Une alliance remarquée dans l'«open innovation santé » en France : Dassault Systèmes s'associe à l'Inserm pour créer une plateforme virtuelle capable d’accélérer les essais cliniques traditionnels.

Grâce aux données santé de l'Inserm, Dassault espère proposer des «essais cliniques virtuels » permettant d’obtenir des gains de temps par rapport aux essais cliniques traditionnels ou carrément s’en dispenser pour certains

Une plateforme virtuelle dédiée à la recherche médicale.

L'Inserm et Dassault Systèmes ont annoncé jeudi 23 juin la création d'une plateforme virtuelle dédiée à la recherche sur le vieillissement, la lutte contre le cancer et la génomique.

Elle devrait également  permettre d’accélérer la recherche clinique.

Dassault va pouvoir accéder à une quantité très importante de données collectées et exploitées par l'Inserm lors de ses travaux de recherche.

Dassault Systèmes espère ainsi, grâce à ces données, valider des «modèles scientifiques » et proposer  à terme des «essais virtuels ».

Ils devraient permettre de montrer «l'efficacité et la sécurité des essais cliniques de façon plus précoce» et potentiellement «d’éviter de nouveaux essais cliniques » classiques, selon Dassault.

Pour ce faire, selon Yves Levy, PDG de l'Inserm, Dassault va utiliser sa plateforme 3D Experience  destinée à « apporter sa capacité de calcul intensif sur des bases de données non structurées », avec pour objectif principal de transformer «le big data » de l'Inserm, en «smart data ».

Dassault Systèmes assure que la nouvelle plateforme disposera «de capacités de modélisation et de simulation biologiques et chimiques».

La société compte en outre sur un afflux croissant de données:

Elles devraient être plus nombreuses avec, indique Yves Levy, « la création du Système national de données de santé prévu par la loi santé » et le plan « France Médecine génomique»

«La virtualisation de la santé peut être une formidable force d'export de la force de compétence française"

«Ce qu'il est possible de capturer en numérique a dépassé la capacité de l'être humain à observer le fait réel », souligne Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes.

«La virtualisation de la santé peut être une formidable force d'export de la force de compétence française et nous avons l'intention de réussir dans ce domaine».

« Cela pourrait changer le modèle économique de notre pays."

Les « big pharmas », premiers clients?

Dassault Systèmes espère valoriser cette future offre, notamment auprès des chercheurs et les laboratoires pharmaceutiques.

Le projet pourrait fortement intéresser les «big pharmas ».

Ces dernières espèrent sortir leurs médicaments le plus rapidement possible sur le marché pour qu'il bénéficie le plus longtemps possible de la protection du brevet.

Notamment pour éviter le plus longtemps possible la concurrence de génériques.

Dassault Systèmes travaille déjà avec Sanofi, Pfizer, GSK, Astra Zeneca.

Ces derniers ont recours à son service Biovia, qui apporte des solutions dans « les domaines de la modélisation biologique, chimique et des matériaux, la simulation et la production ».

La collaboration devrait s’engager en fin d'année

A noter que le partenariat entre l'Inserm et Dassault Systèmes est un pari sur le long terme.

Mais le passage de la phase de recherche à l'industrialisation pourrait prendre des années.