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Le français Qwant veut défier Google sur le marché des moteurs de recherche. S'attaquer à la suprématie de Google ? pas évident et, pourtant !

Photo Frédéric Hourdeau

News

le 05/04/2017 à 20h50

Qwant, un outil « made in France», un concurrent « French tech » de Google, le géant des requêtes en ligne ? Un pari osé, mais le grignotage du marché  peut cependant rapporter gros !


Eric Léandri est un corse, ingénieur en informatique, et surtout un businessman qui a décidé de s'attaquer à la suprématie de Google.

Avec ses associés, Jean-Manuel Rozan et Patrick Constant, il tente de proposer  une alternative européenne face au géant américain.

Qwant, le moteur de recherche «respectueux de la vie privée ». La saga d’un triumvirat entreprenant.  

Le trio d'associés dépose les statuts de la société en 2011 alors que Google détient 93% de parts de marché de la recherche sur Internet en France et 95% en Europe ! (1)

Il est vrai, qu’ailleurs, cependant, Google n'affiche  pas partout des positions aussi insolentes et que de nombreux pays ont su évelopper un outil concurrent.

La start-up française essaie de capitaliser sur le prétendu « manque de confiance croissant des Européens »  à l’encontre de la manière dont ils sont pistés en ligne, Google et Facebook étant accusés d’utiliser à des fins commerciales  les données personnelles collectées pour afficher des publicités ciblées à destination chaque internaute.

Qwant déclare qu’il ne suit pas les mouvements de ses utilisateurs sur internet et ne diffuse que des annonces basées sur les requêtes effectuées.

« Nous pouvons bâtir une entreprise rentable qui délivre des résultats de recherche aux utilisateurs sans pour autant les pister » soulignait  déjà en 2014  JM Rozan.

Une équipe aguerrie sous l’impulsion d’Eric Léandri :

Le financier Jean-Manuel Rozan connaît bien le Web pour avoir investi dans Asmallworld, le réseau social créé en 2004.

Patrick Constant dirige Pertimm, le spécialiste des moteurs de recherche grand public, qui a équipé les sites d'Auchan, de Monoprix ou de PagesJaunes.

Eric Léandri, quant à lui peut afficher un parcours riche dans le domaine de l'informatique et la sécurité des données, effectué surtout à l'international.

Diplômé de l'université anglaise de Derby, Léandri a commencé sa vie professionnelle au début des années 1990 au sein du groupe indien United Breweries, comme responsable informatique.

Rentré à Paris, il crée sa société, Mediacom, spécialisée dans les transmissions de données par réseaux hertziens, à une époque où on ne parlait pas encore d'ADSL.

Il travaille pour de grands groupes et établit, à Genève, le record d'Europe de la plus longue distance couverte par faisceau hertzien (15 kilomètres).

En 2007 et 2008, Eric Léandri dirige Trustmission, un spécialiste de la dématérialisation de factures et de courriers, puis Mobilegov, un éditeur de logiciels d'authentification de données.

Redevenu consultant, il rencontre Jean-Manuel Rozan. Ils décident de te lancer dans une aventure ambitieuse.

«Quand l'idée de Qwant a germé, en 2009-2010, souligne Eric Léandri, Google basculait du vieux modèle de la neutralité de l'Internet (un site était bien référencé s'il avait de bonnes infos et une bonne ergonomie) à un modèle où tout se monnayait, référencement, mots-clés, et où, depuis 2009, les données personnelles étaient stockées dans les fameux cookies»

A l'époque, le géant américain crée en outre Google+ et décide de ne plus indexer les résultats issus des réseaux sociaux...

«A cet univers de plus en plus clos, nous avons voulu opposer un moteur de recherche neutre, ouvert, qui ne garde pas de trace des données personnelles et qui indexe les réseaux sociaux, afin de mieux coller à la réalité du Net»

Rejoints par Patrick Constant, les associés apportent 3 millions d'euros et se donnent deux ans pour réussir.

Qwant fait ses débuts dans l'Hexagone le 4 juillet 2013, accusé alors, sans aucun fondement,  d'être adossé à Bing.

«Un moteur de recherche, ce sont des robots très coûteux, les crawlers (2), qui patrouillent sur Internet pour recenser les sites existants, c'est un index où ces sites sont archivés, et enfin, au cœur du réacteur, c'est un algorithme de classement qui permet de répondre au mieux aux requêtes des internautes. Comme Google avant nous, nous avons démarré avec notre propre système de classement, Yourank, et nous avons acheté une partie de notre index à d'autres moteurs de recherche...»

Aujourd'hui, Eric Léandri affirme que tout est propriété de Qwant : les crawlers (2), l'index et l'intégralité des serveurs, installés en région parisienne.

En 2014, le moteur de recherche  prend pied dans le groupe de presse d’Axel Springer. L'allemand (qui détient également Seloger.com, Aufeminin.com...)  a alors des velléités de vouloir s'émanciper de la tutelle de Google.

Il investit 5 millions d'euros dans Qwant, avec 20% des parts.

De quoi acheter de nouveaux serveurs, d'industrialiser les process, de moderniser  son site.

L'année 2015 verra poindre un autre soutien : la Banque européenne d'investissement (BEI) décide  alors de soutenir ce «Google européen» à hauteur de 25 millions d'euros ; ce qui servira à intensifier son déploiement dans d'autres pays européens.

La même année, l'entreprise lance Qwant Junior, un moteur de recherche qui exclut les contenus à caractère sexuel ou violent et obtient le soutien de l’Éducation nationale.

En 2016, Qwant Music, déployé en partenariat avec Universal.

Puis la fondation Mozilla annonce, en juillet2016, que le moteur sera intégré par défaut à la prochaine version du navigateur Firefox.

De un million de visites en 2013, à 9 millions en 2015 et à 30 millions fin 2016.

En France, la part de marché de Qwant reste très marginale, à 2%, mais «directement prise sur Google».

L'équilibre financier pourrait être atteint cette année, grâce au modèle du clic payant, utilisé par Google jusqu'en 2009:chaque clic sur un site commercial rapporte 80 centimes.

Pour Eric Léandri, ce n'est qu'un début : Qwant vise  en effet 5 à 7% du marché européen.

A suivre….

 

(1)           Google règne sans partage en Europe : 95% du marché européen du search lui est acquis.

Alors qu'il ne revendique «que» 60% de parts de marché aux États-Unis, 65% au Brésil, 50% au Japon, 45% en Russie, 25% en Chine et seulement 8% en Corée du Sud.

La plupart de ces pays proposent des alternatives locales pour la recherche en ligne : Yandex en Russie, Naver en Corée du Sud, Baidu en Chine...

En Europe, seule la République tchèque échappe à l'omniprésence du moteur américain grâce à un outil 100% local : Sezn


(2)          Crawler : c’est un robot, très coûteux, qui parcourt Internet pour recenser les sites existants. Environ 60 personnes, réparties entre Paris et Nice, font tourner les serveurs et les crawlers de Qwant


Voir notamment :

Qwant : un moteur de recherche français qui veut rivaliser avec Google ! - News - publié le 16/03/2015


La start-up, située sur les rives de Seine, dont le produit a été lancé il y a 18 mois, tente de canaliser à son profit un certain « agacement » des politiques Européens envers Google.


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