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Le patron de Numericable-SFR a annoncé ce matin le rachat aux USA du câblo-opérateur Cablevision pour près de 18 milliards de dollars.

Cette acquisition représente une étape marquante pour Patrick Drahi, qui affirme ainsi sa volonté d’étendre son empire aux Etats-Unis. Il espère y générer la moitié de ses revenus à terme, 15% prévus d’ici à la fin de l’année.

Il avait  déjà mis un premier pied aux USA au printemps dernier, en rachetant 70 % du septième câblo-opérateur américain, Suddenlink.

Avec cette dernière récente acquisition, Patrick Drahi confirme son incroyable boulimie.

C’est là en effet sa sixième opération depuis un peu plus d’un an, après les rachats, coup sur coup, de SFR, Virgin Mobile, Portugal Telecom, NextRadio TV (propriétaire de BFM-TV et RMC) et Suddenlink.

Cablevision, est donc ainsi le deuxième câblo-opérateur que Patrick Drahi rachète en quelques mois aux USA, pour près de 18 milliards de dollars, dette comprise.

Cablevision, le quatrième câblo-opérateur US :

 SI Patrick Drahi avait déjà acquis 70 % de Suddenlink, le septième câblo-opérateur américain, l’acquisition de Cablevision est encore plus ambitieuse, puisqu’il s’agit du quatrième câblo-opérateur du pays.

Cablevision a une forte présence à New York et les états voisins (New Jersey, Connecticut, Pennsylvanie…).

Il a réalisé un chiffre d’affaires de 6,46 milliards de dollars l’an dernier, pour un bénéfice net de 465 millions.

Le groupe, dont le siège est basé dans l’Etat de New York, emploie 15.000 salariés.

Patrick Drahi avait affiché ses ambitions : « Si je prends cinq petits câblo-opérateurs de la taille de Numericable aux Etats-Unis, je deviens aussi gros que Time Warner Cable », avait-il déclaré fin mai à quelques journalistes, en marge d’une audition à l’Assemblée nationale.

Désormais, avec le rachat de ces deux américains, Altice, la holding de Patrick Drahi, se positionne comme le numéro quatre des « câblo» aux Etats-Unis.

« L’objectif, à terme est d’équilibrer le portefeuille à 50-50 entre les Etats-Unis et l’Europe », indique-t-on chez Altice, qui générera fin 2015, 15 % de ses revenus Outre-Atlantique.

Le groupe s’étend aujourd’hui à la Belgique, au Luxembourg, la Suisse, le Portugal, en passant par l’Asie, Israël et la République Dominicaine.

Pour ce faire, il procède à des rachats par endettement : Depuis quinze ans il emprunte, rachète des câblo-opérateurs et rembourse la dette avec les bénéfices réalisés par ceux-ci.

Cette dernière opération va forcément grossir la dette déjà abyssale d’Altice. Celle-ci était estimée à près de 30 milliards d’euros au début de l’été.

Mais Altice profite de taux d’intérêt bas et d’une grande tolérance des marchés vis-à-vis de l’endettement des câblo-opérateurs.

La technique passe aussi par de fortes réductions de coûts au détriment des salariés et des fournisseurs.

Le marché des « câblo » en pleine ébullition aux USA :

Si aujourd’hui Drahi a le regard tourné vers les Etats-Unis, c’est parce qu’il y flaire des opportunités.

Le marché du câble y est en pleine ébullition depuis quelques mois et c’est en observant les gros opérateurs américains fusionner entre eux que le patron d’Altice est parti à la conquête de l’Ouest dans la perspective de racheter les entreprises restantes.

Au printemps dernier, il avait approché Time Warner Cable en vue d’une éventuelle acquisition. Mais Charter Communication l’a devancé.

Aujourd’hui avec ce dernier rachat  Altice est plutôt bien positionné : le troisième câblo-opérateur américain Charter Communications  vient de racheter le numéro deux du secteur Time Warner Cable pour près de 79 milliards de dollars et ces deux groupes vont être mobilisés pour plusieurs mois par cette énorme opération.

Ils ne risquent donc pas de procéder à d’autres transactions.

Numéro un du câble aux Etats-Unis, Comcast, est quant à lui limité dans ses achats.

Patrick Drahi a ainsi compris très vite qu’il fallait profiter de ce  créneau de tir : « La capacité de rentabilité des actifs est intéressante. Moi j’arrive de la France, un pays où règne l’hyper compétitivité. Alors qu’aux Etats-Unis il y a beaucoup moins de concurrence. Les opérateurs se partagent des marges de folies ici et je pense qu’on peut amener une capacité à gérer autrement, indiquait-t-il en mai dernier.

De nouvelles cibles aux Etats-Unis ?

Il reste quelques belles affaires auxquelles il pourrait s’intéresser.

Il aurait notamment dans sa mire le câble de l’opérateur Verizon, évalué à environ 34 milliards de dollars.

Patrick Drahi envisagerait t aussi un rachat de Cox Communications ou Mediacom.

Il aurait été contacté par T-Mobile US (filiale américaine de Deutsche Telekom) que Xavier Niel avait échoué à racheter il y a un an.

Patrick Drahi avait même envisagé, un temps, de racheter Time Warner Cable, ce qui aurait représenté  une acquisition phénoménale.

Cependant, il n’avait pas déposé d’offre, ne s’estimant alors « pas prêt » pour cedeal. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne le fera pas un jour !