Le système de géolocalisation européen est utilisable à partir d'aujourd'hui par les personnes équipées d'une puce compatible. Il se veut bien plus performant  que ses concurrents américain et russe.

Près de vingt ans après la naissance, en 1999, du projet Galileo, le « GPS européen » est entré en service ce jeudi.

Le lancement par Ariane 5 mi-novembre de quatre nouveaux satellites, portant leur total à 18 en orbite, a permis à la constellation européenne d'atteindre la taille nécessaire à son lancement opérationnel.

Même si il ne sera totalement opérationnel qu’en 2020, il constitue déjà la confirmation des ambitions affichées par l'Europe dans sa politique spatiale :

-         Renforcer l'autonomie stratégique, l'Europe dépendant  pour l'instant du GPS américain, 

-         et entraîner une plus grande intervention  du secteur privé pour rattraper le retard en matière d'innovation, vis-à-vis des Etats-Unis notamment.

Dotée de sa propre constellation mondiale (la quatrième après l'américaine GPS, la chinoise Beidou et la russe Glonass), l'Europe doit pouvoir rivaliser.

ð Il n’était que temps : les enjeux économiques sont énormes à l'heure du Big Data, des objets connectés et du sécuritaire.

Ainsi, 10 % du PIB européen dépendent déjà directement ou indirectement des systèmes de positionnement par satellites et ce taux pourrait s’élever à 30 % d'ici 2030, selon le CNES, l'agence spatiale française.

« Galileo démontre l'excellence technologique de l'Europe, son savoir-faire et sa détermination à développer des services et des applications basées sur l'espace », souligne le responsable du projet.

«Les Chinois avancent vite, les Américains aussi. L'Europe devait envoyer un signal fort », note-t-on à Bruxelles.

ð Le système européen, grâce à un positionnement au mètre près et une datation de quelques milliardièmes de seconde, sera bien plus précis que l'américain.

«Avec le GPS, on sait où un train se trouve ; avec Galileo, on sait sur quelle voie il roule », souligne Jean-Yves Le Gall, le président du CNES.

Cette qualité optimale ne sera toutefois atteinte qu'en 2020, une fois les 30 satellites déployés.

Ceci permettra de marquer des points sur le terrain économique, les produits et services basés sur la navigation par satellite envahissant notre quotidien : voitures autonomes, applications de smartphone, bâtiments intelligents, objets connectés, sécurité publique...

Aujourd'hui, très peu d'appareils sont compatibles avec le réseau Galileo. Ce n'est le cas par exemple que de deux modèles de smartphone.

Mais les producteurs de puces sont prêts, et Bruxelles mise sur les obligations réglementaires mises en place pour imposer rapidement la compatibilité dans de nombreux secteurs, télécoms et automobile en tête.

De nombreuses applications :

-         En matière de sécurité la mise en service de Galileo doit permettre de fortement améliorer les opérations de secours. En venant se greffer à l'actuel système satellitaire international déjà en place pour ce type d'opérations, il vise à ramener de plusieurs heures aujourd'hui à dix minutes demain le délai pour repérer un signal de détresse, et le localiser à 5 km près contre 10 actuellement.

 A terme, Galileo devrait pouvoir également signaler à la balise la bonne réception du SOS.

-         En matière de circulation, à partir du 31 mars 2018, les nouveaux véhicules immatriculés devront embarquer le dispositif d'appel d'urgence eCall  relié au réseau Galileo.

Les conducteurs devraient aussi être gagnants avec un système de navigation plus efficace, surtout en ville.

-         Galileo doit être également très utile en matière de datation : Par rapport au GPS américain, Galileo doit offrir à terme un service supplémentaire : son signal sera daté à quelques milliardièmes de seconde près, une fonction qui pourrait se montrer très  utile pour les assurances en cas d'accident de la circulation ou pour les fournisseurs d'énergie qui gèrent un réseau.