est le montpelliérain Scimob, connu pour 94 seconds, 94°, 94 % et Word Academy qui s’est distingué :

Avec seulement 7 personnes, la start-up vise un chiffre d'affaires de 15 à 20 millions d'euros en 2015.