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La force des « liens faibles » et des réseaux sociaux : Aux USA, il est conseillé aux « seniors » en recherche d’emploi de passer plus de temps sur internet : les parents proches et amis ne sont pas forcément les mieux placés pour vous apporter de nouvelles opportunités !

Leur réseau professionnel est-il en effet en adéquation avec vos attentes? Ceci n’est pas du tout évident! La réponse nous est apportée à ce sujet par les sciences humaines et notamment  par le sociologue américain Mark Granovetter.

 Mark Granovetter est un sociologue américain de l’université Stanford, né en 1943 à Jersey City, et considéré comme l'un des principaux représentants de la sociologie des réseaux sociaux.

Son apport le plus connu concerne la diffusion de l'information dans une communauté :

Sa théorie est connue sous le nom de « la force des liens faibles » (Strength of weak ties), publiée en 1973, l'une des plus cités de la littérature sociologique américaine.

Pour Granovetter, un réseau se compose de liens forts et de liens faibles.

La force des liens est caractérisée par la combinaison du temps passé ensemble, de l'intensité émotionnelle, de l'intimité et de la réciprocité du lien entre l'agent A et l'agent B.

Les différents liens sociaux :

-         Les liens forts sont ceux que l'on a avec des amis proches (il s'agit de relations soutenues et fréquentes) ou parents, ce qui constitue pour un individu son entourage proche: les personnes avec qui l’on a des rapports fréquents (famille, amis, collègues,...). La force d'un tel lien se construit en fonction du temps passé ensemble, des intérêts communs, de l'intimité créée, de la confiance mutuelle.

-         Les liens faibles ce sont simples « connaissances ». Les liens faibles sont pour un individu les personnes, les connaissances avec lesquelles il n'a eu qu'un contact bref ou occasionnel. Ces personnes évoluent dans d'autres cercles sociaux, ont d'autres centres d'intérêts, accès à d'autres informations.

Mais les liens faibles sont dits « forts » dans la mesure où, s'ils sont diversifiés, ils permettent de pénétrer d'autres réseaux sociaux que ceux constitués par les liens forts.

-         Enfin, les liens absents sont eux caractérisés par une absence d'interaction (comme, toujours selon  Granovetter, par exemple, le marchand de journaux que l'on rencontre tous les matins ou un voisin de palier ou de rue  dont on connait que le nom…).

Liens fort et liens faibles : les contacts ne sont pas égaux.

. Nos liens forts sont nos amis, notre famille, nos collègues. Ils se distinguent par quatre facteurs :

-         Le temps passé ensemble

         L’intensité émotionnelle et affective

-         La confiance partagée

-         L’échange de services

 . Les liens faibles eux sont les personnes, les « contacts » avec qui nous passons peu de temps et où l’émotionnel et l’affectif est peu présent voire nul.

La force de vos liens faibles :

Le  sociologue Mark Granovetter a ainsi démontré dès 1973 que des cadres américains en recherche d’emploi trouvaient plus facilement et plus rapidement un poste en s’appuyant sur leurs liens faibles :

-          Si les liens forts sont en effet à l’origine de la cohésion sociale, le  réseau des liens forts échange les mêmes informations en cercle fermé et cela ne favorise pas les nouvelles opportunités.

-         Par contre, les liens faibles favorisent quant à eux l’intégration sociale et la circulation d’information entre cercles différents amenant ainsi de la nouveauté et des informations pertinentes sur le marché caché de l’emploi.

Les réseaux sociaux professionnels tels que Viadéo ou LinkedIn permettent le développement ciblé des liens faibles.

En effet, augmenter ces liens faibles ne signifie pas pour autant lancer des demandes de mise en relation tous azimuts sans discernement.

Il faut bien évidemment pouvoir éveiller l’intérêt par son profil, et attirer l’attention.

Le lien faible suppose un minimum d’échanges de messages ciblés et ou de services pour exister.

L'étude de la force des liens faibles prend un nouvel essor avec les réseaux sociaux et leur impact sur notre flux informationnel. Elle nous permet de comprendre comment nous arrive l'information et de se poser la question de savoir si les réseaux sociaux favorisent une diversité informationnelle ou au contraire, favorise le phénomène de chambre d'écho.

Pour illustrer sa théorie, Mark Granovetter a présenté la thèse de la « force des liens faibles », en s'intéressant au fonctionnement du réseau social dans la recherche d'emploi.

Pour expliquer l'impact de ces liens sur la vie courante, Granovetter prend en effet  l'exemple d'un chercheur d'emploi : Un chercheur d'emploi aurait plus de chance de trouver un travail lorsqu'il fait part de sa recherche aux membres de son cercle de lien faible qu'en demandant à son réseau proche.

Il étudie un groupe de cadres, et il observe qu'ils trouvent plus souvent un emploi par des connaissances éloignées (ami d'ami, ancien camarade de promotion, etc.) que par les liens forts (famille, amis ou collègues proches).

Cela s'explique par le fait que « l'information circule trop bien » dans les liens forts.

En effet, puisque les liens forts sont caractérisés par des relations fréquentes et intenses, les personnes qui forment un réseau de liens forts reçoivent toutes les mêmes informations en même temps.

 En revanche, les informations qui parviennent à un individu via un lien faible sont souvent exclusives, c'est-à-dire que les autres personnes de son entourage n'y ont pas accès.

Ainsi, une offre d'emploi reçue via un lien faible a moins de chances d'avoir déjà été prise par un collègue.

 Les liens faibles permettent d'avoir ainsi accès aux informations d'autres groupes sociaux que son groupe primaire, et donc d'apporter une information nouvelle.

D’où l’intérêt des réseaux sociaux très généraux sur internet !