D’après Gartner, les grands constructeurs de PC doivent décider maintenant, soit de procéder à la refonte radicale de leurs activités, soit de quitter le marché d’ici 2020.

Pour Tracy Tsai, Vice-président de la  recherche chez Gartner «Le modèle PC d'affaires que nous avons traditionnellement connu est cassé»

Les cinq premiers vendeurs de PC portables ont gagné 11 points de part de marché au cours des cinq dernières années en passant de 65% en 2011 à 76% au second semestre 2016.

ð Mais cette progression est obtenue aux dépens de la rentabilité.

« Certes, le marché du PC est mort. Mais la base installée va continuer à décliner au cours des cinq prochaines années, entrainant une diminution continue des recettes et des bénéfices de fournisseurs de PC», indique l’étude qui prévoit que le parc mondial de PC tombera de 1485 millions en 2015 à 1333 millions d’unités en 2019.

Selon Gartner, depuis 2012, le marché des PC a perdu près de 21% de son marché, tombant à 290 millions de pièces en 2015 pour la première fois en dessous de la barre des 300 millions d’unités.

Gartner ne prévoit pas de reprise avant 2018.

Face à cette crise, les grands constructeurs tentent de compenser la baisse de volume par des gains de part de marché en utilisant les armes de la baisse des prix et la surenchère de spécifications.

« Une stratégie qui ne marchera plus dans les cinq années à venir », souligne Tracy Tsai.

« Les constructeurs doivent tenir compte de réalités : le nouveau comportement des consommateurs qui privilégie une utilisation plus longue des PC, et le recours croissant des entreprises au cloud qui supprime le besoin de machines puissantes. Jouer sur le prix et les spécifications ne suffit plus à relancer le cycle de renouvellement »

Gartner propose quatre options de sortie de crise.

-         Dans la première option, le constructeur décide de se maintenir sur le marché.

Mais pour survivre, il doit jouer la carte des fusions-acquisitions. Ceci est inévitable sur un marché  qui réclame toujours plus de volumes pour rester compétitif.

ð C’est ce que les japonais Toshiba, Fujitsu et Vaio (ex Sony) tentent de faire en envisageant le regroupement de leurs activités dans les PC.

-          La deuxième option : un changement de modèle économique.

Le constructeur peut s’associer à des partenaires, comme des éditeurs de contenu, institutions d’éducation ou fournisseurs de service pour vendre leurs PC.

La machine n’est plus vendue en tant que produit. Elle est comprise l’offre d’abonnement au service.

-         La troisième option consiste à jouer la carte de l’innovation en proposant des produits spécifiques à des applications bien ciblées.

Un des axes de développement serait de proposer des PC dotés de capteurs, de fonctions vocales, ou de cibler des marchés verticaux comme la maison connectée.

-         La quatrième option propose une démarche agressive de transformation.

Le constructeur doit créer une nouvelle organisation pour développer différemment l’activité et explorer des voix entièrement nouvelles  d’innovation afin de créer des produits inédits.

Ce dernier scénario réclame un partenariat étroit avec la distribution mais aussi avec les éditeurs de logiciels et des start-up.