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La nouvelle librairie « numérique » des Puf ouvre ses portes ce 12 mars 2016 dans le Quartier latin. La librairie des Puf propose un catalogue de plus de 3 millions de titres du domaine public mondial (dont 350 000 titres en français).

 

Cette librairie du XXIe siècle est d’une conception totalement novatrice : Tous les livres proposés y seront imprimables en quelques minutes, le temps d’un café, parmi près de 5 000 titres du fonds et des nouveautés des Puf,  ainsi que plusieurs millions de titres internationaux du domaine public.

Le numérique au service du papier

Cette librairie « nouvelle génération » représente un fonds inépuisable, où tous les titres du catalogue des Puf sont graduellement intégrés dans l’offre du robot imprimeur de la librairie des Puf, l’Espresso Book Machine.

La librairie des Puf propose un catalogue de plus de 3 millions de titres du domaine public mondial (dont 350 000 titres en français).

La Renaissance d’une librairie mythique :

Dix ans après sa fermeture, La librairie universitaire du Quartier latin renaît et accueille l'Espresso Book Machine, qui imprime n'importe quel livre en quelques minutes.

En février 2006, la librairie des Presses Universitaires de France, à l’angle de la place de la Sorbonne et du boulevard Saint-Michel, avait  fermé ses portes pour se transformer …en magasin de vêtements pour hommes.

Le patron des PUF, Patrick Arfi, avait ainsi sacrifié un monument de la vie parisienne, fondé en 1921, fréquenté par les étudiants et les professeurs de la Sorbonne.

La vente avait provoqué de nombreuses réactions.

Dix ans plus tard, la librairie renaît quelques rues plus loin. Elle ouvre ses portes ce samedi 12 mars.

La vraie vedette des lieux est un robot: l’Espresso Book Machine (EBM), ainsi nommée parce qu’elle permet d’imprimer un livre, n’importe lequel, en quelques minutes, le temps de boire un café.

Venue des Etats-Unis, la machine avait  reçu en 2007 le prix de l’invention de l’année décerné par le magazine «Time».

Elle s’est fait connaître en France l’an dernier, lors de la 35e édition du Salon du Livre, où elle était présentée par les PUF comme la « bouée de sauvetage » de la librairie et de l’industrie du livre.

Frédéric Mériot, diplômé de HEC, ancien éditeur chez Hachette et Editis, patron des PUF depuis 2014, a décidé d’en faire un outil de communication : il mise sur elle pour faire redécouvrir les PUF.

La librairie des PUF propose un fond numérique de 5000 titres, des célèbres «Que sais-je?» jusqu’aux dernières nouveautés de la maison.

Elle met également à disposition du public un catalogue de plus de 3 millions delivres appartenant au domaine public (dont 350.000 en français), que l’on peut faire imprimer sur place, au même prix que dans une librairie classique.

Dans la nouvelle librairie des PUF, rue Monsieur-le-Prince, dans le Quartier Latin, des tablettes numériques proposent le catalogue des PUF, accompagné d’un moteur de recherche pour trouver le livre de son choix.

On peut ainsi entrer n’importe quelle phrase: le moteur ira la chercher dans l’intégralité du catalogue.

Une libraire est là pour aider et conseiller : elle envoie la commande à la machine, au fond de la librairie.

La vedette des lieux : L’Espresso Book Machine

Une machine imposante: 1,50 mètre de haut sur 2 mètres de large avec quatre éléments pour fabriquer le livre en un temps record: un logiciel exécute les ordres de la bibliothèque numérique, un copieur-imprimante qui imprime en noir et blanc le corps de l’ouvrage, une imprimante couleur qui s’occupe de la couverture et l’Espresso Book Machine qui édite le livre.

A la fin du processus, il suffit de le récupérer comme on récupère une canette au distributeur !

 

 

 

ð L’Espresso Book Machine est fabriquée par le géant américain de l’imprimerie Xerox, associé avec On Demand Books, chargé de commercialiser la machine.

En France, l’Espresso Book Machine est exploitée par Irénéo (programme de recherche sur le livre imprimé à la demande), l’IDEP (Institut de développement et d’expertise pluri média) et l’UNIC (Union nationale des industries de l’impression et de la communication).

Le groupe a fait l’acquisition de six machines d’un coût de 150 000€ l’unité exploitées dans les écoles et universités.

Les PUF ne l’ont pas achetée: c’est l’école Estienne qui leur a prêté la leur pour une durée de deux ans. Les PUF paient seulement les coûts de fabrication.

Même s’ils sont deux fois plus élevés que pour l’édition classique (3,50 euros pour un livre en impression à la demande contre 1,70 euros pour un tirage classique), les PUF sont gagnant : Le surcoût de production est amorti par la non-obsolescence du stock.

ð La renaissance des livres non-rentables

L’EBM : l'avenir des libraires ?

Pour Alexandre Gaudefroy, consultant « Projets transverses » aux PUF, la machine n’a «aucun sens pour un libraire classique».

Pour que la machine soit rentable, il faudrait que les librairies disposent de tous les fichiers PDF des éditeurs (qui en ont la propriété intellectuelle).

Mais les éditeurs refusent de donner ces fichiers. Les PUF seraient donc les seules à pouvoir se doter de la machine,  avec le privilège d’être à la fois libraire, éditeur et distributeur ?

La fin du livre imprimé ? L’e-book pas vraiment plébiscité !

Alors que la mort du livre était annoncée en 2015 par l'informaticien américain Nicholas Negroponte, on constate que les Français lisent encore des livres imprimés, et ne se ruent pas sur l’e-book.

«Le livre n’est pas mort ; il doit être revu», souligne Alexandre Gaudefroy.

Des groupes comme Hachette ou Editis ont des marges identiques à celles du milieu du luxe, explique le spécialiste de l’édition.

>En France, on produit de plus en plus de livres, qu’on vend de moins en moins, ce qui complexifie énormément la gestion des stocks et handicape les librairies indépendantes.

«La machine ne pourra se démocratiser dans les libraires uniquement si les éditeurs arrivent à trouver un accord pour laisser libre l'utilisation de leurs livres en fichiers PDF ».

Finies, donc, les heures passées en librairie à fouiller des étagères  rangées en dépit du bon sens ou attendre la disponibilité d’un hypothétique « libraire »/ vendeur pour s’apercevoir que le livre désiré n’est plus disponible.

L’intérêt du robot-imprimeur : ressusciter des livres épuisés.

D'ici la fin 2016, 3000 titres seront réactivés, «3000 titres qui auraient été abandonnés il y a un an», souligne Alexandre Gaudefroy.

Pour ce faire, les PUF ont deux moyens: aller chercher des titres épuisés des années précédentes pour lesquels ils ont encore les droits, ou utiliser le fond passé dans le domaine public.

«L'objectif est de rendre  à nouveau disponible des titres qu’un éditeur n’aurait pas réimprimé de manière classique».

A noter : Les PUF s’intéressent à des titres dont la vente est comprise entre 0 et 100 exemplaires.

 

(1)           La librairie des Puf

60 rue Monsieur-le-Prince

75 006 Paris

Heures d’ouverture :

Le lundi de 14h à 19h

Et du mardi au samedi de 10h à 19h