La Chine compte désormais plus de supercalculateurs que les États-Unis ; Un exploit pour Pékin qui dispose d’un avantage stratégique inestimable.

D’après la liste Top500 des supercalculateurs établie deux fois par an par le Berkeley National Laboratory, la Chine en a  167, les États-Unis : 165.

Pour la première fois le 20 juin, la Chine dépasse ainsi son rival américain dans la course au nombre de supercalculateurs, ces immenses parcs informatiques entièrement dédiés à la puissance de calcul.

Qui plus est : leur machine la plus avancée, Sunway TaihuLight, revendique une puissance de 100 pétaflops, c’est-à-dire qu’elle peut effectuer 100 millions de milliards de calculs par secondes.

Elle tourne ainsi 10 fois plus vite que Titan, le plus puissant des supercalculateurs américains.

Le Sunway TaihuLight est également équipé du premier processeur «100 % made in China ».

En effet, jusqu’à présent, les modèles chinois étaient équipés de puces américaines.

Il y a à encore à peine 15 ans, la Chine faisait figure de petit poucet dans la course aux supercalculateurs.

Pékin a bien compris que l’enjeu allait au-delà d'une bataille de pétaflops, le nombre de supercalculateurs et leur puissance étant très significatifs pour évaluer le potentiel d’innovation d’un pays.

Avec le big data, des ordinateurs capables de calculer plus vite que leur ombre sont véritablement un enjeu stratégique d’intérêt national.

Ils sont présents partout : gestion des réseaux d’électricité, conception ultra-rapide des modèles d’avion ou encore calcul des prévisions météo.

Indispensables quand il s’agit d'effectuer des modélisations très fines, nécessitant de traiter un grand nombre de données et de facteurs. 

L’exemple chinois est, à ce titre, très révélateur du vaste champ d’application de ces immenses machines.

La puissance du Sunway TaihuLight peut aussi  s’avérer inestimable l’occasion de catastrophes naturelles.

Mais pour analyser correctement les résultats des calculs de ces supercalculateurs, il faut aussi des super-ingénieurs et scientifiques suffisamment formés.

La Chine doit encore se renforcer en personnel qualifié

Pour l’heure, Pékin s’appuie sur des experts étrangers recrutés pour l’occasion.

Les autorités chinoises tentent de rapatrier les spécialistes chinois ayant émigré vers d’autres pays et souhaitent former  environ 300 nouveaux chercheurs par an ; c’est encore bien peu.

Si elle réussit à rattraper ce retard, la Chine deviendra la référence en matière de recherche  avancée dans des domaines aussi porteurs que les sciences climatiques, la recherche énergétique ou encore l’aéronautique et les biotechnologies.

De quoi alimenter à nouveau la croissance.