Après une levée de 250 millions d’euros la semaine dernière, le spécialiste français du cloud veut accélérer son expansion à l’étranger. Objectif : le milliard d’euros.

A partir de ses 17 data centers en France et au Canada, le groupe a annoncé , mardi, à l'occasion de son événement annuel, OVH Summit, l’ouverture de trois nouvelles installations immédiatement disponibles pour ses clients qui dépassent déjà le million. 

Australie, Singapour, Pologne Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, Italie, Pays-Bas….

Le prochain ouvrira avant la fin de l'année sur la côte Est des Etats-Unis.

« C'est le gouverneur de Virginie qui s'est déplacé à «Roubaix Valley», pour nous demander de venir » ironise Octave Klaba, le fondateur de la société, devant un public conquis de 2.000 personnes.

Un autre data center sur la côte Ouest devrait suivre début 2017, le lieu n'ayant  pas encore arrêté.

Suivront l'Allemagne et l'Angleterre d'ici avril, puis l'Espagne et l'Italie en juin, et enfin les Pays-Bas fin 2017.

D'autres installations à l’étranger  seront annoncées l'an prochain, indique la direction, qui prévoit d’investir 1,5 milliard d'euros sur les quatre à cinq ans à venir.

Pour permettre cette accélération, l’entreprise familiale implantée dans le Nord, à Roubaix, a ouvert son capital à deux fonds d'investissement (KKR et Towerbrook).

La levée de fonds de 250 millions d'euros a été finalisée quelques jours avant OVH Summit.

Un marché en pleine expansion

Le marché des infrastructures informatiquesà la demande est en plein boom alors que ses concurrents américains, Amazon, Microsoft et Google  redoublent d’effort : ainsi, les deux premiers ont récemment annoncé l'ouverture de data centers en France.

Dans ce contexte, OVH est bien décidé à accélérer son propre développement.

Longtemps réticent à s'établir aux Etats-Unis  souhaitant apporter toutes garanties pour la protection des données de ses clients, le leader roubaisien s'y est pourtant résolu, après une étude approfondie menée avec une équipe d’avocats pour échapper au Freedom Act  (le successeur du Patriot Act) permettant  à la justice américaine d'accéder aux données.

Il a ainsi créé trois entreprises indépendantes, une en Europe, une au Canada et une aux Etats-Unis pour éviter tout problème à ses clients non-américains.

Pour se mesurer aux géants de cloud sur leur terrain, OVH mise surtout sur son offre de cloud « dédié », c'est-à-dire des serveurs en location mais réservés à un seul client .

C’est un marché sur lequel OVH a fait ses preuves et où la concurrence américaine est beaucoup plus faible.

En plus de cette expansion géographique, le français mise sur de nouveaux produits :

-         un service de gestion de l'hébergement des applis mobiles aujourd'hui par exemple

-         des serveurs équipés de puces graphiques ou reprogrammables.

Enfin, alors qu'il s'est au départ développé en commercialisant ses offres directement sur Internet, OVH renforce désormais son réseau de partenaires, notamment les grands intégrateurs comme  Cap Gemini qui vient de les rejoindre  ou les réseaux télécoms, comme Rogers au Canada.

OVH se donne ainsi quatre à cinq ans pour faire passer son chiffre d'affaires de 320 millions à plus d'un milliard d'euros.